SmartTHINGSCLUB du jeudi 14 décembre 2017


10 TENDANCES A SUIVRE EN 2018 POUR LES RESEAUX IoT MOBILES ET LPWAN


Soirée débat et rencontres d’affaires  :

 

S’il y a bien un secteur en pleine effervescence dans l’IoT c’est bien celui des réseaux télécoms de connectivité des objets offrant une large couverture et une faible consommation.

 

Et les observateurs parlent de 2018 comme d’une année charnière où tout peut se (re)jouer.

 

En question, la course aux déploiements et aux innovations qui s’accélère, aussi bien au sein des réseaux LPWAN (Sigfox, LoRa…) opérant dans des bandes de fréquences libres qu’entre ces réseaux et les réseaux 4G IoT sous licence (NB-IoT, LTE-CAT…) des opérateurs mobiles dont le lancement commercial démarre en 2018, après des pilotes assez prometteurs.

 

- Va-t-on observer une bascule d’un type de réseau à l’autre ?

 

- Les leaders des réseaux LPWA ont-ils déjà gagné la guerre de l’IoT « low cost low energy » ?

 

- Quels sont, fin 2017, le niveau de maturité et les intentions des grands clients ? Le LPWAN porté par de nouveaux entrants est-il toujours jugé « à risque » ?

 

- Les réseaux IoT mobiles, dont il se dit que les déploiements prennent du retard partout dans le monde, tiendront-ils les promesses délivrées par les pilotes en cours ?

 

- Effondrement actuel des barrières de coûts dans les composants. Prémisses d’une politique de terre brûlée sur les prix des composants radio qui annonce une explosion de services et de très grands projets d’une ampleur inédite ?

 

- Quelles vont être l’ampleur, la couverture, la nature et la durée des déploiements ? A chacun sa vision du bon time-to-market ?

 

- Au vu des récentes annonces, les services de géolocalisation vont-ils être des marqueurs différenciateurs de premier plan ?

 

- Quels modèles économiques pour l’IoT industriel, les smart cities, le smart home… demain ? Facturation des services, coût d’investissement, complémentarité des réseaux selon les cas d’usages… bien des scénarii business cohabitent.

 

- Batteries imprimables, applications « one shot » et jetables, composants vendus quelques centimes d’euros et limités à l’envoi de quelques trames seulement… le coût total de possession (TCO) devient-il le nouveau sésame pour un IoT ubiquitaire ?

 

Autant de questions centrales sur ce sujet des réseaux IoT.  D’où un nécessaire état des lieux doublé d’une prospective à (très) court terme que nous vous proposons le 14 décembre au soir avec les acteurs leaders sur ces marchés.

 

 Avec :

 

- Ronan LE BRAS, Head of Technical Strategy, Wireless Networks, chez ORANGE, l’opérateur de téléphonie français qui supporte une double stratégie LPWAN en ayant déjà déployé un réseau LoRa et en s’apprêtant à lancer un réseau LTE-M dédiée à l’IoT sur son réseau 4G.

 

- Christophe FOURTET, co-fondateur et CSO de SIGFOX, premier fournisseur mondial d’une solution de connectivité low débit low cost dédiée à l’Internet des objets, qui vient de dévoiler un ensemble d’innovations et de services visant à connecter un bien plus grand nombre d’objets pour faire décoller massivement l’IoT.

 

- François SFORZA, VP Wireless & IoT  chez SEMTECH CORPORATION, fondeur californien à vocation internationale et propriétaire de la technologie LoRa, qui a récemment annoncé l’itinérance au niveau mondial entre les différents réseaux au protocole LoRaWan.

 

- Philippe COLA, Senior Architecte Réseaux IoT LPWA et 3GPP de BOUYGUES TELECOMS pour sa filiale dédiée OBJENIOUS, premier opérateur dans le monde à avoir lancé en 2015 un réseau bas débit longue portée basé sur la technologie LoRa puis un service « geolocalisation by LoRa ».

 

Animation :

 

Eric MONTAGNE, Directeur du SMARTTHINGSCLUB, le think tank participatif, singulier et totalement indépendant sur les objets connectés et l'Internet of Things (IoT)

 

- Et au-delà des panélistes, les contributions des participants présents dans la salle, dirigeants de l’écosystème, collectivités, responsables de BU d’entreprises et fabricants d'objets connectés, une session au SmartTHINGSclub tenant plus de l’agora participative que de la table ronde au sens habituel.

 

Cette session est ouverte à tout professionnel sur inscription par mail et bénéficie de tarifs valables pour toute organisation ainsi que de tarifs réservés aux startups et indépendants, aux agences de l’Etat et aux collectivités territoriales.

 

 

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 Contexte, cadrage et descriptif du débat

 

 

10 TENDANCES A SUIVRE EN 2018 POUR LES RESEAUX IOT 4G ET LPWAN

 

Parmi les points abordés, 10 tendances clés feront l’objet d’une analyse par les acteurs de cette soirée :

 

- L’ouverture imminente des réseaux IoT mobiles gèle-t-elle les décisions des industriels d’aller plus vite et plus loin avec les technos LPWAN sans licence aujourd’hui déployées et effectives ? La multiplication de réseaux, incompatibles entre eux, ne va-t-elle pas introduire de nouveaux effets silos ? A contrario, l’arrivée des réseaux IoT mobiles va-t-elle inciter certains industriels à passer du pilote à l’échelle après une analyse serrée « ROI contre ROI » ? Trois raisons pour attendre, trois raisons pour ne pas le faire.

 

 - NB-IoT et/ou LTE- M ? : l’un ou l’autre ?, l’un et l’autre ?, l’un si aussi LPWAN mais pas l’autre… ? Quels sont les (non) recouvrements des technologies dans le portefeuille des opérateurs ? Et dès lors pourquoi une telle dichotomie des telcos dans le monde : NB-IoT en Chine et en Allemagne, LTE-M aux US et en France avec Orange… et pourquoi opter aussi pour des réseaux sans licence quand on déploie une technologie licenciée ? Cette double option est-elle la clé pour couvrir avec succès les marchés verticaux les plus dynamiques ? Quelles performances comparées peut-on faire entre toutes ces technologies réseaux ? Entre le LTE-M qui cible des applications d’un débit de l’ordre de 350 kbit/s et le NB-IoT plutôt centré sur des débits compris entre 20 et 80 kbit/s, à quels cas d’usages plus spécifiques sont-elles mieux adaptées ?

 

- Si de grands opérateurs européens ont fait le choix exclusif de NB-IoT, qu’ils considèrent comme le meilleur compromis technologie / autonomie pour couvrir le dernier kilomètre de l’IoT industriel ou de la smart city, Orange se focalise sur LTE-M en complément de LoRa. Pourquoi LTE-M ? Pour sa versatilité, pour son coût, pour ses bénéfices en latence, pour son support d’usages étendus tels que les services vocaux, le textile ou les montres connectées, les trackers GPS dans les véhicules ?

 

- Autonomie. La grande force des réseaux LPWA sans licence est de pouvoir adresser des cas d’usages qui mettent en œuvre des capteurs dont l’autonomie énergétique peut excéder une dizaine d’années moyennant des débits de quelques kbit/s et des communications peu fréquentes. En termes de ratio conso/émission, le LPWAN est très supérieur aux technologies cellulaires. Si l’autonomie des batteries que permet le NB-IoT est moindre, certains opérateurs affirment toutefois qu’elle pourrait approcher les dix ans dans le cas des compteurs d’eau ou de gaz communicants. Que disent les pilotes à ce sujet ? Quant à LTE-M, si la technologie permet des débits jusqu’à 1 Mbit/s, la contrepartie est une bien moindre autonomie énergétique. Mais dans quel ordre de grandeur ?

 

- La géolocalisation comme usage phare de l’IoT tant sur les réseaux mobiles que sur les réseaux LPWAN sans licence. Il est à noter que parmi les premiers équipements testés par Orange sur son réseau LTE-M, figurent des produits robustes liés à la géolocalisation.

Après Sigfox en début d’année, c’est au tour d’Objenious de lancer ce mois-ci l’activation de la géolocalisation sur tous les types de capteurs connectés à son réseau. Via la technologie TDOA, la précision de positionnement pourrait atteindre 50 m en zone dense urbaine. Enfin, toujours sur LoRa, l’ouverture à la bande des 2,4 GHz récemment annoncée pourrait s’avérer être une vraie technologie de rupture, avec une bande passante plus large permettant des mesures de temps de vol plus fiables et plus économiques. A la clé, annonce-t-on chez Semtech, des précisions de localisation de quelques mètres à plusieurs kilomètres de l’antenne ?

 

 

- L’effondrement de la barrière des coûts des composants s’accélère, comme l’illustre l’annonce par Sigfox d’un composant radio ne coûtant que 0,20 dollar, ou celle par Semtech de l’étiquette ultrafine de type radio-identifiant, toutes deux qui élargissent la palette d’applications. Notamment en ouvrant la voie à des objets connectés à usage unique, ou jetables, ou à des applications IoT éphémères, par exemple dans la grande distribution ou l’emballage, dans l’industrie ou le suivi du courrier. Et si le marché grand public devenait aussi le grand bénéficiaire de cet effondrement des coûts ?

 

- Roaming : sur le papier, le besoin d’itinérance a historiquement toujours plaidé en faveur de l’industrie du cellulaire. Mais les annonces cet automne du roaming au niveau mondial tant par la LoRa Alliance entre différents réseaux au protocole LoRaWan que par Sigfox pour son dispositif Monarch, permettent désormais d’envisager « une connectivité sans couture ». Quid dans les faits ? Un propriétaire d’un réseau privé LoRaWAN peut-il partager sa couverture réseau avec des opérateurs de réseaux publics ? Et quid des coûts de ce roaming, la Lora Alliance ayant annoncé, pour sa part, des tarifs à partir de 1 euro par an et par objet, itinérance incluse, en fonction du nombre d'appareils déployés et du volume de données ?

 

- Où en est-on en France du niveau de couverture concernant les réseaux LPWAN sans licence. Quant à la technologie LTE-M qui s’appuie sur la couverture 4G et qui ne nécessiterait qu'une mise à jour logicielle sur ce réseau, n’épouse-t-elle pas aussi les limites de la 4G s’agissant d’un déploiement généralisé sur tout le territoire, tant en France qu’en Europe d’ailleurs ? A noter également qu’outre son partenariat avec Arteria pour déployer davantage d’antennes sur son réseau LoRa en zone rurale, Objenious propose désormais une offre « coverage on demand », via notamment une micropasserelle LoRa preconfigurée et connectée en 4G qui permet de compléter la couverture dans des zones difficiles d’accès en indoor ou dans les sous-sols.

 

 

- Comment et pourquoi des acteurs comme Sigfox et Semtech (créateur du protocole LoRAWan) se mettent-ils aujourd’hui à remonter la chaîne de valeur de l’IoT en lançant directement des services et des applications clés en main, à l’instar de la traçabilité des objets dans le domaine du transport ou du suivi de bagages, ou encore pour diminuer le temps et le coût de développement des projets IoT en entreprise ?

 

- Les réseaux mobiles IoT annoncent-ils la fermeture de la 2G ? Et si oui, comment l’essentiel du trafic M2M actuel qui passe par les réseaux 2G va-t-il basculer sur le réseau 4G LTE-M ? Pour quels bénéfices, pour quelles promesses d’autonomie, pour quels coûts de modules, de transition et de facturation ?

 

- Une autre tendance - pression des clients et économie d’échelles obligent !- n’est-elle pas aux solutions hybrides qui intègrent sur un même composant plusieurs technologies ? LoRa et Sigfox, d’une part, mais aussi désormais des technologies avec et sans licence, à l’instar de la première puce Sigfox/LTE-M/NB-IoT que GCT Semiconductor vient de dévoiler ?

 

 

Eric Montagne, SmartTHINGSclub - 28 novembre 2017


SmartTHINGSCLUB du jeudi 23 novembre 2017


BLOCKCHAIN : OU S'ARRÊTE LA PROMESSE, QUEL EST SON RÉEL POTENTIEL ? PAR CEUX QUI NE FONT PAS QU'EN PARLER MAIS QUI L'IMPLÉMENTENT


Soirée débat et rencontres d’affaires  :

 

Ne l’oublions pas, la blockchain n’est pas une révolution technologique, c’est une révolution business avant tout.

 

Son principe ? La blockchain est une chaîne de blocs qui, sur un réseau décentralisé en peer-to-peer dont chaque nœud est autonome, permet de créer et d’enregistrer des données (qui peuvent être des actes, des transactions…), de les authentifier et de les dater grâce à un livre ouvert, un grand registre distribué infalsifiable qui en conserve l’historique, et de les transmettre de manière sécurisée à une multitude de serveurs (et non plus à un serveur central) et sans passer par des intermédiaires ou des organes de contrôle.

 

La plus connue des blockchains est celle qui sous-tend le bitcoin, une cryptomonnaie. Mais si le secteur financier est bien celui qui semble pouvoir être le plus rapidement impacté par le concept de blockchain, tous les secteurs pourraient être transformés par le développement de cette technologie de rupture et de désintermédiation qui annonce non pas un Internet X.0 mais une transformation radicale d’Internet et des flux économiques et conversationnels qui l’utilisent. Assurances, automobile, réseaux d’énergie et internet des objets, notamment, sont sur les rangs.

 

La promesse de la blockchain est de créer de nouveaux business modèles basés sur un réseau et des plateformes de confiance relevant d’une nouvelle forme de consensus et de gouvernance, un réseau sur lesquelles les données – disons même tout événement - seraient enregistrées de manière instantanée et traçable, un réseau dont le fonctionnement permettrait de supprimer les coûts inhérents à des processus jugés aujourd’hui archaïques, lents, pas toujours transparents, générateurs d’éventuelles distorsions concurrentielles ou économiques.

 

Il est souvent mis en avant le potentiel de désintermédiation de la blockchain : par exemple, en faisant l’économie de trop d’intermédiaires et de tiers de confiance qui complexifient les échanges, les rendent plus coûteux, et génèrent toute une paperasserie, fut-elle numérique, qui sape la fluidité d’une relation commerciale. Même la technologie actuelle, celle des réseaux Internet et des systèmes d’information qui pilotent le quotidien des entreprises et des administrations apparaît d’une efficience d’un autre âge, montre ses limites au plan de la sécurité, et engendre un coût significatif… autant de freins que la blockchain promet d’éliminer.

 

La blockchain génère donc un corpus de fantasmes et de potentialités réelles qu’il n’est pas toujours simple de différencier. Un fait est sûr, la « blockchainisation » de la société n’est pas pour demain. Même s’il est des secteurs où le bienfondé d’une blockchain s’imposera assez vite, bien d’autres domaines en revanche n’en tireront pas profit. Du moins à court terme.

 

Car plus on creuse la syntaxe de la blockchain, plus on lance des pilotes, des simulations et des expérimentations, plus on en découvre aussi les limites. Le paradoxe est que la blockchain peut en même temps offrir de nouveaux paradigmes sinon une transformation profonde du fonctionnement d’un secteur économique… et ajouter des externalités non prévues… qui rendent sa mise en place impossible ou aussi plus coûteuse que le schéma qu’il est supposé remplacer ou encore plus chaotique au sens de la gouvernance.

 

C’est à cet exercice de clarification autour de la blockchain que nous vous convions avec des intervenants qui ne se contentent pas d’en parler mais qui l’expérimentent et la testent autour de cas très concrets. La blockchain à l’épreuve du terrain en quelque sorte.

 

 

Avec :

 

- Luca COMPARINI, Blockchain « leader » chez IBM FRANCE, opérateur pionnier au plan mondial dans les développements autour des blockchains privées où l'identité est requise. A notamment mis en place un service transactionnel de blockchain dans sa plateforme Bluemix ainsi que l’intègration native d’API pour favoriser la diffusion de la technologie Blockchain et le développement d’applications. IBM est aussi très impliqué dans l’association objets connectés et blockchain via sa plateforme d'intelligence artificielle Watson, et est très actif dans l’association open source - blockchain.

 

- Guillaume DE MATHAREL, co-fondateur, et CEO de CHAINORCHESTRA, startup montpelliéraine qui développe et opère des réseaux de serveurs autour de blockchains privées pour des applications d’IoT industriel construits en fonction des contraintes liées aux enjeux de gouvernance, de volumétrie, de confidentialité et de temps de traitement des données. Concepteur de sa propre technologie, ChainOrchestra permet à des entreprises de faire communiquer entre eux leurs objets connectés, par exemple, fluidifier des opérations de maintenance ou faire du contrôle d’accès, en bénéficiant des apports de la blockchain (sécurité des échanges, traçabilité, inviolabilité des transactions…).

 

- Nadia FILALI, Directrice des Programmes Blockchain, co-fondatrice et pilote du consortium LaBChain du GROUPE CAISSE DES DEPOTS (CDC), l’institution financière publique française qui remplit des missions d’intérêt général et de développement économique en appui des politiques publiques conduites par l’Etat et les collectivités territoriales. Laboratoire d’innovation né à la fin 2015, LaBChain est le 1er consortium européen dédié aux technologies de registres distribués réunissant un trentaine de partenaires, banques, assureurs et mutualistes, start-ups et entreprises industrielles. Il vise à défricher les opportunités qu'offre cette nouvelle technologie en même temps qu’en cerner les menaces.

 

- Primavera DE FILIPPI (en cours de confirmation), chercheuse au CNRS, Blockchain researcher au BERKMAN CENTER FOR INTERNET & SOCIETY DE L’UNIVERSITE HARVARD, Chief Alchemist de BACKFEED, une plateforme de coopération décentralisée sur la Blockchain visant à mettre en place des structures de gouvernance basée sur la méritocratie et de nouvelles organisations pour les entreprises et les Etats. Douée d’une remarquable capacité à clarifier les concepts complexes, Primavera de Filippi est l’un des experts les plus affûtés sur les arcanes et le potentiel disruptif de la blockchain et sans doute l’une des personnalités qui en parlent le mieux.

 

 

Animation :

 

Eric MONTAGNE, Directeur du SMARTTHINGSCLUB, le think tank participatif, singulier et totalement indépendant sur les objets connectés et l'Internet of Things (IoT)

 

- Et au-delà des panélistes, les contributions des participants présents dans la salle, dirigeants de l’écosystème, collectivités, responsables de BU d’entreprises et fabricants d'objets connectés, une session au SmartTHINGSclub tenant plus de l’agora participative que de la table ronde au sens habituel.

 

Cette session est ouverte à tout professionnel sur inscription par mail (voir formulaire d’inscription en fin de message à la suite du descriptif) et bénéficie de tarifs valables pour toute organisation ainsi que de tarifs réservés aux startups et indépendants, aux agences de l’Etat et aux collectivités territoriales.

 

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 Contexte, cadrage et descriptif du débat

 

 

Parmi les points abordés :

 

- Comment ont évolué concrètement les projets autour de la blockchain dans les douze derniers mois, quelle maturité des clients ? Du hype à la réalité, quelles sont les leçons à tirer, quelle compréhension peut-on avoir du phénomène, étant entendu que la blockchain répond à des définitions et des standards très variables ?

 

- La « blockchainisation » d’un réseau n’est pas qu’une tarte à la crème : une réalité tangible, des potentialités formidables et de nouveaux équilibres sont à appréhender. Mais à entité économique distincte, son système de confiance propre, son modèle de consensus approprié… la blockchain n’est pas une solution sur étagères.

 

- Une démarche préalable de blockchain thinking avant tout. Au-delà des marchés financiers, secteur « élu » pour la blockchain, l’assurance, l’automobile, les smart grids et l’IoT sont sur les rangs. Exemples à l’appui.

 

- Le couple infernal IoT / blockchain. En 2020, un développement sur cinq autour de l’internet des objets pourrait utiliser une blockchain : pour faciliter des transactions financières entre objets, pour sécuriser les messages entre devices, pour leur permettre de communiquer entre eux sans passer par une autorité centrale, pour échanger des données entre utilisateurs via des smart contracts sans compromettre le respect de la vie privée de chacun et de leurs données personnelles. Quel impact de la blockchain dans la gestion des interactions entre objets connectés hétérogènes et comment leur faire exécuter des smart contracts ?

 

- Quels sont les risques d’un modèle fragmenté de blockchain pour l’entreprise ? Si la blockchain n’est pas une nouvelle application mais bien un nouveau réseau de production, avec des coûts et des risques associés, que deviennent les actifs numériques existants d’une entreprise qui gouvernent ses services, son infrastructure, ses développements… ?

 

- Une échelle de temps à intégrer : de nouveaux processus, de modèles économiques en rupture ? Soit, mais lesquels et à quelles conditions, pour quels bénéfices ? Le court terme ne fait-il pas insulte au long terme ?

 

- La promesse de la blockchain passe aussi par une reformulation « numérique » des niveaux d’intermédiaires capables de fournir des services similaires avec un même niveau de garanties, mais instantanément et de manière ubiquitaire ? Si tel est le cas, la viabilité économique d’une telle infrastructure (rapidité des transactions, intégrité, efficience absolue, scalabilité, expertise pour maintenir le système, et, peut être surtout, intégration aux systèmes d’information actuels…) ne devient-elle pas disproportionnée par rapport à l’objectif ? A titre d’exemple, on ne peut pas aujourd’hui dépasser sept transactions par seconde sur la Blockchain Bitcoin, contre deux mille environ sur le réseau de cartes bancaires Visa.

 

- La vérité qui fâche : quels que soient les bénéfices de la blockchain, les leaders économiques peuvent-ils raisonnablement abandonner leur maîtrise de la relation client sous prétexte de réduire le coût de leurs opérations ? Mais quid si le coût de structure devenait demain le principal avantage concurrentiel dans un secteur, comme l’ont déjà montré des nouveaux entrants comme Amazon, Uber… ?

 

- Les questions cruciales de la gouvernance, de l’autorité, partagée et de la responsabilité dans l’éventualité d’une faille causée par un des acteurs « autorisés » sur une blockchain privée ou publique ? Retour sur le hack de TheDAO en 2016 sur le réseau Ethereum qui, avec un équivalent de près de 150 millions de dollars, a constitué la plus grosse levée de fonds participatifs en ethers… et la première faille.

 

- Sécurité : réseaux et plateformes partagés, registres distribués… qui est capable d’adresser aujourd’hui les challenges inhérents à ce type d’infrastructure ? En quoi la révolution de la cryptographie est-elle liée au concept central de consensus décentralisé de la blockchain, un concept qui transfère l’autorité et la confiance à de multiples nœuds qui enregistrent de manière continue et séquentielle leurs transactions dans une chaîne unique de blocks ? Et qui élimine donc le recours à une base de données centrale pour valider les transactions ?

 

 

Eric Montagne, SmartTHINGSclub - 5 novembre 2017

 


SmartTHINGSCLUB du jeudi 28 septembre 2017


LE SMART BUILDING FAIT SA REVOLUTION : NUMERIQUE, ECODURABLE, PLATEFORME AS-A-SERVICE, CITOYEN ET INTEROPERABLE


Soirée débat et rencontres d’affaires  :

 

Le bâtiment connecté est en pleine mutation et vit un réel momentum aujourd’hui, où pragmatisme et maturité progressent.

 

Smart, c’est-à-dire connecté, écologique, sur fond d’exigences de la transition énergétique, capable de muter et de s’adapter aux contextes changeants du marché… autant de facteurs qui deviennent la norme pour les promoteurs car garantissant sa valeur d’usage ou de revente.

 

Autant de facteurs aussi qui, en parallèle, obligent désormais les solutions technologiques des différents acteurs de l’écosystème à devenir plus interopérables. Et c’est là une grande nouveauté.

 

Enfin, le smart building anticipe les usages et les besoins de demain, mobilité, vieillissement de la population, services co-crées et partagés par les occupants, intégration plus forte dans son territoire, sa smart métropole ou son smart village rural.... Il devient donc une structure ouverte, tant physiquement que virtuellement. Avec une ambition forte : comment concevoir un habitat qui tend à adresser des problématiques de vie au-delà des problématiques d'hébergement ?

 

C’est une véritable rupture. Les maîtres d’ouvrage doivent muer en maîtres d’usages et les promoteurs doivent harmoniser des cycles totalement différents : celui d’un bâtiment conçu pour durer 20 ans et celui de services numériques qui évoluent en permanence. Ou comment réconcilier Opex et Capex dans une partition folle.

 

En filigrane de cette transformation, c’est aussi le jeu des technologies qui s’invite, des objets connectés, des infrastructures, des plateformes de services, du cloud vs local, du fog computing, et bien sûr des données contextuelles et d’usages qui, à terme, tendront à devenir le premier « fluide » du bâtiment.

 

Une réalité prend corps dans le bâtiment : le passage d’une économie de la possession matérielle à une dynamique de l’usage numérique pour modérer son empreinte énergétique et créer de la valeur ajoutée autour de données partagées et enrichies à plusieurs. Avec, bien sûr, de nouveaux modèles économiques à la clé.

 

C’est à un débat avec quelques acteurs en avance de phase sur les transformations qu’induit le smart building que nous vous convions le jeudi 28 septembre.

 

Avec :

 

- Serge LE MEN, Président de NEWRON SYSTEM, à la fois centre de recherche et de développement du groupe ABB, expert en protocoles ouverts et leader européen dans la fourniture de systèmes et solutions agnostiques de GTB (Gestion Technique de Bâtiment). Est également co-fondateur et Vice Président de la SMART BUILDINGS ALLIANCE FOR SMART CITIES, une association d’acteurs internationaux du bâtiment, de l’automatisation, de l’IT et de l’énergie visant à promouvoir l’intégration de solutions innovantes et l’interopérabilité pour le Smart Building. 

 

- Emmanuel OLIVIER, Président-Directeur général chez UBIANT, acteur de l’efficacité énergétique qui équipe tous les logements de BOUYGUES IMMOBILIER, via des plateformes d’intelligence artificielle dédiées aux objets connectés et aux smart buildings, se distinguant par leur caractère auto-adaptatif, un fonctionnement basé sur le ressenti des usagers, et un mode opératoire dans le cloud. Président de la Commission Ready2Services de la SMART BUILDINGS ALLIANCE, un référentiel agnostique des technologies à employer dans un bâtiment connecté et apprenant, qui se veut garant de l’ouverture des données et de l’interopérabilité des services.

 

- David ERNEST, Innovation & Energy Director de VINCI FACILITIES, marque dédiée au facility management chez VINCI ENERGIES, qui conçoit et déploie de nouvelles approches dans les métiers de l'immobilier en intégrant la responsabilité sociétale, la transition énergétique et la révolution numérique du smart building et du BIM Exploitation. Conduit le développement des offres de space management et de services à la personne.

 

 

Animation :

 

Eric MONTAGNE, Directeur du SMARTTHINGSCLUB, le think tank participatif, singulier et totalement indépendant sur les objets connectés et l'Internet of Things (IoT)

 

- Et au-delà des panélistes, les contributions des participants présents dans la salle, dirigeants de l’écosystème, collectivités, responsables de BU d’entreprises et fabricants d'objets connectés, une session au SmartTHINGSclub tenant plus de l’agora participative que de la table ronde au sens habituel.

 

Cette session est ouverte à tout professionnel sur inscription par mail (voir formulaire d’inscription en fin de message à la suite du descriptif) et bénéficie de tarifs valables pour toute organisation ainsi que de tarifs réservés aux startups et indépendants, aux agences de l’Etat et aux collectivités territoriales.

 

 

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 Contexte, cadrage et descriptif du débat

 

 

Le numérique et les capteurs ont imposé une loi nouvelle dans le bâtiment, parce qu’ils ont profondément transformé le rapport que l’occupant d’un immeuble, qu’il soit d’habitation ou de bureau, entretient avec ce lieu (on se passe plus volontiers de clim que de haut débit !). Côté maître d’ouvrage et bailleur, un bâtiment connecté devient la norme, car il augmente singulièrement sa valeur d’usage et son Capex. Smart ou pas, on peut dire que la question ne se pose pratiquement plus aujourd’hui en matière de nouveau building qui sort de terre.

 

Smart mais aussi écodurable, car la valeur des immeubles qui ne sont pas conçus dans un respect des exigences de la transition énergétique et avec des îlots de production d’énergie autonome ou renouvelable, chute considérablement aujourd’hui.

 

Le smart building devient aussi multi-destination, capable de s’adapter à la conjoncture : comment s’assurer, par exemple, que des milliers de m2 de bureau trouveront preneurs en période de récession si ce n’est en pouvant facilement transformer ces surfaces en appartements ? Faut-il prévoir des espaces de vie partagés quitte à réduire la taille des logements pour rendre le bâtiment plus efficace, moins coûteux et permettre à davantage de personnes d’accéder au coût du logement ? La réponse va de soi !

 

Multi-usages aussi car le bâtiment n’est plus un lieu clos. Il ne se conçoit plus comme un vacuum mais comme un espace ouvert, un lieu autant destiné à recevoir des services entre ses murs qu’à en produire au-delà, un environnement propice à des expériences gratifiantes et des initiatives innovantes faisant sens que les occupants vont eux-mêmes créer. Comme une sorte d’interface dans et vers son territoire, toujours centré sur le besoin humain.

 

Du coup, dans les projets immobiliers aujourd’hui, l’accent est davantage mis sur la façon dont le smart building facilite les tâches quotidiennes et améliore le cadre de vie, aux dépens d’une collection toujours plus riche de nouveaux services et dispositifs connectés.

 

 

Responsabilisation des occupants et quête du « mieux vivre ensemble »

 

Et donc la priorité est d’adresser ce qui motive réellement les occupants d’un immeuble. Surveillance, gestion et automatisation des fluides, occultation des ouvrants, bien-être et santé dans l’habitat connecté sont toujours des must have. Mais ils tendent à associer davantage les occupants. Par exemple en les responsabilisant, ou en donnant des objectifs de consommation, le système élaborant alors des scénarii basés sur ces contraintes en adaptant au mieux le pilotage en fonction du confort souhaité par tel ou tel occupant, ou de l’absence de personnes dans tel espace.

 

Après tout, le propriétaire d’un smartphone a parfaitement appris à gérer son appareil : quand il y a peu de réseau, quand sa batterie est faible… il n’est pas temps de faire du streaming video sur YouTube. Dans un immeuble, c’est ce même comportement qui doit émerger : on doit s’adapter, changer ses comportements, que ce soit pour optimiser des ressources rares, mutualiser certains coûts à plusieurs, ou jouer vraiment le jeu sur le tri sélectif des déchets. Avec un retour sur investissement directement mesurable sur sa facture.

 

Au-delà, apparaissent deux élans structurants qui tournent autour du « mieux vivre ensemble » et d’une meilleure intégration du bâtiment dans l’écosystème territorial. C’est là que les services de co-partage, de mobilité ou d’économie collaborative appliqués à l’immeuble font leur entrée en force dans la nouvelle épure du smart building.

 

Réseau social interne – propriétaire ou, selon, ouvert sur Facebook, Instagram, Uber, Google et consorts - pour se faire prêter une perceuse, chercher un covoiturage ou proposer trois heures de garde d’enfant. Mais aussi un bâtiment qui anticipe de futurs besoins, comme la possibilité à des véhicules électriques de venir se recharger à l’intérieur de sa cour ou de son parking, ou plus prosaïquement qui adresse le vieillissement de la population et la possibilité d’un maintien à domicile plus aisé pour ses occupants les plus fragilisés.

 

 

Ne pas être interopérable devient… caduc

 

Pour remplir cet objectif, restait à faire sauter les verrous historiques du smart building. A commencer par apporter davantage d’interopérabilité entre les différents services et acteurs qui convergent sur le smart building.

 

Après quinze ans de stratégie en silos et par filière métier où les solutions technologiques ne parlaient pas entre elles, l’heure semble être à l’unité, avec des normes plus consensuelles, des API plus ouvertes, et des labels champions de la transversalité et de l’intégration à l’instar de Ready2Services. Et pour cause, au moment où les services dématérialisés explosent, plus aucun promoteur immobilier n’accepte d’un fournisseur une offre verrouillée et propriétaire. Car davantage d’interopérabilité, c’est aussi une meilleure garantie sur la maintenance, sur la charge opérationnelle, sur le dépannage, et sur l’évolution technologique. Be open est le nouveau leitmotiv du bâtiment.

 

Mais reste à savoir comment ? Car l’interopérabilité fédère deux écoles, celle qui met en avant le rôle du cloud, ses capacités de calcul, de stockage, sa sécurité avancée, et celle qui privilégie une approche au niveau local pour ne pas saturer les serveurs, pour garder les données en local (en prévision de l’application du nouveau règlement européen sur les données en mai 2018 qui imposent de nouvelles gouvernances sous couvert de sanctions très dissuasives) ou pour adresser des besoins particuliers (des services exigeant des temps de latence très courts, comme l’ouverture d’une serrure par exemple).

 

Le débat est loin d’être tranché et la cohabitation des deux approches fait sens. Les technologies de fog computing ou de calcul « at the edge » où le calcul et le stockage de la donnée doivent être conduits là où c’est le plus adéquat, interpellent le monde du bâtiment. Mais ces innovations, très bien adaptées au monde de l’Internet des objets, ne le sont pas forcément pour le smart building, ne serait-ce que parce que « l’usager d’un bâtiment » n’est pas toujours à l’intérieur de ce dernier.

 

 

Cloud ou local ? Données brutes ou contextuelles ?

 

Autre fait notoire, comme le montre l’actualité, les plateformes de services, de partage des données et de gestion des opérations sont le socle fondateur de l’intégration des applications, des différents capteurs et devices en même temps qu’elles fournissent une interface plus simple et plus efficace tant pour l’usager que pour le gestionnaire du building.

 

La tendance est d’ailleurs à l’ouverture en essayant de faire parler entre elles plusieurs plateformes jusqu’à des sociétés de développement tierces de la smart city et des plateformes publiques capables d’enrichir le système en nouveaux services. Reste bien sûr à appréhender les notions de hiérarchie qui vont émerger d’un tel « pool » de plateformes, et qui dépendront de la nature du projet et de ses priorités.

 

Plus de valeur pour le smart building quand il sort de terre mais encore plus de valeur à terme. Car qui dit smart dit données, et ce sont bien les données qui pourraient devenir, demain, le premier « fluide » du bâtiment. Pas des données brutes mais des informations qualifiées. Hier on savait qu’il faisait 25° dans telle pièce, lundi dernier à 14 h 00. Et alors ? Que pouvait-on en déduire ? Peu de choses ! Mais dès lors qu’on sait qu’à ce moment là, huit personnes étaient en réunion avec leurs PC portables et un vidéo projecteur en action, la donnée devient plus lisible, et on peut agir en connaissance de cause.

 

Qualifier la donnée pour l’analyser et l’interpréter c’est l’étape qui définit le contexte et qui permet le prédictif, l’adaptation et l’anticipation. Avec, à la clé, d’importants gisements d’économie et de création de valeur avec de nouveaux modèles économiques à inventer… quelquefois sous la pression de nouveaux entrants qui sonnent les trompettes de la désintermédiation. Dans ce domaine aussi, on commence à mesurer de récents changements dans le smart building. Machine learning, IA et algorithmes apprenants font leur entrée en scène.

 

C’est à cet aggiornamento du smart building que nous vous convions le jeudi 28 septembre.

 

 

Eric Montagne, SmartTHINGSclub - 15 septembre 2017

 

 


SmartTHINGSclub du jeudi 22 juin 2017


GEOLOCALISATION IOT : VERS UNE APPROCHE MULTITECHNOS POUR UNE PRECISION PLUS FINE ET DES ROI PLUS PROBANTS


Soirée débat et rencontres d’affaires avec :

 

- Olivier HERSENT, CTO et fondateur de ACTILITY, une entreprise franco-américaine leader mondial des solutions réseaux IoT opérateurs sur le marché du LPWAN. Pionnier sur la géolocalisation et le suivi d’actifs basés sur l’infrastructure et les passerelles réseau LoRaWAN de CISCO, en complémentarité avec le GPS. Une première étape vers de véritables traceurs multimodes qui vont ajouter la détection réseau Wi-Fi et le balisage Bluetooth pour fournir également une géolocalisation indoor plus précise via une API de localisation unique.

 

- Jean-Marc ANDRE, CEO de BESPOON, un des rares fournisseurs de semi-conducteurs fabless au monde à proposer de la localisation indoor de précision pour le grand public et les professionnels en exploitant l’ultra large bande à impulsions radio (UWB), une technologie qui offre l’avantage d’une grande portée et d’une précision centimétrique. Désignée meilleure startup au Mobile World Congress de Barcelone en 2015, BESPOON s’appuie sur l’expertise de localisation du CEA LETI, et affiche plusieurs premières mondiales (1er smartphone capable de localiser des balises avec une précision de quelques centimètres, record mondial de mesure avec UWB sur une distance de 3,6 kms).

 

- Raoul MALLART, CTO de SIGFOX, premier opérateur de réseau bas débit LPWAN et fournisseur mondial d’une solution de connectivité qui, depuis février 2017 intègre Spot'iT, le premier service à l’échelle internationale de localisation sans GPS d’actifs mobiles et non mobiles en très basse consommation, que l’on peut compléter notamment par de la localisation WiFi, par exemple dans les zones rurales où précisément le WiFi n’est pas facilement disponible, pour doubler la précision de localisation des objets connectés.

 

- Jean-Michel ROSSET, CEO de WYRES, startup grenobloise créée par des anciens de CYCLEO (inventeur de LoRa) et des experts du cloud et de la géolocalisation pour concevoir une offre matérielle et logicielle basée sur la technologie radio LoRa. Focalisée sur le marché de la géolocalisation indoor et outdoor pour des applications B2B avec un positionnement de très grande précision qui s’appuie sur la combinaison de données issues de multiples technologies génériques. WYRES a déjà déployé des infrastructures de géolocalisation notamment pour des sites de La Poste et de l’Aéroport de Lyon.

 

 

Animation :

Eric MONTAGNE, Directeur du SMARTTHINGSCLUB, le think tank participatif, singulier et totalement indépendant sur les objets connectés et l'Internet of Things (IoT)

 

 

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 Contexte, cadrage et descriptif du débat

 

 

Mauvaise nouvelle, le couteau suisse des technologies de géolocalisation indoor n’existe pas. Les multiples cas d’usage auxquels chaque client est confronté l’obligent à passer d’une technologie à l’autre. Car aucune ne répond complètement aux besoins des industriels ou des collectivités, surtout quand les sites à couvrir combinent espaces couverts et extérieurs, et grandes étendues – cas d’un aéroport, d’une ville ou d’une infrastructure portuaire ou minière…

 

Les technologies LPWAN, UWB, WiFi, BLE, Beacons, RSSI, RFID, etc. offrent de bonnes réponses en matière de géolocalisation à l’intérieur des bâtiments mais pour certaines typologies d’usages bien définies. En effet, la précision de localisation, la consommation d’énergie des capteurs, la portée de la technologie, la nécessité qu’émetteurs et récepteurs soient une vue directe ou non, et bien entendu le ROI, le coût de l’infrastructure à déployer et à maintenir sont autant de facteurs qui segmentent radicalement les besoins.

 

Ainsi, si l’UltraWideBand (UWB) affiche une précision de localisation qui peut être inférieure à 50 cm, soit meilleure encore que les 1 à 2m proposés par Bluetooth Low Energy (BLE), la géolocalisation triangulée sur réseaux LPWAN, elle, entre plutôt en scène pour des usages visant à tracer le capteur dans une fourchette de 100 à 1000 m selon la densité et la manière dont est déployée l’infrastructure.

 

Quant au GPS, hormis sa limite à ne pas pouvoir fonctionner à l’intérieur des bâtiments, son bilan énergétique et son coût opérationnel élevé le rendent peu compatibles à de nombreux suivis d’actifs. Certes, à 30 € par mois, il peut être opportun d’équiper une grue de chantier d’un traceur GPS, vu la valeur du matériel à protéger, mais certainement pas une brouette. Dans ce cas, un capteur Lora coûtant quelques euros par an fera très bien l’affaire.

 

 

Choisir entre le beurre et l’argent du beurre

 

En indoor, c’est pareil. Si on déploie un réseau LoRa privé dans un entrepôt en posant des balises tous les 20 à 30 m, cela suffira sans doute pour localiser une palette à 5 m près. Mais si l’objet de la recherche est un petit viseur laser, peut-être faudra-t-il déployer en plus des balises BLE qui offriront, elles une précision de l’ordre du mètre, voire, et si l’on a besoin d’encore plus de précision, de s’appuyer sur de l’UWB. Mais autant, avec LoRa, le tag consomme très peu - un peu plus avec BLE -, dans le cas d’UWB, l’autonomie n’est plus assurée et le dispositif doit être alimenté, ce qui apporte une contrainte. Tout est donc affaire d’arbitrage et de compromis. Que souhaite-t-on faire, comment mesure-t-on le bénéfice et donc quel coût est-on prêt à investir ?

 

En somme, à chaque donneur d’ordre un portefeuille de technologies et non pas la solution unique. A cet égard l’institut Gartner confirme cette tendance chez ses clients en mettant en avant que plus d’un sur cinq n’est pas aujourd’hui capable de couvrir l’ensemble de ses besoins de géolocalisation sans recourir à des technologies multiples.

 

Or c’est bien là que le bât blesse car les donneurs d’ordre ne vont pas la plupart du temps déployer autant infrastructures en parallèle qu’il existe de technologies, pour des raisons de coût notamment. En outre, bien des projets restent aujourd’hui à l’état de pilotes parce que de POC en POC, on découvre que telle ou telle technologie n’est finalement pas totalement adéquate et qu’il faut en tester une autre, elle-même sujette à caution, dès lors qu’on enrichit le cas d’usage ou qu’on teste le passage à l’échelle.

 

Mais la bonne nouvelle, c’est que l’offre est en train d’évoluer. En combinant plusieurs technologies ensemble et en fusionnant les données générés par chacune, on pourrait largement améliorer la précision et l’efficacité du modèle, adresser différents uses cases à la fois, et donc commencer à avoir de la géolocalisation indoor et outdoor qui fasse sens, au plan du bénéfice métier comme au plan économique.

 

 

L’approche multitechnologies de la geolocalisation IoT est en marche

 

Cette tendance prend corps aujourd’hui autour de systèmes agrégeant ces différentes informations et à les faire communiquer ensemble. Après tout, en navigation piétonne, la fusion WiFi/INS a montré une nette amélioration du système global de localisation grâce à une intelligence permettant aux capteurs de corriger mutuellement leurs erreurs. Côté clients, c’est la promesse d’avoir une seule infrastructure de localisation pour des cas d’usage multiples.

 

Plus généralement, le challenge pour l’écosystème de l’IoT est d’exprimer concrètement le potentiel de la geolocalisation des objets et des personnes qui apparaît comme le premier bénéfice apporté par l’IoT industriel, mais qui peine à décoller. Mais contrairement à ce que beaucoup pensaient il y a peu, ce potentiel est aujourd’hui (surtout) limité par un problème d’infrastructure et non (seulement) par une question de précision de localisation des technologies.

 

Alors si la fusion fait la force où doit-elle avoir lieu ?

 

L’une des réponses les plus prometteuses aujourd’hui est dans la solution IoT générique et complète supportant de manière agnostique n’importe quel réseau ou technologie de géolocalisation sans GPS. Une solution capable de collecter des données hétérogènes remontées par du WiFi, des Beacons, de l’UWB, du BLE, du LoRa, du RFID et même du GPS, et de les combiner dans un esperanto qui puisse s’interfacer facilement au système d’information du client.

 

En somme, on pourrait considérer que cette solution de plateforme IoT deviendrait elle-même un « super capteur intelligent » aux yeux du client, via une interface Web unique lui permettant de configurer et de superviser les réseaux de capteurs tout en permettant aux applications métiers de recevoir les bons work flows de données préalablement collectées, analysées et enrichies.

 

Grâce à des scenarii, contraintes et objectifs métiers, la plateforme pourrait gérer en amont les données issues de différentes technologies en fonction de leurs limites et de leur pertinence à un moment donné :

 

- les associer (en passant d'une technologie de localisation à une autre lors de périodes d'indisponibilité de l'une d’elles ou pour améliorer la zone couverte par le système de localisation

 

- combiner leurs informations (par exemple, WiFi et UWB, ou du Beacon BLE qui agit comme une balise de micro-géolocalisation pour identifier un objet à proximité et une technologie de réseau d’antennes pour savoir si ledit objet n’est pas dans un espace où il n’est pas supposé se trouver, ou un tracking GPS déclenché sur un réseau LoRa dont la bidirectionnalité permettrait de l’activer seulement quand il devient nécessaire de le retrouver

 

- les enrichir via d’autres interfaces ou API (telle information remontée par un accéléromètre a-t-elle du sens pour affiner le résultat ? L’UWB ne serait-il pas le complément opportun ?),

 

- viser à un système de localisation qui soit plus performant et plus robuste aux dérives et imprécisions de chacun de ces capteurs pris individuellement

 

 

La scalabilité et la sophistication de l’analytics vont devenir les grands différenciateurs

 

En somme, le premier intérêt d’une fusion des technologies et des données en amont, indépendante des technologies génériques de géolocalisation, serait d’apporter une meilleure standardisation entre les objets et le système d’information de l’utilisateur. C’est-à-dire pouvoir délivrer plus simplement et à moindre coût des services de localisation à valeur ajoutée dans les applications métiers des clients. L’autre intérêt serait de pouvoir améliorer la couverture du service de localisation. Enfin, et non des moindres, cette fusion permettrait d’optimiser sensiblement la précision et les performances de localisation desdits objets supervisés.

 

Bien sûr, c’est aussi toute une nouvelle approche qui doit suivre en matière de big data et d’analytics pour parfaire le mapping d’une telle solution de géolocalisation qui est une problématique extrêmement complexe. Les algorithmes apprenants capables d’opérer avec un nombre nécessairement incomplet mais aussi plus vaste de données, ainsi que les solveurs doivent faire leur mue.

 

Par ailleurs, un autre point clé concerne la scalabilité de la solution, c’est-à-dire la capacité de l’infrastructure d’objets connectés de monter en charge sans dégrader ses performances et en maintenant l’intégralité de ses fonctionnalités. Des réseaux GSM, LoRa ou Sigfox sont très scalables mais, même en implémentant des balises Beacons sur ces réseaux, la précision RSSI qui mesure la puissance en réception du signal reçu d'une antenne reste limitée à environ 5 m. Pour affiner cette précision, peut-être faut-il adjoindre un scanner BLE Beacons.

 

Apporter la preuve aux clients de ROI probants et pertinents pour la géolocalisation de leurs objets connectés est une nécessité sinon une urgence. Elle passe, entre autres choses, par une approche innovante, agnostique et plus ouverte de la collecte et du traitement de données multitechnos. C’est là où réside le plus grand potentiel de valeur pour la géolocalisation IoT.

 

C’est à cet aggiornamento des solutions et des plateformes IoT que nous vous convions le jeudi 22 juin.

 

 

Eric Montagne, SmartTHINGSclub - 2 juin 2017


SmartTHINGSclub du jeudi 18 mai 2017


QUELLES EBAUCHES DE REGULATION ET DE REGLEMENTATION POUR L'IoT ? Avec l’ARCEP, l’ANFR et la CNIL


Soirée débat et rencontres d’affaires avec :

 

 

- Gilles BREGANT, Directeur général de l’ANFR (Agence Nationale des Fréquences)

 

- Pierre-Jean BENGHOZI, Membre de l’Aurorité à l’ARCEP (Autorité de Régulation des Communications Electroniques et des Postes)

 

- Olivier DESBIEY, Directeur de l'Innovation et la Prospective à la CNIL (Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés)

 

 

Animation :

Eric MONTAGNE, Directeur du SMARTTHINGSCLUB, le think tank participatif, singulier et totalement indépendant sur les objets connectés et l'Internet of Things (IoT)

 

- Et au-delà des panélistes, les contributions des participants présents dans la salle, dirigeants de l’écosystème, collectivités, responsables de BU d’entreprises et fabricants d'objets connectés, une session au SmartTHINGSclub tenant plus de l’agora participative que de la table ronde au sens habituel.

 

Cette session est ouverte à tout professionnel sur inscription par mail (voir formulaire d’inscription en fin de message à la suite du descriptif) et bénéficie de tarifs valables pour toute organisation ainsi que de tarifs réservés aux startups et indépendants, aux agences de l’Etat et aux collectivités territoriales.

 

 

  S'inscrire à la session

 

ATTENTION NOMBRE DE PLACES LIMITEES

 

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 Contexte, cadrage et descriptif du débat

 

 

A l’heure où va s’installer à l’Elysée un Président pour une Europe ouverte portée par les innovations d’avenir et le numérique, quels règlements et régulations pour accompagner la genèse de IoT et ses nouveaux paradigmes ?

 

- l’hybridation entre monde physique et monde numérique, le défi d’un tout connecté qui doit être le plus fluide possible sans pour autant constituer un parasitage insupportable, puisque l’IoT plonge dans l’intime de chacun (son lit, son assiette, son corps, ses idées…).

 

- un nouveau règlement européen – encore trop peu connu ! - pour harmoniser et renforcer la protection des données et dont l’application en 2018 va exposer les organisations de manière inédite à de nouveaux risques et sanctions.

 

- des modèles d’affaires aussi multiples qu’instables qui se dessinent à l’échelle mondiale, de nature tantôt prédactrice, disruptive ou collégiale, et qui donnent naissance à de nouveaux écosystèmes transversaux, verticaux ou trans-métiers.

 

- un partage inédit de la « compétence » puisque tout le monde devient acteur dans l’IoT, et non plus seulement les opérateurs télécoms ni les leaders économiques en place

 

- des réseaux très diversifiés, du WiFi au BLE, des réseaux LPWAN au cell-IoT, des normes spécifiques de domotique aux protocoles propriétaires qui doivent cohabiter et qui questionnent sérieusement le cadre – « et l’harmonie » ? - actuels.

 

- l’entrée en lice des algorithmes apprenants (sont-ils contrôlables ?), des API comme clés de l’interopérabilité (risque d’asymétrie des échanges qu’elles engendrent) et de nouvelles interfaces homme machine qui transforment radicalement les relations, processus et responsabilités entre deux « parties » (le cadre juridique peut-il encore y répondre ?).

 

Avec l’IoT et contrairement aux réseaux fixes et mobiles, l’ARCEP, l’ANFR et la CNIL doivent repenser leurs grilles de lecture des formes de la performance en même temps qu’anticiper les nouveaux écosystèmes, pratiques, concurrences et valeurs de proposition – quelquefois aussi disruptives qu’iconoclastes.

 

D’autant que l’IoT est une innovation structurante, c’est-à-dire capable de remettre en question les fondamentaux qui prévalent dans tous les métiers et filières. Soit un bel exemple de ce processus de destruction création à l’exécution plus ou moins violente.

 

Alors autorégulation ou régulation pro innovation plutôt que mise en œuvre prématurée d’une régulation spécifique pour les objets connectés et l’IoT ?

 

Dès lors comment articuler et partager, durablement et à moindre coût, des réseaux, services et applications aussi diversifiés ? Comment aller vers un réseau le plus pervasif et le moins intrusif possibles ? Et, pour le fournisseur de services, comment exploiter les formidables ressorts de l’IoT en restant « compliant » avec de nouveaux règlements aux dispositions bien plus protectrices des droits de l’usager ?

 

Peut-on soutenir, ou plutôt guider l’innovation, voire autoriser des expérimentations temporaires pour soutenir la croissance économique sans pour autant créer de nouvelles distorsions de concurrence ou provoquer chaos, brouillages, anarchie ? Car l’une des questions centrales est bien de savoir si, demain, les réseaux IoT seront des ressources-clés sans être des goulots d’étranglement !

 

Quels sont les rôles des régulateurs et des agences face à la « centralité » des plateformes, aux nouvelles formes d’intermédiation, à la loyauté et à la transparence des algorithmes, au droit à l’autodétermination numérique, à une sorte « d’empowerment » de l’utilisateur et au self-data, à l’enjeu de l’anonymisation des datas ou des données « pseudonymisées » ? En somme, comment redonner un droit de contrôle à l'individu quand la technologie progresse de manière exponentielle et semble toujours avoir un coup d’avance ?

 

 

Bienvenue à la construction européenne de l’IoT !

 

Côté spectre et licences pour les réseaux IoT, il apparaît clairement que la régulation existante pour les réseaux fixes et mobiles, initialement établie pour la téléphonie vocale, doit évoluer pour adresser les spécificités des marchés de l’Internet des objets. Reste à savoir jusqu’où ?

 

La question des ressources rares (quelles nouvelles fréquences, en quelles quantités…) qui pourraient être dégagées pour les communications de l’IoT ne peut s’appréhender dans un vacuum. Car ces ressources dépendent intimement d’autres problématiques qui vont conditionner la manière dont les marchés vont se développer et à quoi ils ressembleront demain – ce que personne ne sait d’ailleurs vraiment !

 

Ces facteurs structurants sont très nombreux : vie privée, sécurité des réseaux, droits des consommateurs, modèles économiques émergents, et, dans une autre mesure, approches disruptives des acteurs du Web et des startups face aux acteurs traditionnels, roaming entre réseaux, interopérabilité des services et ouverture des API puisque ces interfaces seront l’esperanto de l’IoT…Ignorer un seul des quatre premiers critères c’est courir le risque de construire des règlements qui avortent dans l’œuf, ou d’établir des normes stérilisantes.

 

C’est pourquoi l’ARCEP, le régulateur français des télécoms, opère aujourd’hui une démarche croisée sur l’IoT avec d’autres organismes tels que la CNIL (Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés) et l’ANFR (Agence Nationale des Fréquences) qui, eux aussi, font face à des challenges majeurs avec l’émergence de ces marchés du tout connecté.

 

Une autre différence de taille, c’est la dimension mondiale de l’Internet des objets et sa diffusion dans tous les secteurs de l’économie et à tout instant de la vie du citoyen.

 

Pour être efficace face à des acteurs mondialisés et à la montée en puissance des GAFA et des TUNA, la France s’est placée dans un cadre de régulation européen. Ce cadre a donné naissance à nouveau règlement sur la vie privée et la protection des données qui se substituera aux règlements nationaux et entrera en vigueur en mai 2018. Avec des changements majeurs et une philosophie – car le diable est toujours dans le détail - que toute organisation impliquée dans l’IoT serait bien avisée de décrypter par le menu !

 

D’ailleurs l’explication de texte des points subtils de ce nouveau règlement est bien entendu au programme de notre soirée, de même que nous essaierons d’appréhender le sens des premières orientations de ePrivacy, les nouvelles règles de la Commission européenne censées couvrir les métadonnées, simplifier la gestion des cookies et ouvrir plus d'opportunités commerciales.

 

De la même manière, l’ARCEP préside depuis le 1er janvier 2017 le BEREC, le club des régulateurs européens des télécoms, qui a déjà organisé plusieurs travaux et ateliers portant sur l’IoT pour établir un cadre de régulation adapté. On sait que la position de l’ARCEP, son savoir-faire et ses prises de position pionnières font largement école en Europe. Cela dit, d’autres réflexions, expériences et initiatives, au Royaume-Uni et en Allemagne notamment, apportent leur lot d’idées fortes sur ce sujet de l’IoT. Enfin, on sait qu’il existe des incohérences entre régulations nationales liées aux spécificités nationales.

 

C’est donc à une vision française élargie à celle de l’Europe que nous vous convions le jeudi 18 mai pour appréhender les enjeux majeurs de standardisation et de régulation qui pèsent sur l’avenir de l’Internet des objets.

 

 

Eric Montagne, SmartTHINGSclub - 2 mai 2017

 


SmartTHINGSclub du jeudi 27 avril 2017


OU VA LA SMART HOME ? FRAGMENTATION, COMPLEXITE, COÛT… ET SI L’IA ET LE PILOTAGE A LA VOIX ETAIENT UN DEBUT DE SOLUTION !


Soirée débat et rencontres d’affaires avec :

 

- Emmanuel BALLANDRAS, Directeur Développement Partenariats France du GROUPE LEGRAND, spécialiste des infrastructures électriques et numériques pour le bâtiment et acteur historique de la maison connectée, avec notamment le programme mondial open innovation Eliot – Objets connectés. Le GROUPE LEGRAND s’apprête à lancer cette année Céliane, une toute nouvelle solution intelligente pour la smart home, co-développée avec NETATMO. Pilotée par la voix, se configurant automatiquement et visant une simplification radicale de l’expérience utilisateur, Céliane est une innovation récompensée dans deux catégories des Innovation Awards du CES 2017 de Las Vegas.

 

-Rand HINDI, CEO et cofondateur de SNIPS.AI, distingué par la revue du MIT comme l’un des innovateurs de moins de 35 ans les plus influents aujourd’hui. SNIPS.AI est la plus importante start-up européenne dans le domaine de l’IA et du pilotage vocal d’objets connectés (40 personnes, 17 M € levés) dont l’une des spécificités fortes est une approche de privacy by design consistant à embarquer l’IA et les calculs sur l’appareil lui-même, sans aucun transfert de données dans le cloud.

 

- Clodéric MARS, CTO chez CRAFT AI, une start-up récompensée par de nombreux prix dont celui du service le plus innovant pour la smart home et le smart building lors de VivaTechnology 2016 (5 000 startups) et celui de l'innovation technologique de Futur en Seine en 2016. CRAFT AI est un éditeur d’une API d’AI as a service qui permet de créer très simplement des apps et objets s'adaptant à chaque utilisateur grâce à des algorithmes de machine learning et de recommandation avancés.

 

- Frédéric POTTER, Fondateur et Président de NETATMO, le leader français de la maison et du bien être connectés, qui parie massivement sur le contrôle vocal, la régulation autonome de la maison par l’IA et les grandes plateformes d’interopérabilité pour unifier les briques de la smart home (son robinet thermostatique connecté est déjà intégré à la solution AMAZON Alexa, et la majorité des produits NETATMO sont pilotés à la voix avec APPLE SIRI et compatibles avec HomeKit d’APPLE).

 

 

 Contexte, cadrage et descriptif du débat

 

« Alexa, coupe l’accès Internet dans la chambre des enfants, monte les lumières dans la salle à manger et réchauffe la pizza, on passe à table dans cinq minutes ! ». Fort de six millions d’utilisateurs, le hub de la maison connectée d’Amazon avec son service d'assistant personnel Alexa intégré à l'enceinte intelligente Amazon Echo fait aujourd’hui figure de première référence. Et possède quelques bonnes longueurs d’avance sur des compétiteurs tels que Google Home, Apple HomeKit ou Microsoft Cortana pour ne citer que les géants les plus connus du Web qui investissent massivement dans l’intelligence artificielle pour attaquer le marché de la maison connectée.
 

Et si en effet le pilotage à la voix était un des critères facilitateurs pour booster l’adhésion du grand public aux bénéfices promis par la smarthome ? Plus pratique qu’un smartphone quand vous n’avez pas les mains libres, plus intuitif pour déclencher des tâches répétitives ou des scénarii d’ambiance et de tâches prédéfinies, plus rapide pour tout éteindre d'un coup, l’interface vocale d’Alexa dotée de quelque 7 000 skills (services associés) fait des émules.

 

Ainsi Somfy équipe son nouveau système de surveillance avec Alexa, Netatmo fait de même avec son robinet thermostatique. Pour Frédéric Potter, le dirigeant de Netatmo, « l'intégration de nos produits au système Alexa d'Amazon nous aide beaucoup dans les pays anglo-saxons, cela a contribué à faire décoller les ventes de notre thermostat ».

 

Pour autant, si la parole fonctionne mieux avec des commandes simples, précises et, mieux encore, prédéfinies, elle montre vite ses limites pour des scénarii d’usages plus complexes ou improvisés. En outre, bien qu’on puisse aussi demander à Alexa de commander de la litière pour les chats, la monétisation des skills n’est pas assurée car les utilisateurs ne peuvent se souvenir que de quelques mots clés spécifiques, chacun déclenchant une application.

 

Un véritable écosystème est néanmoins en train de se constituer autour de ce hub de la smart home, qui résout une partie - mais seulement une partie - de la problématique de l’interopérabilité entre différents fournisseurs aux objets connectés qui jusque là ne dialoguaient pas ensemble.

 

En partie seulement, car si des îlots se forment, le marché de la maison connectée dans son ensemble reste encore trop fragmenté. Le potentiel d’une habitation intelligente prenant en charge de nombreuses fonctions et tâches domestiques quels que soient les appareils et leurs fournisseurs pour améliorer de manière significative le confort de vie de ses occupants est encore à l’état de promesse aujourd’hui. Pourquoi ? Parce que si tous s’accordent à dire que la valeur de la smart home est dans l’assemblage des objets connectés pour créer un nouveau service combinatoire, et non pas un service par objet, les acteurs hésitent encore à combiner et donc à interopérer de manière simple les uns avec les autres.

 

 

Bientôt des homebots dotés d’émotion artificielle

 

Il est probable qu’Amazon Alexa ou d’autres produits assimilés qui vont être commercialisés dans les prochains mois sont le signe avant-coureur de l’arrivée des homebots dans la maison connectée. En substance, un homebot est un client sophistiqué, à la croisée du big data, de l’IA et du machine learning, qui se coordonne avec plusieurs écosystèmes pour gérer et exécuter des tâches au domicile de manière automatique ou personnalisée. Un homebot pourra même établir des connexions « émotionnelles » avec les occupants de la maison. D’ailleurs ne voit-on pas déjà aux US des enfants et des seniors qui commencent à parler de leurs problèmes à Alexa !

 

Et plusieurs études ont aussi montré qu’Alexa, par son omniprésence, par l’attention qu’il semble porter aux problèmes du quotidien et par son interaction vocale nuancée selon les tâches qu’il a à produire, est souvent assimilé davantage à un ami qu’à un robot.

 

Or de nombreux experts estiment que pour devenir des machines qui s’intègrent véritablement dans le quotidien des gens, ces bots devront interagir encore davantage avec eux, et faire preuve d’émotion artificielle (EA), un attribut qui va bien au-delà de l’IA et qui demande encore plus d’algorithmes de traitement de données sur des aspects comme le ton de la voix, l’attitude, la gestuelle…

 

 

L’IA au service de l’interopérabilité entre objets de la smart home

 

Les premiers homebots devraient arriver d’ici 2020. Mais dès aujourd’hui, un fait est sûr, l’intelligence artificielle fait son entrée en force dans la maison connectée et se démocratise. Et plusieurs start-ups innovent sur ce créneau. C’est le cas de Craft AI. Son crédo ? Apprendre des utilisateurs pour automatiser, recommander ou détecter des anomalies via une plateforme d’intelligence artificielle et des API de type « AI-as-a-service » qui permettent de créer des apps et des objets connectés s'adaptant à chacun et à chaque usage. Et ceci sans avoir de compétences en IA, et sans programmer ou « configurer » la maison, celle-ci apprenant toute seule.

 

Par exemple, si un utilisateur possède un volet roulant connecté, l’application va savoir quand il a été ouvert grâce à des capteurs de lumière. Par apprentissage, le système va pouvoir ensuite automatiser l’ouverture et la fermeture dudit volet voire anticiper les besoins de l’occupant du domicile.

 

Lors du challenge VivaTechnology Paris 2016 où se sont rencontrées des milliers de startups autour des futurs services innovants de la smart home et du smart building, Craft AI a démontré comment il pouvait faciliter l’interconnexion entre des objets connectés et du matériel électrique Legrand via la plateforme Artik de Samsung… en gagnant au passage le premier prix de ce hackhaton.

 

La difficulté des créer ces chat bots proactifs qui s’appuient sur une connaissance fine et récurrente des usages de chacun n’est pas mince. Car le système est d’autant plus efficace qu’il peut exploiter un historique d’un très grand nombre de données qualifiées. Or les données, c’est encore ce qui manque à la smart home et c’est pourquoi les business models construits sur la data ne sont pas encore au rendez-vous. Peu de données, et les systèmes ne dépassent pas le stade du prototype dans la smart home, contrairement à d’autres secteurs dans l’industrie. C’est le dilemme de la poule et de l’œuf.

 

Amazon Alexa, Google Home, Apple Home Kit… les nouveaux outils fédérateurs pour unifier la smart home ? Sans doute, car les études montrent que dès lors que les utilisateurs ont plusieurs objets connectés chez eux, ils veulent une centrale de commande et des interactions plus fluides.

 

Un constat en première instance seulement. Car le diable est dans le détail et les traditionnels challenges de la maison connectée ne se régleront pas aussi facilement. Quid du prix du nouvel équipement qu’il faut acquérir ? Ou de l'interopérabilité entre devices qui est loin d’être « plug and play » ? Ou encore de l’exploitation des données privées ? Et ces freins sont particulièrement forts en Europe contrairement à la situation aux Etats-Unis.

 

 

De nouvelles solutions qui simplifient et donc démocratisent la maison connectée

 

C’est pour cette raison qu’un groupe comme Samsung, fort de plusieurs années d’expérience avec sa solution SmartThings a préféré aborder le marché européen plus prudemment. Son leitmotiv ? Démocratiser le concept de la smarthome avec des produits bien positionnés mais sur une partie seulement des scénarii. Car, selon le géant coréen, le marché européen ne sera pas mature avant quelques années.

 

Par exemple, le Family Hub qui est lancé ce mois-ci en France est articulé autour du réfrigérateur connecté et d’un écosystème limité (Carrefour, Marmitton, Monoprix) pour aider l’usager à réaliser ses recettes de cuisine et à commander directement les ingrédients qui lui manquent directement depuis l’écran tactile du réfrigérateur. Des services incrémentiels sont proposés comme l’agenda familial partagé, sorte de version numérique des post-it que l’on colle sur le frigo.

 

En somme chez Samsung on est loin du premier réfrigérateur connecté, initialement conçu pour le réassort automatique des aliments ou pour alerter du dépassement des dates de consommation. La raison ? L’usager se torturait l’esprit pour savoir sur quelle clayette connectée il devait reposer la bouteille de lait et comment il devait scanner son code barre… Parcours client tortueux, technologie trop sophistiquée pour un besoin aussi simple… et au final un service non utilisé.

 

Il n’y a pas que les startups et les géants du Web qui redoublent d’innovation. Pilotage de l’installation par la voix, mais aussi localement ou à distance, grâce à un interrupteur ou à une l'application sur smartphone ou tablette, c’est la direction que suit désormais le groupe Legrand avec Céliane with Netatmo, une solution bientôt commercialisée qui tend à lever deux principaux freins de la smart home : le prix ainsi que la complexité d’installation et d’usage.

 

L’originalité tient à la commande générale qui passe par l’interrupteur sans fil – quoi de plus simple à utiliser qu’un interrupteur ! Celui-ci peut être déplacé à sa guise, et servir à activer et personnaliser des scénarii prédéfinis et simples d’un seul geste pour tous types d’objets connectés (éclairage, volets roulants, prises de courant mais aussi thermostat, station météo, caméra vidéo).

 

Pour des usages plus particuliers ou à distance, ou pour être alerté de notifications déjà paramétrées en cas de dysfonctionnement d’un appareil électrique, c’est le smartphone qui prend le relais. Quant à l’installation, le fabricant avance une création du réseau en cinq secondes et un appairage des fonctions quasi instantané. Sur le papier, on peut difficilement faire plus simple !

 

 

Quid de l’adhésion de l’usager à un univers construit autour de ses données les plus intimes

 

Simplicité, faible coût, usage fluide, bénéfice tangible… certes mais la clé du succès de ces hubs est dans la poche de l’utilisateur : acceptera-t-il de confier l’intégralité de sa vie privée à Amazon, Apple, Google, Facebook ou d’autres, et de laisser monétiser des données très personnelles moyennant quelques sollicitations qui pourront vite apparaître intrusives. Il y a peu, rappelons-nous le tollé contre un dispositif connecté visant à améliorer le sommeil quand on s’est aperçu que les données enregistrées dans le cloud permettaient de savoir précisément quand et combien de fois les propriétaires de ces dispositifs faisaient l’amour…

 

Si personne n’a encore gagné de l’argent avec les données générées par la maison connectée, la donne pourrait changer bien vite car les dispositifs installés au domicile vont générer des quantités de données auxquelles beaucoup d’entreprises veulent avoir accès. Bien évidemment la manière dont les fournisseurs aborderont cette question sensible ainsi que la régulation auront un impact important sur la confiance des utilisateurs et sur le succès de ces dispositifs.

 

Pour la start-up européenne SNIPS AI, qui édite une plateforme d’IA pour les smartphones et objets activés par la voix, qu’il s’agisse d’un réfrigérateur, d’une ampoule électrique, d’un thermostat ou d’une enceinte acoustique, la confiance avec l’utilisateur ne s’établira que si ses données ne sont pas transférés sur un serveur quel qu’il soit.

 

D’où l’idée d’embarquer tous les algorithmes et les processus de calcul sur l’objet lui-même sans aucun flux de données transitant par le cloud. Fini les risques de hacking, de surveillance ou de manipulation controversée des données privées, fini aussi le risque de défaillance de la liaison cloud qui laisserait l’objet inopérant faute de réseau.

 

Sur ce terrain, Snips fait face à des concurrents mastodontes comme Amazon, Apple, Google. Mais son argument pour se différencier étant de protéger la vie privée et d’en faire le premier argument du bien-fondé du décollage de la smart home arrive au bon moment, surtout en Europe où les régulations concernant le caractère privé des données personnelles et les sanctions prévues en cas de non respect des règles se durcissent considérablement.

 

Soit ! Mais si tout est déporté sur le device, le problème ne tient-il pas aux contraintes d’autonomie ou au surcoût dudit objet ? Pour les responsables de Snips, le système consomme si peu de ressources qu’il peut directement fonctionner sur un Raspberry Pi, un nano-ordinateur monocarte à processeur ARM largement utilisé dans la conception d’objets connectés. A voir toutefois selon la sophistication des applications et des scénarii envisagés ! 

 

 

Attention aux objets qui « jacassent à tort et à travers »

 

Au-delà, la start-up veut rendre la technologie transparente pour l’usager et surtout plus effacée, surtout quand ce dernier devra jongler avec des dizaines d’objets connectés à son domicile. Si l’usager se voit bombarder par des centaines ou des milliers de sollicitations quotidiennes, sa vie connectée deviendra un enfer. Le challenge est de construire un système capable d’anticiper les intentions de l’usager et de n’agir de manière préemptive que quand le contexte s’y prête. Moins souvent mais avec plus d’efficacité. Certes ce scénario du « little is best » flirte avec les films d’anticipation, mais là encore il s’inscrit dans une tendance sociétale où le client ne veut pas que, demain, « ses objets jacassent à tort et à travers » et qu’il soit aussi inondé de messages chez lui que l’est sa boîte mail.

 

A n’en pas douter, certains des principaux freins à l’adoption des dispositifs de smart home pourraient trouver une issue d’ici peu. On peut arguer que reste le coût élevé du matériel pour un usage de masse. C’est vrai mais d’un autre côté, si l’on achète séparément les principales solutions qui structurent une maison connectée, on arrive vite à un budget entre 1000 et 1500 € par foyer. Là encore, on est bien loin d’un marché pour monsieur-tout-le-monde. Au-delà de la maîtrise de sa consommation d’énergie ou des fonctions de surveillance dont certains objets connectés s’acquittent déjà très bien, le client ne perçoit pas l’intérêt de tous ces équipements connectés.

 

Des solutions de maison connectée trop chères, difficilement opérables, aux bénéfices trop limités, fortement intrusives, peu aptes à apprendre et à s’adapter à leurs utilisateurs, ou quasi impossibles à dépanner… cette photographie de la smart home tend de toutes façons à évoluer. Et peut-être plus vite que l’on croit, avec de nouvelles innovations venues de l’IA et des gouvernances différentes autour de la donnée. A suivre donc…

 

 

Eric Montagne, SmartTHINGSclub - 10 avril 2017

 


SmartTHINGSclub du jeudi 23 mars 2017


EN ROUTE POUR LE VEHICULE CONNECTE AVEC LA PRE-5G  : 1ers PILOTES, SERVICES, SURETE, RUPTURES ECONOMIQUES…


Soirée débat et rencontres d’affaires avec :

 

- Julien MASSON, Head of Connected Car Vertical IoT & Analytics chez ORANGE, qui, dans le cadre de l'initiative "Towards 5G" conduit avec le groupe PSA et les équipementiers ERICSSON et QUALCOMM les premières expérimentations en France en matière de transport intelligent autour du véhicule connecté et d’une couverture réseau pré-5G. Performances réseaux en situation réelle, cas d’usages, cybersécurité de bout en bout, sûreté et autres services comme le paiement dans le cockpit (péage, carburant…) sont quelques unes des pistes suivies.

 

- Rémi BASTIEN, Directeur Prospective Véhicule Autonome chez RENAULT, et Président de la fondation VEDECOM, engagée dans le Plan Véhicule Autonome pour l’Industrie du Futur « Mobilité Ecologique » du gouvernement. A travers SCOOP@F, le projet d’expérimentation Car2X, Renault et PSA se concentrent sur les services essentiels à la sécurité routière (alerte chantiers, signalisation embarquée, collecte de données), et sur de nouveaux services (information sur le trafic, information multimodale), notamment pour permettre des tests croisés avec des projets similaires en Europe.

 

- Yvan GRAVIER, Directeur général de XEE-ELIOCITY, la start-up française qui transforme toute voiture en circulation en véhicule connecté via un boîtier et une plateforme ouverte de services qui adressent aussi bien la maintenance prédictive que l’économie collaborative et de partage automobile entre particuliers via des services tels que BLABLACAR, OUICAR, HEETCH, DRIVY…

 

 

Animation :

Eric MONTAGNE, Directeur du SMARTTHINGSCLUB, le think tank participatif, singulier et totalement indépendant sur les objets connectés et l'Internet of Things (IoT)

 

- Et au-delà des panélistes, les contributions des participants présents dans la salle, dirigeants de l’écosystème, collectivités, responsables de BU d’entreprises et fabricants d'objets connectés, une session au SmartTHINGSclub tenant plus de l’agora participative que de la table ronde au sens habituel.

 

Cette session est ouverte à tout professionnel sur inscription par mail (voir formulaire d’inscription en fin de message à la suite du descriptif) et bénéficie de tarifs valables pour toute organisation ainsi que de tarifs réservés aux startups et indépendants, aux agences de l’Etat et aux collectivités territoriales.

 

 

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 Contexte, cadrage et descriptif du débat

 

 

Coup d’accélérateur ces dernières semaines dans la course au véhicule connecté avec, en ligne de mire, l’avènement du véhicule « as a service » puis celui du modèle totalement autonome qu’il est désormais raisonnable d’espérer d’ici une dizaine d’années.

 

En effet les pilotes autour de réseaux « pré-5G » comme les partenariats entre constructeurs automobiles et géants de l’électronique et des télécoms se multiplient, signe que ce marché vient de franchir un cap. La super connectivité cellulaire est en effet l’une des clés de voûte du marché du véhicule « cognitif » pour garantir des communications fiables, sans latence, sans coutures et critiques entre véhicules formant une grappe en réseau. Seule la 5G offre pour l’heure cette promesse à l’échelle d’un réseau routier national voire continental. Mais son déploiement commercial n’interviendra qu’en 2020.

 

Après les initiatives individuelles des principaux fabricants de véhicules, des opérateurs télécoms et des géants du numérique tels que Google, Apple, Tesla ou Uber, l’heure est au « travailler ensemble » pour aller plus vite, plus loin et pour construire des écosystèmes capables de réinventer le monde du transport ; et un transport éminemment smart. Car le smartvehicle sera à l’automobile ce que le smartphone a été au téléphone : plus smart que téléphone, plus smart qu’automobile, c’est-à-dire un véhicule architecturé comme une plateforme de services bidirectionnels.

 

La 5G n’est pas encore disponible mais les premières expérimentations en matière de transport intelligent sont déjà en cours, à l’instar de celle menée par Orange, PSA, Ericsson et Qualcomm en France, et de bien d’autres aux quatre coins du monde.

 

En particulier, ces acteurs s’attachent à étudier différents scénarii d’usages dont l’un consiste pour un véhicule à alerter celui qui se situe derrière lui de la présence d'un objet sur la route. Un autre permet le signalement en temps réel de l'approche d'un véhicule de secours.

 

Ce début d’année 2017 est riche d’actualités. C’est dans les premiers jours de mars que le 3GPP, qui coordonne les organismes mondiaux de standardisation en télécommunications, a annoncé la release 14 LTE du standard C-V2X (C-V2X pour Cellular-Vehicle-to-Everything), une version des réseaux 4G dédiée aux véhicules connectés et à des scénarii opérationnels spécifiques, constituant donc l’antichambre de le 5G.

 

Audi, Vodafone et Huawei ont d’ailleurs profité de la tenue du Mobile World Congress 2017 de Barcelone, pour effectuer ces jours derniers la première démonstration sur circuit des possibilités promises par ce standard. Au programme, un véhicule connecté qui reçoit un flux vidéo d’un autre véhicule devant lui pour l’informer d’une autre section du trafic ou de flux entrants au niveau des intersections, des alertes relatives aux changements d’état des feux de signalisation, à la présence de piétons s’engageant sur leur voie, aux modifications intempestives des trajectoires des autres véhicules connectés…

 

En clair, le monde du transport intelligent se concentre désormais sur deux aspects clés : l’anticipation et la négociation face aux risques de la route.  Ces différentes expérimentations visent à déterminer en conditions réelles, c’est-à-dire avec un réseau complet couvrant une partie d’infrastructure routière sur laquelle circulent des véhicules d’essai, comment inventer et formaliser les communications V2X, c’est-à-dire les échanges de véhicule à véhicule ou de véhicule à piéton ou de véhicule à infrastructure… et plus largement demain de véhicule à everything (ville, commerces, autres objets connectés…) puisque ce dernier est appelé à jouer le rôle de plateforme mobile d’émission et de réception au sein d’un écosystème beaucoup plus large encore que celui du transport.

 

 

Du fantasme à la réalité et au pragmatisme

 

La connectivité a réellement une dimension structurante pour savoir sur quelle réalité on peut vraiment tabler après des années de spéculation et d'anticipation. Il ne s’agit pas seulement de valider de nouveaux services mais aussi de tester avec cette technologie pré-5G les capacités d’une infrastructure réseau à transmettre en temps réel de grandes quantités d’information, sans latence et de manière parfaitement intègre : la sûreté de la conduite connectée en dépend, celle des occupants du véhicule et celle des personnes et des biens qui se trouvent dans son périmètre de circulation.

 

Précision de la géolocalisation – l’objectif est de passer à l’échelle du centimètre -, collecte et traitement d’un déluge de données dans le cloud, mise à jour des logiciels embarqués, sécurisation des connexions sont aussi des points à investiguer. En particulier la cybersécurité sur toute la chaîne technique est l’un des points les plus sensibles pour rassurer la communauté restée quelque peu perplexe face aux problèmes rencontrés récemment par des constructeurs comme Tesla avec leurs véhicules connectés.

 

Au-delà c’est le concept de route intelligente ou plus exactement de route efficiente qui se pose avec une infrastructure réseau capable d’interactions avec l’infrastructure routière pour une meilleure gestion du trafic et une expérience de conduite à la fois meilleure et plus durable.

 

Mais à côté de cette boucle véhicule / infrastructure, le véhicule connecté c’est aussi la connectivité étendue de son conducteur via des plateformes d’applications ouvertes telles que la XeeStore. Grâce à son boîtier qui se branche sur la prise diagnostic de n’importe quel véhicule en circulation, la start-up Xee récupère les données du véhicule sur lesquelles sont développés des services que l’utilisateur reçoit sur son smartphone : consommation de carburant, entretien, usure des pièces, édition de notes de frais… mais aussi des services de coaching et d’amélioration de sa conduite (accélération, freinage, usage ou non des clignotants, etc.

 

 

La connectivité, un enabler pour l’économie du partage

 

Le premier bouquet de services intéresse au premier chef les  spécialistes de l'entretien et de la réparation comme Midas ou Norauto qui peuvent fidéliser le client et escompter des marges plus élevées. Mais aussi se prémunir d’une désintermédiation des constructeurs si demain, tout nouveau véhicule sortant de leurs chaînes est directement connecté au réseau de garagistes du fabricant.

 

Les assureurs sont aussi sur les rangs dès lors que ces données produites par le boîtier permettent de produire des statistiques sur le temps d’utilisation et le style de conduite de chaque conducteur.

 

Mais le deuxième bouquet de services sur la XeeStore, lui, répond à des usages totalement nouveaux et qui explosent, tels que la location de véhicules entre particuliers que proposent des plateformes comme Drivy ou OuiCar. En effet, connaître le comportement de conduite de celui qui a utilisé son propre véhicule, et le noter en conséquence revêt un intérêt primordial pour le loueur occasionnel.

 

Et ce n’est pas tout ! Des communautés de développeurs et des spécialistes de la domotique comme Imperihome adressent aussi via la XeeStore des services plus ou moins exotiques comme la possibilité d’activer l’alarme de son domicile depuis son véhicule, de dialoguer avec ce dernier en synthèse vocale ou d’enregistrer les trajets effectués par l'apprenti conducteur pour faciliter la conduite accompagnée (à l’instar de l’application à succès J'ACCélère).

 

En somme, à coté du caractère préventif voire prédictif appliqué au véhicule grâce à ce boîtier connecté et à sa plateforme cloud, c’est la dimension collaboratrice et communautaire qui risque fort de faire émerger la killer application de demain. Le véhicule « as a service » ou « as a platform » se profile et la main mise sur les données ressemble évidemment à une quête du graal pour tous les acteurs des écosystèmes de l’automobile et du numérique.

 

L’opérateur de réseau sera aussi très bien placé pour délivrer de nouveaux services « dans le cockpit ». Paiement automatique des péages autoroutiers sans équipement spécifique ou des pleins de carburant sans passer à la caisse (physique, il s'entend) sont quelques unes des pistes auxquelles réfléchissent des opérateurs comme Orange. Le développement d’Orange Bank n’est d’ailleurs pas étranger à ces nouveaux usages qui se profilent.

 

 

Où se dirige l’innovation en matière de services connectés ? Comment la voiture connectée peut-elle révolutionner le modèle économique de l’industrie automobile en même temps que transformer l’expérience du conducteur et, à terme, faire même disparaître la notion même de conducteur au sens où on la conçoit aujourd'hui ? Quelles convergences attendre entre connectivité (systèmes coopératifs, V2V ou V2I) et autonomie demain du véhicule ? Les visions, celle de Detroit, portée par l’industrie automobile, et celle de la Silicon Valley, défendue par les géants du numérique, sont-elles si opposées ou tendent-elles à faire émerger un consensus ?

 

Telles sont quelques unes des grandes questions que nous aborderons dans ce débat avec des experts en avance de phase sur le véhicule connecté.

 

 

Eric Montagne, SmartTHINGSclub - 12 mars 2017

 


SmartTHINGSclub du mercredi 25 janvier 2017


2017, L'ANNEE OU LES RESEAUX CELLULAIRES SONT DEVENUS MOBILE IoT :         la 4G LTE pour l’IoT débarque avec NB-IoT et LTE-M


Soirée débat et rencontres d’affaires avec :

 

- Julien GRIVOLAS, EU Wireless Network Strategy Planning & Industry, HUAWEI TECHNOLOGIES, qui répond directement au Chief Strategy Officer en Chine

et

- Mérouane DEBBAH, Directeur du Mathematical and Algorithmic Sciences Lab de HUAWEI TECHNOLOGIES, fournisseur mondial de solutions TIC destinées aux opérateurs télécoms, entreprises et particuliers, numéro 3 mondial du smartphone, basé à Shenzhen en Chine. Huawei a notamment lancé en 2016 la première puce au standard cellulaire NarrowBand IoT (NB-IoT) et a collaboré avec Vodafone en vue de lancer le premier réseau commercial NB-IoT au monde dans le courant du premier trimestre 2017. Huawei a aussi développé une offre spécifique complète autour de ce standard qui va du système d'exploitation (Lite OS) aux plates-formes cloud, en passant par les chips et les technologies réseaux, afin d’adresser des cas d'usages spécifiques à la télérelève, à la logistique, à la smart city - par exemple le smart parking.

 

- Didier DUTRONC, Chief Marketing Officer de SEQUANS COMMUNICATIONS, fournisseur « fabless » de semi-conducteurs pour la téléphonie mobile 4G, basé à Paris, et initialement très engagé sur la technologie WiMax. Le Français Sequans a été le second acteur à lancer une puce NB-IoT en ne se cantonnant d’ailleurs pas à ce standard et à son débit de transmission de données de 40 Kbit/s mais en intègrant aussi l’autre standard, le LTE-M, qui porte le débit à 1 Mbit/s. Une spécificité qui vise à couvrir un spectre d’usages plus large. Sequans a également étroitement collaboré avec Orange sur son réseau mobile 4G pour réaliser les pilotes des technologies Mobile IoT.

 

- Mickaël BALPE, IoT Program Manager, Innovation & Markets du GROUPE VEOLIA, leader mondial des solutions pour la gestion de l’eau, des déchets et la gestion énergétique. En matière de services IoT basés sur les nouveaux standards de réseau LTE, Veolia collabore avec Huawei autour d’une puce NB-IoT installée sur des poubelles en Chine, cette application de poubelle connectée étant d’ores et déjà opérationnelle. Veolia et Huawei travaillent aussi sur une solution intelligente de ramassage des ordures de bout en bout qui a vocation à être proposée par Veolia à l’international et qui constitue une première mondiale à cette échelle.

 

 

Animation :

 

Eric MONTAGNE, Directeur du SMARTTHINGSCLUB, le think tank participatif, singulier et totalement indépendant sur les objets connectés et l'Internet of Things (IoT)

 

 

Pour la première fois, la montagne accouche d’une souris !

 

Jusqu’à présent, l’industrie du mobile nous avait toujours habitués à des annonces de nouveaux réseaux et technologies tendant à plus de débit, plus de performances : 2G, 3G, 4G… bientôt 5G. Or la technologie de réseaux 4G vient s’enrichir aujourd’hui de deux nouveaux standards, répondant aux acronymes NB-IoT et LTE-CAT-M et collectivement réunis sous le nom Mobile IoT, qui obéissent à une logique inverse, une logique antagoniste à la course au toujours plus.

 

Pourquoi ? Comment ? La réponse n’a rien à voir avec les futurs services de communications mobiles et multimedia. Il faut la chercher du côté de la troisième révolution numérique, après celle d’Internet et celle du mobile, la révolution de l’Internet des objets qui annonce une transformation majeure de l’économie.

 

Et pour adresser aujourd’hui le cœur de ce marché, celui du pilotage intelligent des infrastructures, de l’industrie 4.0, de la smart city ou de l’agriculture connectée, mieux vaut accorder son instrument aux gammes du « small is beautiful ». Small comme l’autonomie énergétique d’un objet, small comme la nature du message émis par un capteur, small comme le coût de gestion opérationnelle d’une solution. Mais big comme le périmètre du marché visé, big comme l’industrie du mobile qui se met en ordre de bataille pour jouer les premiers rôles dans la course à la connectivité pour l’IoT.

 

NB-IoT et LTE-CAT-M sont des évolutions des réseaux mobiles LTE 4G spécifiquement adaptées aux contraintes de l’IoT. Avec une promesse qui n’attendra pas l’horizon 2020 ! Ces nouveaux standards s’apprêtent en effet à déferler au niveau mondial dans les prochains mois. Ainsi une vingtaine d’opérateurs mobiles devraient déployer le NB-IoT à partir de 2017, et d’autres suivre avec le LTE-M. Une mise à jour logicielle sur les antennes de son réseau 4G déjà déployé ainsi que quelques équipements adéquats, aujourd’hui disponibles, suffisent à un opérateur pour créer de facto et en quelques semaines un réseau IoT opérationnel sur l’ensemble d’un territoire et couvrant la quasi-totalité de la population (du moins celle dont peut se prévaloir le mobile en 4G).

 

Autant dire que ces réseaux Mobile IoT se posent comme une sérieuse alternative aux réseaux LPWAN opérés sans licence et sous d’autres bandes de fréquence que celles des réseaux cellulaires. Des réseaux labellisés Sigfox, LoRa ou QoWisio qui, faute de réels concurrents, connaissent une croissance exponentielle et ne cessent de séduire grands industriels et professionnels des services.

 

Pour appréhender ce sujet d’importance, quoi de mieux que de demander à des acteurs en avance de phase sur ce sujet d’en décrypter les tenants et aboutissants. A cet égard, Huawei, Sequans Communications et Veolia, pour la perspective client, ont gagné leur ticket pour la dream team.

 

 

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 Contexte, cadrage et descriptif du débat

 

 

Le Mobile IoT est dans les startings blocks et 2017 sera une année à marquer d’une pierre blanche dans la course des opérateurs cellulaires à la connectivité des milliards d’objets connectés qui s’annonce.

 

Pour commenter cette actualité, rien de moins superflu que de prendre un peu de hauteur. Et donc de recadrer l’annonce de ces variantes des réseaux LTE 4G eu égard aux besoins nouveaux de l’Internet des objets.

 

Nous nous attacherons ensuite à présenter les spécificités techniques et fonctionnelles des technologies NB-IoT et LTE-M (encore désignée LTE-CAT-M), telles que définies par le 3GPP, projet collaboratif visant à édicter des spécifications pour les systèmes de téléphonie mobile de troisième génération. Comment s’inscrivent-elles dans l’offre actuelle, notamment par rapport aux réseaux LPWAN opérés dans les bandes libres, visant à adresser les besoins à faible débit et à faible consommation énergétique de certains marchés de l’IoT ? Que proposent-elles de neuf en matière de bonne couverture indoor, de faible latence, de moindre coût de la connectivité et d’architecture réseau optimisée ?

 

Evidemment, comment faire l’économie des points techniques concernant le Mobile IoT qui peuvent fortement conditionner la nature des nouveaux services connectés que veulent lancer les clients : la durée d’autonomie énergétique des objets en conditions réelles ? la nature bidirectionnelle de la communication entre l’objet et le réseau ? la couverture mobile et la pénétration du signal par rapport à l’actuelle couverture 2G/4G ? le niveau de sécurité et le rôle étendu de la carte SIM ? la connectivité à l’étranger (roaming) sur les réseaux Mobile IoT d’autres opérateurs ?

 

 

Quels sont les uses cases les plus favorables que vise le Mobile IoT ?

 

Le troisième point du débat consistera à mettre en lumière les typologies de use cases que ces deux technologies adressent le mieux. NB-IoT versus LTE-M, est-ce uniquement un ciblage d’applications qui diffèrent selon le débit autorisé des connexions ? Est-ce un raccourci un peu rapide de dire que NB-IoT a une orientation plus low cost et LTE-M, a une plus dédiée à la mobilité ?

 

A cet égard, il est intéressant de voir qu’un opérateur comme Vodafone s’implique très fort sur NB-IoT de même que de nombreux opérateurs asiatiques, tandis qu’en France, Orange, par exemple, suivant en cela bon nombre d’opérateurs américains, fait plutôt la part belle à LTE-M.

 

Les opérateurs télécoms s’interrogent beaucoup sur ce que doit intégrer aujourd’hui leur portefeuille de réseaux pour constituer une gamme homogène et continue qui fait sens dans leur stratégie IoT : 2G (abandon ou pas), 3G, 4G, LTE pour l’IoT (LTE-M ? NB-IoT ? les deux ?), WiFi, LPWAN et autres protocoles. Le risque de doublon se pose notamment entre LTE-M et NB-IoT dès lors qu’ils ont opté pour supporter une technologie LPWAN sans licence (c’est le cas d’Orange et d’Objenious avec leurs réseaux intégrant le protocole LoRaWan, et de SFR qui a choisi de décliner son offre IoT sur le réseau de Sigfox).

 

Il sera précieux d’avoir les avis « agnostiques » de Huawei et Sequans sur ce point puisqu’ils parlent avec tous les opérateurs de la planète, et que leurs lumières peuvent être précieuses pour mieux comprendre ces choix stratégiques. En effet, l’IoT se joue demain sur la scène mondiale et un client est en droit d’espérer que ses services connectés soient interopérables d’un pays à l’autre, avec, idéalement, les mêmes réseaux et protocoles. Rien n’est moins sûr en apparence.

 

 

LTE pour l’IoT versus réseaux LPWAN opérés sans licence : Goliath s’avance face à David

 

Le quatrième point qui fera sans doute l’objet d’un débat nourri avec les participants, concerne la dimension de marché, la stratégie et la mobilisation des écosystèmes. Nous avons largement traité au Club des réseaux LPWAN Sigfox et LoRa, et l’audience des industriels attend notamment de pouvoir se faire une idée plus précise sur l’apport de l’industrie cellulaire sur ces segments de marché et comment elle va pouvoir répondre à leurs propres problématiques métiers, avec une proposition économique adaptée.

 

En somme, le Mobile IoT est-il un mouvement opportuniste du 3GPP en réponse à la montée en puissance des opérateurs LPWAN ou est-ce le début d’un mouvement de fond où l’on « siffle la fin de la récré » ?

 

Cette dernière question vaut son pesant d’or. L’urgence de présenter une alternative au LPWAN n’est pas absente des mouvements accélérés de l’industrie du mobile aujourd’hui – sinon pourquoi ces technologies ne sont-elles pas apparues il y a plusieurs années de cela ? Par ailleurs, voilà une industrie mondiale qui va se déployer en ordre de bataille avec ses forêts d’antennes cellulaires déjà en place pour contrer une technologie radio, certes très efficiente mais qui ne bénéficie pas du même rayonnement international et du même écosystème –encore que Sigfox comme LoRa ont déjà déployés dans plus de trente pays, chacun.

 

Goliath s’avance face à David. La puissance d’une industrie contre l’agilité façon start-up. Une signature qui rassure le milieu industriel en contrepoint d’une sensibilité un peu franco-française en faveur du LPWAN, du fait que Sigfox et LoRa sont nés dans l’Hexagone. Mais quel point de vue a-t-on à l’étranger dès qu’on élargit le champ de vision au-delà de l’Hexagone ? Réponses avec Huawei, Veolia et Sequans dont les champs d’activités s’étendent sur les cinq continents.

 

 

L’IoT c’est d’abord une innovation business, pas une innovation télécoms. Avis aux opérateurs

 

Plus prosaïquement, s'agit-il vraiment d’une course à LA connectivité ? Et si tel est le cas, est-il pertinent de mettre face à face deux combattants qui ne jouent pas dans la même catégorie, peut-être même deux sportifs qui ne pratiquent pas la même discipline. Ce serait comme opposer sur un ring un champion d’aïkido avec un expert du sumo.

 

Car tout compte fait, l’IoT n’est-il pas d’abord une problématique business plutôt qu’un sujet télécoms ? Et sur la question business, sur la proposition de valeur économique, l’industrie télécoms devra démontrer qu’elle est capable de garantir un niveau de consommation énergétique et des tarifs aussi compétitifs que ceux offerts par Sigfox ou sur LoRa. Compte tenu que tout système reposant sur une carte SIM est de nature plus énergivore, et que les réseaux cellulaires bénéficient d’une autorisation individuelle sur des fréquences achetées à prix d’or que l’opérateur répercute dans ses tarifs, la démonstration ne semble pas triviale. A voir !

 

L’IoT n’est pas la voix ni même le Web ; l’IoT, ce sont des marchés qui obéissent, chacun, à des impératifs et logiques économiques spécifiques. Les modèles business métiers sont en cours de transformation grâce à l’IoT et ils s’accommoderont difficilement de ceux des opérateurs qui ont prévalu autour sur la carte SIM, historiquement conçue pour gérer les communications vocales. Le point d’orgue tient au foisonnement attendu d’innovations venant de l’IT et non pas seulement du secteur télécoms, à l’instar de tout ce qui va orchestrer la donnée comme nouveau fuel de l’économie. L’émergence en d’autres temps de Google, Facebook, Uber et consorts, ou plus récemment de la blockchain imposent une certaine prudence. On ne connaît pas encore les noms des futurs champions de l’IoT parce qu’ils ne sont peut-être pas encore nés.

 

 

Si complémentarité il y a entre Mobile IoT et LPWAN, où sont les sweet spots ?

 

Cela dit, on ne peut bien sûr pas faire l’économie de la question télécoms car la palette des services à inventer, leur criticité (la e-sante vs la logistique connectée, par exemple) vont exiger telle ou telle spécificité réseau. D’un côté, des réseaux cellulaires managés avec LTE qui est déjà un standard de fait, de la QoS, de la sécurité, de la scalabilité, de la résilience, du roaming, un historique, la force de frappe d’un écosystème, etc… de l’autre, des technologies low débit low cost opérées sur des bandes de fréquence sans licence, plus limitées mais peu chères pour le client et très bien positionnées pour adresser des capteurs à très faible consommation énergétique, mais soulevant de surcroît un certain nombre d’interrogations, à commencer par un risque de déploiement anarchique des réseaux dans les bandes libres, des interférences, brouillages et pannes notamment dus au non-respect des règles d’utilisation. Une perspective qui donne de l’urticaire à bien des clients industriels…

 

Mais les défenseurs du LPWAN font aussi valoir d’autres arguments, affirmant que leurs réseaux avaient apporté la preuve de leur plus grande résilience, grâce à leur macrodiversité, un objet pouvant communiquer avec plusieurs stations de base en même temps et permettant donc la sélection du meilleur signal et l’optimisation du lien. Idem pour la sécurité où les spécialistes reconnaissent que de par sa nature, un réseau LPWAN est en théorie plus difficile à hacker ou à leurrer qu’un réseau cellulaire.

 

Alors au milieu du gué, allons-nous assister à une segmentation des usages et à une complémentarité des deux types de réseaux LPWAN et Mobile IoT selon les besoins et les exigences clients ? C’est en tout cas ce qu’on entend souvent. Et par ailleurs, si complémentarité il y a, où sont les sweet spots (le marché « idéal » ou « le plus porteur » en quelque sorte… en référence à l’univers du son qui désigne l'emplacement dans un studio d’enregistrement où un individu entend le mixage audio de la façon la plus parfaite).

 

En somme, même si la dimension technique est importante sur ce sujet, car c’est le principal enabler des usages et que les technologies sont nouvelles et encore peu connues, nous débattrons largement des enjeux et des stratégies de marché, des challenges et des freins, en essayant de nous appuyer le plus possible sur des initiatives concrètes et des expérimentations de terrain pour jouer la fertilisation croisée des connaissances.

 

Eric Montagne, SmartTHINGSclub - 5 janvier 2017

 

 


SmartTHINGSclub du mardi 6 décembre 2016


LA GEOLOCALISATION « GPS FREE » DES OBJETS SUR LES RESEAUX LPWAN, C’EST PARTI ! PERFORMANCES REELLES ? USAGES DE RUPTURE ? VERDICT.


Soirée débat et rencontres d’affaires

 

INEDIT : Eclairage sur Actility ThingPark 4.0, la première plateforme IoT de développement ouverte à la géolocalisation d’objets connectés sur les réseaux LPWAN. Première remontée d’expérience et tests beds en cours les plus exemplaires pour la géolocalisation LoRa.

par Olivier HERSENT, CTO et fondateur de ACTILITY, la start-up franco-américaine leader mondial des solutions réseaux IoT opérateurs sur le marché du LPWAN pour manager et optimiser les déploiements industriels et commerciaux à grande échelle.

 

Table ronde débat avec :

 

- Christophe FOURTET, Co-fondateur et Directeur technique de SIGFOX, le premier fournisseur mondial d’une solution de connectivité dédiée à l’Internet des objets et le premier opérateur de réseau bas débit et low cost, qui vient de réaliser ce mois-ci une nouvelle levée de fonds de 150 millions d'euros pour accélérer le déploiement de son réseau à l'international (aujourd’hui 26 pays avec plus de 10 millions d’objets enregistrés, 60 pays d’ici 2018) et innover avec de nouveaux services.

 

- Mikaël GUENAIS, CEO et cofondateur de UBISCALE, une jeune start-up rennaise lauréate du prêt d’honneur Phar Bretagne et primée au Geo IoT World 2016 de Bruxelles. Ubiscale propose une nouvelle approche des services de géolocalisation de l’IoT par des balises GPS standards beaucoup moins consommatrices d’énergie. En déportant le calcul de positionnement dans l’infrastructure réseau, la solution permet de combiner GPS et réseaux LPWAN sans pour autant épuiser le bilan énergétique d’un objet connecté.

 

- Franck MOINE, Directeur général chez OBJENIOUS, filiale dédiée de BOUYGUES TELECOMS et premier opérateur à avoir lancé un réseau bas débit longue portée basé sur la technologie LoRa. Objenious est aussi le premier opérateur LoRa à offrir ce service aujourd’hui dans le monde, avec un client qui utilise déjà la geolocalisation by LoRa, et des cas d’usages associés à ce service qui sont proposés pour différentes filières.

 

- François SFORZA, Directeur en charge des produits Wireless & IoT chez SEMTECH CORPORATION, le fondeur californien à vocation internationale et leader sur son marché de fourniture de semi-conducteurs pour les secteurs à haute valeur ajoutée, les systèmes informatiques ou l’équipement industriel. Présent dans 14 pays, et aujourd'hui propriétaire de la technologie LoRa, rachetée à la société grenobloise CYCLEO dont François Sforza a été co-fondateur et ardent promoteur de la « géolocalisation by LoRa ».

 

Animation :

 Eric MONTAGNE, Directeur du SMARTTHINGSCLUB, le think tank participatif, singulier et totalement indépendant sur les objets connectés et l'Internet of Things (IoT)

 

 

 

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 Contexte, cadrage et descriptif du débat

 Comment ça marche ? Quels en sont les usages ?

 

 

La géolocalisation sans avoir recours au GPS sur les nouveaux réseaux longue portée bas débit dits LPWAN tels que Sigfox et LoRa débarque. Elle promet d’être la killer app de l’IoT pour les industriels, les collectivités et toutes sortes d’organisation qui font de la traçabilité et du repérage de leurs actifs connectés un formidable outil de prédictibilité, de maintenance et de créativité. En somme, elle devrait augurer d’un grand nombre de nouveaux services innovants et à faible coût de mise en œuvre et de gestion opérationnelle.

 

Avec, à la clé, une équation économique bien plus favorable qu’avec les autres technologies de geolocalisation, et un avantage concurrentiel imparable : localiser les objets connectés au réseau tout en préservant leur faible consommation énergétique.

 

C’est précisément sur ce point que le GPS pêche pour de nombreuses applications industrielles à grande échelle, car s’il offre un service de géolocalisation performant, il reste très pénalisé par sa plus forte consommation électrique qui limite significativement l’autonomie des capteurs, et le rend donc inapproprié pour un grand nombre scénarii d’usages au cœur des innovations promises par l’IoT.

 

De surcroît, à ces deux premiers arguments s’ajoute la capacité de géolocalisation indoor des objets, c’est-à-dire à l’intérieur des bâtiments, des entrepôts, des usines ou des hôpitaux, là où le GPS est inopérant, là où, par exemple, il ne sait pas précisément localiser à quel l’étage se trouve un capteur dans un bâtiment qui en compte plusieurs. En ambulatoire, savoir dans l’instant si un défibrillateur a été déplacé au sous-sol ou s’il se trouve toujours au quatrième étage est une information hautement critique.

 

 

Innovation de rupture ? Géolocalisation low cost ? Ou les deux à la fois ?

 

Sur le papier, la géolocalisation sur les réseaux LPWAN a tout pour séduire de nombreux industriels qui s’interrogent sur leur adoption ou pas des technologies d’Internet des objets pour répondre à de nouveaux défis opérationnels. Après un quart de siècle de services de géolocalisation associés à des solutions le M2M, l’attente et l’engouement autour de la géolocalisation sur les réseaux LPWAN attestent bien que le marché reste très en demande d’innovations à bas coût.

 

Longtemps attendue, longtemps sujette à débat pour ses réelles performances, la géolocalisation sur réseaux LPWAN manquait de données concrètes sur le terrain. C’est chose faite aujourd’hui après plusieurs expérimentations et les premiers use cases associés. Mais reste à savoir de quelle qualité de géolocalisation on parle ? Pour quelle précision, pour quel taux d’erreur, pour quels usages les plus courants ? A l’été 2015, dans une de ses contributions au 3GPP, la précision annoncée par Semtech Corporation, le promoteur de LoRa, annonçait une fourchette de 10 à 100 mètres. Qu’en est-il dix-huit mois plus tard ?

 

Car en matière de technologies radios on sait bien qu’à moins que l’objet voit et soit vu de sa gateway, sa passerelle, et donc qu’il existe un chemin direct entre le transmetteur et le récepteur, ce dernier va recevoir différents signaux et différents rebonds et « bruits », ou avatars de propagation dus aux obstacles. Il est dès lors difficile, malgré un arsenal d’algorithmes toujours plus sophistiqués, de déterminer parmi tous ces chemins réfléchis lequel est le chemin direct qui permet de localiser avec une précision très fine et à coup sûr l’objet qui émet.

 

En la matière, la technologie LoRa est un traqueur de proximité très efficace pour chercher un objet, car elle est plus rapide du fait de son étalement et plus appropriée pour la géolocalisation mais dans des conditions de déploiement optimales. Sa spécificité est qu’elle a été conçue pour performer dans un tel environnement de chemins multiples. Cela dit, cette capacité de détection est fonction de nombreux paramètres (latence, puissance, bande passante, etc.). Or la puissance, c’est précisément ce qui manque aux réseaux précisément appelés LP pour Low Power. C’est donc le test en grandeur réelle dans un environnement non artificiel – comprenons dans la vraie vie et non dans un laboratoire – que ces performances doivent s’apprécier.

 

En outre, les deux principaux acteurs que sont Sigfox et LoRa abordent différemment la question de la géolocalisation sur leurs réseaux. LoRa s’appuie sur une triangulation native, peu précise mais suffisante et très peu chère pour bien des usages. Sigfox, de son côté, recourt à une antenne et une puce GPS spécifique, mais au détriment de l’autonomie énergétique et du coût.

 

Certes, les réseaux LPWAN fournissent de la géolocalisation « GPS free ». Mais quid d’un GPS pour les objets connectés ? C’est ce que promet la start-up rennaise Ubiscale qui propose aux opérateurs et aux fabricants de balises GPS de réduire d’un facteur dix la consommation énergétique de ces dernières en les adaptant aux exigences des réseaux LPWAN. Une initiative qui prend tout son sens dans un contexte où de plus en plus d’applications innovantes s’appuient sur des objets non rechargeables qui doivent faire l’objet d’un suivi régulier.

 

C’est à cette plongée dans la géolocalisation pour l’IoT, et avant son lot d’annonces début 2017, que nous vous convions le mardi 6 décembre, avec trois spécialistes en avance de phase sur ces questions et ouverts à la plus grande transparence sur la réalité aujourd’hui de la géolocalisation sur les réseaux LPWAN, ses performances et ses uses cases associés.

 

En particulier :

 

COMMENT CA MARCHE ?

 

- comment fonctionne la géolocalisation sur les réseaux LPWAN ? Car contrairement aux réseaux cellulaires où un objet communique avec un nombre limité d’antennes, dans un réseau LPWAN, chaque terminal envoie son signal à une moyenne de 12 à 20 antennes.

 

- macro géolocalisation (de type Sigfox) versus trilatération réseau (de type LoRa) versus cell-ID (GSM).

 

- quelles sont la précision et les performances réelles de la géolocalisation sur LPWAN mesurées lors des déploiements pilotes ? L’échelle appropriée s’exprime-t-elle en dizaines ou centaines de mètres voire davantage ? Par exemple, s’il s’agit de tracer une palette, va-t-on savoir si elle se trouve plutôt à l’extrémité nord ou sud d’un entrepôt ou peut-on espérer une précision plus fine et quantifiable ?

 

- comment la géolocalisation LPWAN se positionne-t-elle par rapport aux technologies concurrentes ? A quel niveau de service peut-on s’attendre ? Quel taux d’erreur affiche-t-elle ?

 

- en théorie, un objet pourrait être correctement localisé par un réseau LPWAN s’il dispose d’une visibilité directe avec trois ou quatre passerelles ? Qu’en est-il ?

 

- pour affiner la précision de géolocalisation, suffit-il de multiplier les antennes ? Est-ce seulement une question de coût, de limite physique de la technologie ? Car à l’extrême, multiplier les passerelles – même si elles ne coûtent pas très cher – ne pourrait-il pas conduire à rendre le système tellement onéreux qu’il ne serait plus compétitif pour un client par rapport à d’autres alternatives ?

 

- les passerelles installées par les opérateurs sont-elles déjà équipées de cette fonctionnalité ? Où en est l’intégration de la solution LoRa chez les équipementiers ? Quel niveau de compatibilité de la nouvelle plateforme de référence de Semtech qui intègre cette fonction de géolocalisation avec les infrastructures de réseaux LoRa et les points d’accès LoRa déjà déployés ? Sur quelles innovations parie Sigfox ?

 

- à quelles innovations s’attendre du côté des acteurs du GPS pour solutionner les problématiques spécifiques aux objets connectés ?

 

 

POUR QUOI FAIRE ?

 

- quels types d’usages la géolocalisation LPWAN adresse-t-elle en priorité ? le geofencing pour envoyer des informations spécifiques à une personne lorsqu’elle entre ou sort d’une zone délimitée ou déclencher une alerte s’il s’agit d’un bien ? Le marketing géolocalisé pour guider une personne à l’intérieur d’un bâtiment ou pour retrouver la trace de son animal de compagnie égaré en forêt ? Ou des usages plus fins ou délibérément industriels ?

 

- dans quels secteurs est-elle attendue comme une innovation de premier plan ? La sécurité des personnes travaillant dans des environnements contraints ? Le suivi d’actifs, à commencer par les véhicules volés ? La logistique ? La remontée de données liées à l’agriculture ou pour prévenir les feux de forêts ? L’e-santé et les secours ?

 

- paradoxe des uses cases : la densité du milieu urbain, là où de multiples besoins existent dans les usines, hôpitaux et entrepôts, reste un challenge en matière de réflexion des signaux, alors qu’en zone peu dense, la technologie offre des performances plus optimales, mais pour des besoins qui sont beaucoup moins forts et des applications qui restent à inventer ?

 

- les opérateurs sont-ils prêts à partager leurs gateways pour éviter une trop grande densification des antennes et parer ainsi à une éventuelle opposition de certaines associations de citoyens ? Et cela pourrait-il impacter la proposition de valeur économique pour certains use cases ?

 

- alternatif, supplétif, complémentaire ? comment les technologies connexes (WiFi, Bluetooth Low Energy, Zigbee, Beacons, GPS…) combinés aux réseaux LPWAN permettent-elles d’offrir des solutions de géolocalisation satisfaisantes aux clients, à l’instar de ce que réalise déjà Sigfox, par exemple ?

 

- les technologies cellulaires pour l’IoT telles que NB-IoT qui sont attendues pour 2017 vont-elles adresser les mêmes types de cas d’usages de géolocalisation en s’appuyant sur du GPS ad hoc ?

 

 

Eric Montagne, SmartTHINGSclub - 21 novembre 2016

 

 


SmartTHINGSclub du jeudi 17 novembre 2016


VALORISER LES DONNEES DES OBJETS : LE BIG DATA AU SERVICE DES SMART DATA POUR LIBERER LE POTENTIEL DE L'IoT


Soirée de rencontres d’affaires et présentation débat avec :

 

- Julien GROUES, Senior Vice-President Europe de C3 IoT (anciennement C3 ENERGY), un éditeur américain de solutions de big data, de prédictif et d’analytique créé par le serial entrepreneur et philanthrope Tom Siebel (Siebel Systems, Oracle…). C3 IoT qui fournit une plateforme IoT intégrée avec AWS IoT, adresse plus particulièrement les secteurs industriels qui font un usage intensif des données, tels que l’énergie - C3 IoT travaille par exemple avec Engie sur 40 projets IoT à grande échelle dans 24 unités opérationnelles -, pour du monitoring temps réel, de l’optimisation de business process et de la création de nouveaux services issus du traitement de données.

 

- Xavier BOIDEVEZI, Vice President Digital Factory du  GROUPE SEB pour ses retours d’expérience pionniers autour des équipements culinaires connectés et du projet d'innovation Open Food System. Ce dernier est une solution pour la cuisine numérique de demain basée sur un moteur de recommandation et des modèles auto-apprenants qui met à la disposition des cuisiniers amateurs des contenus et des services de partage communautaire innovants basés sur la collecte et l’exploitation d’une grande variété de données dont celles émises par leurs objets connectés.

 

- Jérôme LAFON, Responsable Produits du Data innovation Lab chez AXA, laboratoire dont la mission est d’accélérer la transformation big data du groupe via une plateforme IoT temps réel, notamment dans trois domaines : l’automobile, secteur le plus mature où l’assureur a déjà des offres de pricing intelligent calé sur des remontées de données temps réel sur la conduite ou la sinistralité ; la smart home, à travers des PoC, et la santé connectée, encore en phase d’exploration et sujette à un cadre éthique bien spécifique concernant les données.

 

 

Animation :

- Eric MONTAGNE, Directeur du  SMARTTHINGSCLUB, le think tank participatif, singulier et totalement indépendant sur les objets connectés et l'Internet of Things (IoT)

 

 

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Collecter les données n’est qu’un préalable – aussi délicat soit-il -, mais savoir quelles données traiter, croiser, et comment les « faire parler » pour leur donner du sens, les valoriser voire les monétiser… voilà qui est une tout autre affaire.

 

Et pour autant que l’on commence par s’intéresser vraiment aux données que l’on collecte déjà. Ainsi le cabinet McKinsey a révélé dans une étude que la grande majorité des organisations faisaient un usage ridiculement bas de toutes les données qu’elles amassaient sur leurs objets et actifs connectés. A l’image de cette entreprise pétrolière qui n’exploite que 1% de toutes les données remontées par ses 30 000 capteurs. Pourquoi ? Parce que son objectif de départ était de détecter les anomalies sur son réseau, pas d’anticiper une nouvelle organisation tournée vers la maintenance prédictive et l’optimisation en temps réel des ressources. D’où l’ignorance délibérée de ne pas considérer les 99% des données restantes… parmi lesquelles se trouvent pourtant les pistes de réponses aux changements qui seront inéluctables pour ce pétrolier dans les cinq ans à venir.

 

Oui bien sûr, le big data, l’intelligence artificielle (IA), le business analytics sont des disciplines qui sont en plein essor et qui ne sont d’ailleurs pas si nouvelles. Mais jusqu’à présent, force est de constater que bien peu de projets concrets allaient jusqu’au bout. Trop nébuleux, trop complexe, trop abstrait, concluait-on chez les clients. Un avis résumé par un utilisateur industriel : « récupérer des tas de données de valeur très faible et espérer trouver à la sortie quelque chose d’une plus grande valeur, c’est beaucoup plus compliqué que l’on croit. »

 

Alors de là à penser que le big data allait devenir le smart data en faisant parler les objets connectés de manière à prédire leur devenir, c’était un peu comme si l’on s’en remettait à Madame Irma et à sa boule de cristal.

 

 

Les solutions technologiques ont fait des progrès considérables

 

Mais voilà, l’année 2016 a réellement marqué un virage : les innovations de rupture de certaines startups, le déploiement des réseaux LPWAN et les progrès spectaculaires accomplis dans ce domaine par certaines plateformes IoT génériques sont à l’origine de deux changements.

 

Technologique, d’une part, avec des algorithmes et des traitements massifs d’une sophistication telle qu’ils décryptent de manière plus efficace les signaux émis par les objets connectés : optimisation de l’accès aux données, meilleure efficience de leur stockage en vue d’un traitement, puissance de calcul accrue.

 

Derrière le jargon de machine learning ou de deep learning, c’est l’apprentissage automatique des architectures qui se mettent au service des objets, et qui deviennent capables de modéliser un grand nombre de données avec un haut niveau d'abstraction pour dégager des scénarii.

 

Démocratique ensuite, car l’exploitation de ces calculs et l’analyse des données sont rendues plus intelligibles, plus accessibles à ceux qui peuvent en tirer parti aujourd’hui.

 

Pour autant, les organisations n’en sont qu’au début de ce processus d’initiation. On teste, on apprend, on change quelques paramètres et on regarde les résultats. Avant de repartir pour un tour et d’espérer que ce cycle itératif va faire émerger des tendances significatives. Et ça commence à payer : pour prévenir des défaillances, des pollutions ou des débordements lors d’une manifestation, pour savoir à quel moment remplacer une pièce dans un moteur d’avion en analysant les vibrations atypiques, pour optimiser le trafic routier ou l’exploitation d’un parc de matériels roulants, par exemple.

 

 

Connecter, collecter, croiser, servir

 

La première étape est donc centrée sur les données : bien connecter et bien collecter, ce qui ne va pas forcément de pair. C’est le préambule pour mieux comprendre l’objet ou la personne qui l’utilise. Par exemple, pour un utilisateur d’autocuiseur connecté, l’idée peut être de lui présenter, au moment où il entre dans la cuisine en fin de journée, la recette culinaire ad hoc en fonction de ses habitudes, de son profil, du nombre d’occupants présents au domicile, de la nature de ses appareils connectés et des produits alimentaires disponibles dans son réfrigérateur. Voire, au final, quand le plat est prêt, couper automatiquement l’accès aux consoles de jeu dès que la famille passe à table.

 

Mais pour cela, il faut être en mesure de croiser d’autres données que le seul autocuiseur ne peut remonter : qui est présent au domicile, quels produits se trouvent dans le réfrigérateur, etc. ? Et ceci est d’autant plus délicat si le fabricant du réfrigérateur n’est pas celui de l’autocuiseur ni celui de la console de jeu et s’ils ne mettent pas en commun leurs données. Or malgré les projets d’open innovation – open mais avec des restrictions - et les ébauches d’écosystèmes – mais où deux concurrents frontaux n’auront pas droit de cité ensemble -, il reste un grand chemin à parcourir. Les plateformes IoT fédératives peuvent toutefois faire sauter les premiers verrous, d’abord en faisant converger des données hétérogènes et d’origines diverses au même endroit.

 

La seconde étape est encore plus complexe : pour autant qu’on réussisse à croiser ces données entre tiers, il s’agit de repenser les business models et l’organisation que requièrent les nouvelles briques de service à proposer à l’usager. Sinon à quoi bon pour l’usager de s’équiper de davantage d’objets connectés s’il n’en reçoit aucun avantage supplémentaire. Or changer l’existant, c’est tout ce qui prend du temps dans les grandes organisations, surtout quand chaque département a une idée sur la question, à commencer par celle de… ne rien changer du tout.

 

 

Si on trouve, on vous contactera...

 

Le fait est que l’exploitation « éclairée » de millions de données brutes émises par des objets, c’est un peu le saint graal pour beaucoup d’industriels, de marketeurs ou de collectivités. Et parce que l’on touche ici le cœur de toute stratégie s’appuyant sur l’IoT, celui qui trouve quelque chose n’est pas vraiment enclin à le crier sur les toits et à partager ce qu’il considère comme un avantage compétitif.

 

Aussi n’est-il pas facile de trouver une organisation qui accepte de témoigner de ses initiatives pionnières visant à exploiter les données des objets connectés pour inventer de nouveaux services ou faire évoluer ses business models.

 

Malgré cette omerta bien compréhensible, et comme en témoignent nos intervenants, des assureurs, à travers l'automobile, la smart home et la santé connectées, des énergéticiens sur leurs réseaux intelligents, des gestionnaires de flottes ou de parcs immobiliers via la domotique, des fabricants de matériels culinaires ou des collectivités pour rendre la ville plus durable et plus fluide ont déjà fait le pas.

 

La bonne nouvelle, c’est qu’aujourd’hui ces technologies sont désormais dans les mains des hommes de métier, des décideurs et des entrepreneurs, et qu’elles donnent des résultats tangibles pour mieux appréhender la nouvelle chaîne de valorisation de l’information.

A commencer par l’industrie, la production et la vente de biens d’équipement : avec le big data et les objets connectés, les opérations de maintenance, jusqu’à présent généralisées et préventives, deviennent progressivement sélectives et prédictives.

 

Le prédictif ne concerne d’ailleurs pas que les défaillances de machines, de biens de consommation ou de réseaux. Il vise aussi à comprendre et à anticiper les changements de flux dynamiques. Quels types de flux ? Pratiquement tous, que ce soit un trafic routier, un mouvement de foule, un fleuve en crue, un fort coefficient de marée ou un glacier qui fond.

 

Voilà donc le plomb qui peut commencer à être transformé en or ! Bienvenue à l’économie connectée et à la compétitivité basées sur le prédictif.

 

 

Eric Montagne, SmartTHINGSclub - 6 octobre 2016

 


SmartTHINGSclub du jeudi 29 septembre 2016


COMMENT APPREHENDER ET DECODER UNE PLATEFORME IoT B2B OU INDUSTRIELLE ? ET DONC « DO IT YOURSELF » OU EXTERNALISATION ?


Soirée de rencontres d’affaires et présentation débat avec :

 

- Emmanuel COX, IoT Program Manager à la SNCF, qui pilote un des projets industriels français les plus ambitieux en France en matière d'Internet des objets pour améliorer l'ensemble de la production et de la qualité de service de l’opérateur ferroviaire, en faisant dialoguer directement ses trains, ses gares et son réseau avec ses centres de maintenance, et en inventant de nouveaux services en temps réel aux usagers.

 

- Arnaud-François FAUSSE, Partner chez OCTO TECHNOLOGY, cabinet de conseil et de réalisation IT fondé en 1998. Expert de nombreuses offres commerciales ou open source de plateformes IoT, et de la chaîne de valeur et des patterns sur lesquels s’inscrit un projet IoT, aussi différents que peuvent être l’usage d’une montre connectée dans le quantified self que la régulation de la production d’électricité par délestage.

 

- Eric PERRIER DE LA BATHIE, Project manager à la R&D d'EDF, responsable d’un projet transverse sur l’IoT industriel qui a pour but de tirer partie de la diversité des technologies liées aux objets connectés dans le but d’aider à l’exploitation, la conduite, la surveillance et la maintenance des moyens de production d’EDF (centrales nucléaires, thermiques, hydrauliques, éoliennes…). Spécifiquement impliqué dans l’étude des divers protocoles et plateformes IoT avec le regard exigeant de l’industriel.

 

- Mathieu SACRISPEYRE, CEO de INTESENS, spécialiste innovant des solutions de surveillance à distance des machines et infrastructures dans le ferroviaire, l’énergie et la smartcity, et collaborant avec des grands groupes comme SNCF, Areva, Alsthom, Airbus, EDF, ERDF... Développe une trentaine de projets pilotes avec la SNCF pour ses projets de transformation par l’IoT, en s’appuyant notamment sur le développement des réseaux bas débit longue distance.

 

 

Animation :

- Eric MONTAGNE, Directeur du  SMARTTHINGSCLUB, le think tank participatif, singulier et totalement indépendant sur les objets connectés et l'Internet of Things (IoT)

 

- Et au-delà des panélistes, les contributions des participants présents dans la salle, dirigeants de l’écosystème, collectivités, responsables de BU d’entreprises et fabricants d'objets connectés, une session au SmartTHINGSclub tenant plus de l’agora participative que de la table ronde au sens habituel.

 

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L’IoT industriel est en plein boom. A écouter les cabinets d’études et les instituts de prospective, c’est indéniablement le pan du marché de l’Internet des objets qui est le plus prometteur avec des bénéfices considérables et tangibles à la clé. Mais c’est aussi l’un des plus complexes à appréhender pour un client.

 

Et notamment lorsqu’on aborde le sujet des plateformes car l’IoT impose des architectures réactives, puissantes et souples qui n’existaient pas il y a encore peu.

 

Or comment s'y retrouver dans la jungle des plateformes IoT quand on est un acteur du B2B ou un industriel ? En regard de l'offre pléthorique (près de 200 offres de plateformes IoT aujourd’hui en France), l'extrême diversité des objets, des protocoles de communication et des besoins métiers rend le processus de benchmarking et de sélection extrêmement ardu. Ardu mais urgent et critique, tant la plateforme apparaît comme le maillon central pour créer de nouveaux services efficients et réduire les coûts de développement et le time to market dans les processus de transformation numérique des entreprises.

 

L’objectif poursuivi dans cette rencontre débat est de mettre en regard ce que proposent les plateformes avec les points de vue et les retours d’expérience de grands industriels, particulièrement exigeants en la matière et disposant des ressources pour les étudier. Ainsi que ceux d’intégrateurs qui ont une vision transversale des besoins clients et une relation directe avec les fournisseurs de plateformes.

 

Un éclairage aussi sur les challenges et freins rencontrés, les approches spécifiques que commandent les métiers mais qui doivent désormais être tournées vers l’événement, soit une posture concrète et business que chaque intervenant a dû adopter dans son étude des principales plateformes IoT.

 

Cela dit, on ne peut pas bien cerner la problématique en faisant l’économie de comprendre sur quel ADN technique et fonctionnel s’est construite une plateforme. D’où une nécessaire clarification de qui fait quoi et comment pour débuter cette plongée au sein des principales plateformes IoT du marché. En particulier :

 

- Quelles sont les grandes tendances qui se dessinent sur les plateformes IoT ? Quel mapping peut-on aujourd’hui dessiner de l’offre en France ?

- Comment chacune adresse-t-elle les grands blocs fonctionnels communs à tous les besoins des clients, de la gestion des protocoles au processing temps réel, de l’autoprovisionning des objets au formatage des données, du stockage au « device management » d’objets à grande échelle ?

- Quel management la plateforme propose-t-elle d’un point de vue industriel pour que l’offre soit réellement et plus facilement exploitable, administrable, dépannable… ?

- Quelles sont les roadmaps des fournisseurs de plateformes IoT pour les douze prochains mois ? A quelles innovations faut-il s’attendre ?

- …

 

Ce n’est qu’après cette plongée au cœur des capacités des plateformes IoT et en confrontant cet acte de « due diligence » à ses projets, à ses ressources et à ses exigences que l’on pourra envisager de contracter, de faire tout soi-même… ou de panacher les deux approches (lire ci-dessous). Eléments de réponse dans ce débat.

 

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Contexte, cadrage et descriptif du débat

 

 

PLONGEE AU COEUR DES CAPACITES DES PLATEFORMES IoT :

CE QU'EN PENSENT CEUX QUI LES ONT ETUDIEES

 

Clairement, la première difficulté pour bien appréhender les plateformes IoT, c'est de savoir se poser les premières bonnes questions et d’oublier celles qui viendront plus tard. Cela nécessite au préalable de bien caractériser les besoins métiers auquel on s’attaque, d’en inventer de radicalement nouveaux tout en n’oubliant pas l’existant, et de réfléchir aux premières étapes d’une méthodologie d'un projet IoT, bien avant la question fonctionnelle.

 

L’un des premiers éléments de débat portera d’ailleurs sur ce que chacun entend par plateforme IoT, tant ce terme recouvre des corpus fonctionnels et conceptuels divers, et tant les solutions diffèrent, qu’il s’agisse de plateformes généralistes, « accélérateurs », verticales ou « do it yourself ». En somme, il ne suffit pas de se déclarer plateforme IoT pour le devenir. Car bien des solutions ont été estampillées un peu vite "IoT native" ou « IoT like » pour surfer sur la vague de l'engouement suscité par les objets connectés et par l'arrivée des réseaux LPWAN. Car bien des POC (Proof Of Concept) et des pilotes ont démontré que les promesses n'étaient pas - encore ou totalement - au rendez-vous, jeunesse des solutions oblige !

 

Alors avançons en marchant et entrons dans le coeur de ce que les plateformes IoT peuvent et doivent proposer, de ce qu'elles font, ne font pas encore ou de manière partielle, en partant de cas d'usage et de besoins clairement identifiés.

 

 

N'est pas plateforme IoT industrielle qui veut

 

A cet égard, rien que le passage au filtre des cinq points suivants permet déjà de fortement segmenter le marché de l’offre des plateformes IoT :

 

- Prise en compte d’une large palette de protocoles de communication

- Support des consortiums en vue d’une interopérabilité plus large (objets mais aussi autres plateformes)

- Richesse de l’écosystème et des partenariats noués par la plateforme

- Capacité d’ouverture en direction des développeurs pour enrichir la gamme de services et capacité de portabilité pour leur permettre de les monétiser plus rapidement

- Flexibilité pour s’adapter aux patterns métiers et aux besoins spécifiques d’un client

 

Nous déroulerons bien sûr les points concernant les problématiques très spécifiques de la plateforme dédiée à l'Internet des objet qui obligent à changer de paradigme par rapport à la plateforme en cloud traditionnelle du fait des problématiques spécifiques de l’IoT : collecte et organisation des données, traitement et analyse, monitoring et provisioning des données.

 

C’est la métaphore « Est- Ouest » pour gérer l’intégration horizontale et transversale des données de et vers les objets. Mais l’IoT implique aussi une intégration « Nord - Sud » tout aussi complexe. Car les questions des API, de l’intégration au SI, de l’écosystème construit autour de la plateforme et de l’indépendance de la relation fournisseur-client sont tout à fait centrales. Nous débattrons de ce point à travers des témoignages et des éclairages métiers.

 

Sujet ô combien ardu aujourd’hui que celui de choisir une plateforme adaptée à son projet IoT. A preuve, certains grands utilisateurs à l’instar de la SNCF préfèrent développer leur propre solution quand d’autres optent pour des solutions tiers, des briques additionnelles ou des plateformes d'entrée à leur SI ou pour un panachage ad hoc.

 

A l’évidence, il n'y a pas de solution unique mais des options fortes qui dictent tel choix plutôt que tel autre. Décider, c'est comprendre, et comprendre c'est connaître; d'où l'importance de confronter les points de vue de ceux qui ont étudiées et testées les grandes plateformes IoT.

 

 

Plateforme IoT : faire ou ne pas faire en interne, et si oui, quoi, jusqu’où et à partir de quand

 

Choisir une plateforme c’est avoir déjà imaginé les nouveaux services construits autour des données des objets. Or ces services peuvent remettre en cause les processus opérationnels, les modèles économiques ou de facturation existants chez le client. Ce qui oblige ce dernier à adapter son SI et son organisation. Et cette tâche peut s’avérer évidemment très complexe, dépassant la seule problématique des interfaces et des API délivrés par la plateforme.

 

La question se pose dès lors s’il est plus pertinent et économiquement opportun d’adapter la plateforme au SI ou d’adapter le SI à la plateforme. Le fait est que peu de SI aujourd’hui sont capables, par exemple, de gérer quelques milliers d’installations en temps réel. Que dire de centaines de milliers d’objets générant demain des centaines de millions de nouvelles données chaque jour. Selon l’historique du SI, son hétérogénéité, l’importance de ses développements maison ainsi que la complexité et la transversalité du projet, il peut être plus avantageux de rendre la plateforme « compatible » avec le SI que le contraire. C’est bien sûr plus délicat à réaliser avec une plateforme tierce d’où la préférence des grands groupes à designer leur propre plateforme en interne.

 

A contrario, bâtir et financer une toute nouvelle plateforme quand les changements de processus visés, les modèles économiques et de facturation sont incertains et n’ont pas été testés en vraie grandeur est un sacré pari. Et que dire des projets qui visent à passer d’une vente de produits à une commercialisation de solutions et de services à l’image de ces constructeurs de moteurs d’avion ou de dameuses de pistes de ski !

 

Tout dépend donc de la nature du projet (concerne-t-il des processus internes, externes, les deux à la fois, implique-t-il un partenaire à l’instar des capteurs dans les voitures des fabricants automobiles dont les données doivent être partagées avec les compagnies d’assurance), de sa maturité, des enseignements des pilotes… et de l’ADN des plateformes IoT des fournisseurs, très dissemblable de l’une à l’autre.

 

En la matière ce n’est d’ailleurs pas toujours fromage ou dessert. On peut panacher les deux approches : utiliser les services d’une grande plateforme tierce vers une plateforme interne développée a minima et à façon qui va « traduire », enrichir et personnaliser ces services avant qu’ils ne basculent dans le SI.

 

Cette décision passe souvent par une phase initiale où l’on benchmarke et teste différentes plateformes de fournisseurs avec un POC. L’intérêt ? Valider en situation réelle, très rapidement et à moindre coût quelques nouveaux services quand rien n’est sûr. Puis, par itérations successives, monter en puissance en bénéficiant des économies d’échelle permises par la mutualisation des infrastructures du fournisseur, et en travaillant avec lui sur les briques fonctionnelles qui pourraient être ajoutées à son offre - ce qui dépend là encore de chaque fournisseur. En somme il s’agit de tester les limites de la plateforme IoT tierce pour déterminer ensuite le meilleur compromis : faire ou pas en interne, et si oui, quoi, jusqu’où et à partir de quand.

 

En la matière les témoignages de ceux qui ont effectué cette démarche valent de l’or car ils permettent de gagner du temps et sont autant de balises à détecter lorsqu’on engage son propre projet autour des objets connectés.

 

Enfin, l’IoT industriel présente quelques spécificités propres qui diffèrent des marchés de l’IoT grand public.

 

D’abord l’échelle de temps. Les décisions et les projets sont beaucoup plus longs à mener car ils impliquent des processus et des biens d’équipement et de production dont le renouvellement s’opère non pas en termes de mois mais de dizaines d’années. Dès lors, comment sélectionner la bonne technologie quand de nouvelles solutions ou versions apparaissent sans cesse ?

 

Ensuite la cyber sécurité et la sûreté industrielle qui impliquent une exigence très forte sur la protection et la certification de bout en bout sur la plateforme IoT au titre des normes les plus exigeantes imposées dans le secteur. Un moteur d’avion n’est pas une brosse à dent connectée ; un système de production d’énergie ou un véhicule autonome requiert un tout autre niveau de sûreté qu’une raquette de tennis voire même qu’un thermostat connecté.

 

Autant de paramètres critiques qui, pour un industriel, pèsent lourdement sur le choix d’opter pour telle ou telle plateforme IoT et dont nos intervenants sont des témoins directs.

 

 

Eric Montagne, SmartTHINGSclub - 12 septembre 2016


SmartTHINGSclub du jeudi 23 juin 2016


LA VERITE SUR LA SECURITE DE L'IoT : RESEAUX LPWAN (Sigfox, LoRa), CAPTEURS, PLATEFORMES...  EXEMPLES D'INTRUSION ET SOLUTIONS


Soirée de rencontres d’affaires et présentation débat avec :

 

- Philippe COLA, Architecte cœur de réseaux et services à la direction technique de BOUYGUES TELECOM, en charge de l'Architecture du cœur de réseau et de la solution de sécurité du réseau LoRa. Participe au Technical Committee de la LORA ALLIANCE.

 

- Damien CAUQUIL, Senior Rechercher chez DIGITAL SECURITY (GROUPE ECONOCOM), expert en sécurité et en tests d’intrusion pour les objets connectés et les réseaux de radio-fréquence (SigFox, ZigBee, BLE, LoRa, etc.). Intervenant renommé dans les manifestations dédiées aux spécialistes de la sécurité et du hacking (GSDAYS, Nuit du Hack, Chaos Computer Club, Hack In Paris, Hack.lu, etc).

 

- Laetitia JAY, Chief Marketing Officer de SIGFOX, premier opérateur et fournisseur d’un service de communication mondial dédié à l’Internet des Objets. Partisan d’une approche de mise en place de « Secure Element » à la demande et d’un chiffrement laissé à la responsabilité du client en fonction de la sensibilité des messages.

 

- Jean-François RUBON, Directeur Stratégie et Partenariats de GEMALTO, leader mondial de la sécurité numérique, qui vient notamment d’annoncer un partenariat autour de l’authentification biométrique par empreinte digitale (smart watch, wearables…) et des solutions pour professionnels de différents secteurs d’activité visant à suivre la qualité du réseau de leurs objets connectés pour s’assurer de la fiabilité de leur connectivité.

 

 

Animation :

- Eric MONTAGNE, Directeur du  SMARTTHINGSCLUB, le think tank participatif, singulier et totalement indépendant sur les objets connectés et l'Internet of Things (IoT)

 

Démonstrations à l’appui, que faut-il penser de la vulnérabilité des objets connectés, des capteurs, des réseaux et des plateformes qui sous-tendent les marchés de l’Internet des objets ? Quelles conséquences en tirer, de l’objet installé au domicile au capteur industriel ? Quels risques font-ils courir ? Quelles garanties que les nouveaux objets ne pourront pas être (aussi facilement) piratés ?

 

Et puisque le succès ou l’échec de l’Internet des Objets sera largement conditionné à la capacité des acteurs d’établir un niveau de sécurité et de confiance suffisant, de quel arsenal disposons-nous aujourd’hui ? Technique mais aussi et surtout organisationnel, au vu des écosystèmes complexes, de l’absence de standards et de consensus.

 

Comment rendre interopérables et moins vulnérables des équipements fonctionnant sur des protocoles de communications différents, et promus par des acteurs qui ont des intérêts divergents ? Comment penser la sécurité et le parcours client de l’IoT dans un mode plus collaboratif et moins antagoniste ? Comment finalement « désiloter » les mécanismes et les esprits ?

 

Bonne nouvelle, des éléments de réponse existent.

 

C’est à ces grandes questions qu’est consacrée la prochaine session du SmartTHINGSclub, au travers de présentations et d’un débat en trois parties :

 

 pour l’illustrer (prise de contrôle et compromission d’une ampoule connectée, d’un porte-clef bluetooth…), d’autres exemples de hacking d’une simplicité déconcertante montrant les déficits sécuritaires criants dans la conception de l’objet ou dans la cryptographie (notamment, celui de la serrure connectée), et des résultats d’études indépendantes menées sur la réalité de la sécurité des réseaux LPWAN (Sigfox et LoRa) ou d’autres réseaux tels que Zigbee ou Bluetooth Low Energy qui sont largement utilisés aujourd’hui par les objets domestiques.

 

2- Quelles solutions et innovations voient le jour pour mieux sécuriser l’IoT ? Comment les réseaux LPWAN adressent-ils la sécurité ? L’objectif n’est pas tant de dresser un panorama technique des plus récentes innovations que d’examiner comment elles adressent de manière pragmatique les problématiques spécifiques de l’IoT, et de bout en bout. Puisque la finalité est de remonter les données des objets aux serveurs clients pour leur délivrer ensuite les services ad hoc, les questions du dimensionnement, du chiffrement, de l’interopérabilité, du pilotage des objets et de l’adaptation des plateformes aux contraintes des objets, des usages, des réseaux et même des écosystèmes concernés conditionnent profondément ce que l’on veut faire et ce que l’on peut faire en matière de sécurité.

 

3- Quelle gouvernance de la sécurité et comment l’organiser entre les différents étages et acteurs de l’écosystème, quelle sécurité pour quelles exigences (IoT grand public vs industriel vs activités stratégiques) ? Une dernière partie du débat qui est plus orientée sur les enjeux, sur la non standardisation actuelle qui provoque une dispersion des marchés de l’IoT, sur l’absence de consensus, et donc sur une nécessaire prise en compte pragmatique et collaborative de la sécurité par l’ensemble des acteurs de chaque filière pour faire naître la confiance.

 

 

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Contexte, cadrage et descriptif du débat

 

LA VERITE SUR LA SECURITE DE L'IoT, : CAPTEURS, RESEAUX LPWAN (Sigfox/Lora)...

 EXEMPLES D'INTRUSION ET SOLUTIONS

 

Faut-il crier au loup quand on parle de sécurité défaillante de l’IoT ? Ou la réalité montre-t-elle au contraire une situation alarmante qui, si un incident aux conséquences plus graves venait à se produire, pourrait porter un coup d’arrêt aux espoirs que fonde l’économie naissante des objets connectés ?

 

Sur fond de buzz médiatique, chaque semaine déverse son flot de toutes sortes de vulnérabilités et de piratages liés aux objets connectés, qu’ils soient industriels ou à destination du grand public. Les exemples sont légion : black-out électrique en Ukraine causé par des cyber-attaquants ayant compromis un système de contrôle industriel, polémique sur la vulnérabilité des réseaux Sigfox et LoRa qu’on pourrait hacker à distance, démonstration de piratage d'une Jeep Cherokee obligeant Chrysler à rappeler un million de véhicules et à fournir des clés USB de mise à jour logicielle, hacking d’une ampoule connectée permettant d’accéder aux mots de passe WiFi et d’entrer sur le système information de l’entreprise…

 

Surfant sur cette vague de peur, certains prestataires de solutions technologiques sont accusés de jeter de l’huile sur le feu en multipliant les alertes stigmatisant un déficit cruel de sécurité liée aux objets connectés. Psychose ou pragmatisme ?

 

Il n’en demeure pas moins que dans une étude, HP a montré que sur les dix objets connectés les plus vendus, du thermostat à la porte de garage, du bracelet fitness à la plateforme contrôlant de multiples objets de la smart home, huit présentait de multiples failles majeures de sécurité : mots de passe insuffisants ou inexistants, absence de chiffrement, mécanismes d’authentification « passoires », vulnérabilité des interfaces Web… Ceci sans aborder ce qui constitue sans doute le talon d’Achille de la sécurité des objets connectés : leurs protocoles et mécanismes de transmission radio des données.

 

 

Connectivité, mise à jour du logiciel… les maillons faibles

 

La sécurité conditionnera le succès ou l’échec de l’Internet des Objets, entend-on. Soit ! Les plus rassurants diront que la polémique n’est pas nouvelle : téléphonie sur IP, WiFi, Web, smartphone, cloud, même les distributeurs de billets, ancêtres des objets connectés… toutes ces innovations se sont accompagnées d’un « haro » sur la sécurité. Toutes ont mûri, et les usagers avec eux. Toutes ont fait l’objet d’arbitrages entre les bénéfices et les risques de sécurité induits.

 

Mais avec l’IoT, on change à la fois d’échelle et de modèle. On ne parle plus d’un seul appareil – un seul smartphone par utilisateur – mais de dizaines d’objets interconnectés au domicile, dans une entreprise ou un hôpital, dans une usine. Le terrain d’étude n’est pas aussi circonscrit que dans l’IT ou les télécoms, il devient pluriel, potentiellement infini, et autrement plus complexe à appréhender.

 

C’est cette inflation du risque, couplée à la multiplicité des attaques et ses conséquences (au plan personnel, physique, économique, criminel, intégrité morale de l’individu, respect de son intimité...) qui pose un problème majeur. D’autant que nous n’ouvrirons bientôt plus notre porte de garage ou de voiture avec la télécommande fournie par le fabricant mais avec la clé virtuelle stockée dans notre smartphone via une transmission sans fil et un protocole dont on est en droit de se demander quelle garantie ils offrent.

 

Connectivité, stockage et gestion des objets sur des plateformes… mais aussi mise à jour des instances logicielles de l’objet qui caractérise aujourd’hui l’une des failles criantes de la sécurité dans l’IoT. Faille d’autant plus forte qu’elle ne dépend pas seulement de la conception en phase amont du projet mais aussi de l’adhésion de l’utilisateur de l’objet. Or quand on sait la faible propension des utilisateurs à mettre à jour leur smartphone, qu’en sera-t-il pour les dizaines d’objets qui seront en leur possession ?

 

Idem pour beaucoup d’entreprises qui n’ont pas pris la mesure d’un changement radical d’époque où les anciens processus et équipements analogiques industriels deviennent numériques, connectés, intelligents, et obéissent donc à d’autres cycle de vie, de maintenance… et de mise à niveau du firmware à distance (cas de l’exemple de Jeep).

 

 

A qui faut-il remettre « les clés » : au fabricant d’objet ? à l’utilisateur ? à l’opérateur ?

 

Autre problématique très aigue dans l’IoT, la multiplication des acteurs de chaque écosystème qui empêche une véritable « interopérabilité fluide » de la sécurité. Car si la technique apporte des solutions, encore faut-il que les différents maillons de la chaîne s’accordent à parler le même langage, du fabricant de capteurs au gestionnaire de la plateforme, du concepteur de l’objet au client. Or ce n’est pas le cas. Les différents mécanismes de sécurité mis en place s’ignorent souvent ou ne se comprennent pas, quand certains acteurs vont même jusqu’à jouer la politique de l’autruche en se défaussant sur les maillons suivants.

 

C’est toute la question de la responsabilité de chacun et du « désilotage » de la sécurité tout au long du parcours client. Et quand bien même les acteurs s’entendraient sur un même principe de sécurisation dès la conception du projet, ensuite validé lors de son implémentation, par exemple le chiffrement, à qui faut-il remettre « les clés » : au fabricant d’objet ? à l’utilisateur ? à l’opérateur ? à plusieurs de ces acteurs au risque de diluer la responsabilité en cas d’incident ? Difficile consensus auquel se heurte aujourd’hui le marché.

 

La smart city est un bon exemple de cette Tour de Babel qui illustre la nécessité de se comprendre pour réaliser de grands projets, et le risque d'échouer si chacun utilise son propre jargon. La smart city regroupe en effet des écosystèmes très différents : l’énergie, la mobilité, la santé, l’éducation, la surveillance, la gestion de crise, l’économie circulaire, les services de proximité, etc. Autant de secteurs étanches et de centres de décision peu enclins à la collaboration. Mais le véhicule connecté ou la smart home font face à des difficultés analogues.

 

 

Le monde industriel déploie mais n’est pas encore suffisamment proactif en matière de sécurité IoT

 

Quant au monde industriel où règne une certaine discrétion, si la fragilité de la sécurité de l’IoT constitue une préoccupation majeure, il tarde à entrer dans le vif du sujet à proprement parler. Pourtant des capteurs y sont déployés par millions aujourd’hui et sur des équipements sensibles et stratégiques : production, réseaux, infrastructures… Plus préoccupant encore, ces réseaux de capteurs industriels visent à s’étendre au-delà du périmètre contrôlé par l’opérateur, en pénétrant dans l’espace public ou dans les foyers privés.

 

C’est bien évidemment à cette marge, et quelquefois à partir d’un objet anodin, que le risque est le plus fort d’ouvrir une brèche qui permet de remonter au coeur du système de l’industriel. Un exemple probant en 2014 en Norvège a montré comment l’accès mal sécurisé d’une seule chaudière connectée permettait de pénétrer le système d’information de son fabricant et de prendre le contrôle des programmes de chauffage de toutes ses autres chaudières installées chez ses clients.

 

Enfin la question de la sécurité doit aussi être abordée sous le prisme des données, de leur usage et de leur conservation. Sans même aborder le sujet central du respect de la vie privée et de la sécurité des personnes, que se passera-t-il lors de la vente ou de la transmission d’un objet connecté à un autre utilisateur ? Les données générées par l’objet seront-elles effacées ?

 

Cela ne semble pas le cas aujourd’hui. On a ainsi démontré que l’acquéreur d’une ampoule d’occasion connectée sur Zigbee pouvait facilement accéder aux mots de passe et aux données personnelles du précédent utilisateur, restées stockées sur le cloud associé à l’ampoule. Et idem lorsqu’il s’agit d’employés dans une organisation qui se partagent le même objet connecté mis à leur disposition pour une série de tâches successives.

 

"La sécurité, pour reprendre la métaphore cocasse d’un ancien dirigeant d’Apple, c’est comme l’amour avec un gorille, on y croit vraiment que quand on y est confronté."

 

 

Eric Montagne, SmartTHINGSclub - 6 juin 2016

 


SmartTHINGSclub du jeudi 26 mai 2016


LA BLOCKCHAIN, UN BIG BANG POUR L’IOT : QUAND LES OBJETS PARTICIPENT ENTRE EUX A DES TRANSACTIONS DE CONFIANCE AUTOMATISEES


Soirée de rencontres d’affaires et présentation débat avec :

 

- Sébastien COUTURE, Cofondateur et CMO de STRATUMN, éditeur franco-américain de la première plateforme de développement en PaaS pour faire bénéficier les verticaux et métiers des bénéfices de la blockchain simplement et sans connaissance spécifique, tel que l’horodatage de compteurs dans un réseau LPWAN, par exemple. Salué comme le chaînon indispensable qui manquait à l’écosystème de la blockchain pour en démocratiser les usages auprès des industriels, STRATUMN a aussi fait le pari des blockchains privées et hybrides.

 

- Pierre NOIZAT, Cofondateur et CEO de PAYMIUM, la première place de marché européenne indépendante en conformité avec la réglementation européenne proposant un service d'échange de Bitcoins en euros, la monnaie virtuelle basée sur la blockchain. Soutenue par la Fintech et des investisseurs comme Xavier Niel, PAYMIUM est aussi un pionnier des services de confiance numérique avec la mise en place en mars dernier de la première certification de diplômes sur la blockchain pour l’école d’ingénieur ESILV du pôle universitaire LEONARD DE VINCI.

 

- Simon POLROT, Avocat en droit des affaires et droit fiscal, FIELDFISHER LLP, spécialiste des smart contracts (contrats qui s'auto-exécutent sur la blockchain) et des DAO (Decentralized Autonomous Organizations) qui constituent un des concepts les plus novateurs de la blockchain Ethereum avec une gouvernance juridique hybride hommes et machines. Simon POLROT est également créateur et éditeur de ETHEREUM-FRANCE.COM, site d'information de référence sur la blockchain Ethereum.

 

- Hervé MOAL, Directeur de ARP-ASTRANCE, Société de conseil en innovation immobilière, management de projet et développement durable, pour la présentation du bien-fondé et des applications déjà opérationnelles de la blockchain pour l’immobilier et le bâtiment intelligent : le cadenas intelligent connecté SLOCK.IT, la station de recharge électrique autogérée RWE, la machine à laver ADEPT de SAMSUNG et IBM, le titre de propriété immobilière FACTOM, etc.

 

 

Animation :

- Eric MONTAGNE, Directeur du  SMARTTHINGSCLUB, le think tank participatif, singulier et totalement indépendant sur les objets connectés et l'Internet of Things (IoT)

 

 

En éliminant le recours à des intermédiaires de confiance et des opérateurs centralisés qui certifient une interaction ou une transaction, la Blockchain est une infrastructure de réseau décentralisée qui annonce une révolution majeure, capable de transformer en profondeur l’économie des services et de l’industrie.

 

Aux côtés de la finance, de l’assurance et de la propriété intellectuelle, c’est l’Internet des objets qui devrait tirer fortement parti des apports de la blockchain : gouvernance et confiance de la donnée, information moins asymétrique, capacité des objets de gérer des processus automatiques entre eux, d’entrer en transaction sécurisée sans intervention humaine ni recours à un tiers centralisé…

 

En somme, dans la blockchain, les objets gèrent eux-mêmes et entre eux leur interopérabilité, l’établissement du contrat et le paiement du service. Rien que cela…

 

Un paradigme majeur donc qui annonce l’ère de l’économie des objets connectés. Car le caractère mondial, agnostique et décentralisé en peer-to-peer de la blockchain s’appuyant sur une crypto-monnaie se marrie bien avec la dimension universelle de l’IoT, de service à l’usage et la nécessité d’en briser les multiples silos.

 

Explications et débat sur le fonctionnement et la philosophie de la blockchain et sur les applications qu'elle sous-tend, du bitcoin, qui prend une nouvelle dimension, à la serrure connectée qui n’autorise l’ouverture de la porte que si elle valide la légitimité et le droit de passage de celui qui veut entrer.

 

Comme une sorte de remake high tech et bien réel du « Sésame, ouvre-toi » dans le film Ali Baba et les Quarante Voleurs…

 

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Contexte, cadrage et descriptif du débat

 

 

LA BLOCKCHAIN, UN BIG BANG POUR L’IOT : DE L’INTERNET DES OBJETS A L’ECONOMIE DES OBJETS

 

L’avenir de l’Internet des objets dépeint-il des entités numériques interagissant dans le monde réel avec des objets physiques autonomes et des individus ? Et non le contraire comme on le vit à présent ?

 

L’évolution de l’IoT n’est-elle pas conditionnée à l’invention d’un nouveau contrat de confiance sur la donnée, capable de casser les silos et les intérêts asymétriques qui tendent à donner à quelques uns un pouvoir démesuré ? Si chacun protège sa donnée sous prétexte d’intégrité, comment inventer les services de l’économie connectée et collaborative du XXIème siècle ?

 

S’il existe un modèle techno-social capable de lever ces freins, c’est certainement  celui de la Blockchain. Un modèle né avec le Bitcoin et qui prend aujourd’hui une ampleur stupéfiante avec des initiatives disruptives comme celles d’Ethereum, de Slock.it, de Stratumn et bien d’autres, des concepts « transgressifs » comme les smart contracts et les DAO (Organisations Autonomes et Décentralisées), des structures juridiques « éthériques », c’est-à-dire virtuelles, mi-humaines mi-logicielles, avec des fonds qu’elle possède en « ethers » dans la blockchain.

 

Mais qu’est-ce que la Blockchain –la chaîne de blocs en bon français ? C’est une nouvelle approche de la programmation via des fichiers infalsifiables, ouverts et partageables. Pas si nouvelle d’ailleurs car elle été mise en œuvre dès 2008 pour soutenir les transactions du Bitcoin, la crypto-monnaie bien connue qui a défrayé la chronique en 2014.

 

Aujourd’hui les perspectives de développement de la blockchain dépassent largement le cadre du Bitcoin. Les milliards de dollars qui sont investis aujourd’hui dans les startups de la blockchain comme le fort intérêt que lui porte en particulier le monde la finance jusqu’à certains états en sont la preuve.

 

La blockchain n’est pas très sexy en soi mais elle a le potentiel disruptif de changer en profondeur des secteurs entiers comme le transport, la logistique, l’énergie, la smart home, les smart cities, la finance et l’immobilier, et particulièrement tout ce qui aura trait demain aux économies circulaires du partage de biens et de services.

 

Une autre façon de comprendre la blockchain, c’est d’examiner comment elle prend en charge les relations entre individus, machines, objets et organisations qui s’effectuent à la fois automatiquement et de gré à gré, sous la conduite de logiciels cryptés et sans intervention d’aucun opérateur ou d’organe centralisé.

 

 

Des doubles informationnels inaltérables, publics et traçables à vie

 

Sorte de système d’échanges et de stockage décentralisé et crypté de documents sur Internet, mu par des milliers d’ordinateurs fonctionnant en peer to peer, et donc sans serveur ni organe de contrôle central, la Blockchain garantit l’inaltérabilité et la traçabilité absolue des documents qui, dès lors qu’ils sont publiés, sont librement accessibles mais non modifiables car indestructibles. Sa base de données qui enregistre l’historique et la datation de tous les échanges, est partagée sans intermédiaire par tous les utilisateurs (blockchain publique) ou par un groupe de personnes autorisées (blockchain privée).

 

A l’instar du Bitcoin, une blockchain s’appuie sur une crypto-monnaie ou des systèmes de jetons programmables, de droits ou de récompenses.

 

Parce qu’ils sont gravés dans le marbre, ces documents sont des doubles informationnels qui font foi et loi. Ils peuvent être audités, vérifiés, enrichis et exploités par tous et pour toutes sortes de cas d’usage où, dans le monde physique, un tiers de confiance, une autorité voire un opérateur central sont recommandés voire requis. On pense tout d’abord aux huissiers, aux notaires, aux gestionnaires de cadastres et de brevets mais aussi aux métiers de la banque, autant de professions d’ailleurs rigoureusement réglementées.

 

 

Une blockchain pour « ubériser » Uber

 

Dans l’absolu, peu de choses pourraient échapper à un processus de traçabilité ou de transaction géré par la blockchain : une opération financière, une origine alimentaire, un financement participatif, un droit de propriété intellectuelle, un testament, une preuve de paternité, pourquoi pas le déploiement d’un réseau bas débit longue portée pour des objets connectés, ou n’importe quel type de transaction entre individus, que ce soit de la musique, de la location de biens immobiliers, de la prestation à la demande, du service de proximité, du troc, un surplus d’énergie pour équilibrer le réseau quand l’offre excède la demande...

 

Autant dire qu’au-delà d’un rêve de démocratie participative 2.0 que sous-tend la blockchain, c’est toute l’économie des industries et des services qui fait face à un énorme paradigme. Et y compris la nouvelle économie, car par son caractère décentralisé, « désintermédiatisé » et agnostique, la blockchain menace d’ubériser Uber, et toutes sortes de plateformes, qu’elles se nomment Facebook ou iTunes qui prélèvent leur dîme à chaque relation ou transaction, que ce soit sous la forme de données personnelles ou de monnaie tangible.

 

Parmi les blockchains existantes, l’une se distingue, c’est Ethereum, créée par un russo-canadien il y a deux ans sous la forme d’une fondation soutenue par Samsung et Ubuntu pour synchroniser les objets à la blockchain. L’Ethereum Computer offre une particularité essentielle, celle de programmer très simplement des contrats. Ces smart contracts, constitués de lignes de codes et de protocoles d’exécution, sont des engagements entre individus ou organisations qui s’exécutent automatiquement sur la blockchain selon les dispositions prévues par les parties et moyennant le versement de la rémunération en gage qui ne sera effectivement perçue qu’une fois la prestation dûment réalisée.

 

 

La blockchain Ethereum et ses smart contracts pour les objets connectés

 

Et parce qu’ils s’exécutent sur la blockchain Ethereum, ces smart contracts et les transactions qu’ils génèrent sont chiffrés afin de ne pas être altérés, enregistrés ad vitam aeternam, auditables par tous ceux qui disposent du code source du contrat. Et bien sûr publics.

 

Comme lors de la création des apps stores mobiles, de très nombreuses startups et organisations commencent à développer des applications décentralisées basées sur des smart contracts et exécutables sur la blockchain d’Ethereum à chaque fois que les conditions d’exécution sont réunies.

 

C’est notamment le cas pour les objets connectés. Des smart contracts sont établis pour des objets autonomes numériques qui peuvent dès lors communiquer entre eux via l'infrastructure Ethereum, et effectuer toutes sortes d’opérations, y compris restrictives ou temporaires, y compris s’envoyer de la monnaie pour valider la bonne exécution d’une action ou d’un service contractuel.


Et parce qu’il est basé sur la blockchain, chaque objet bénéficie de tout son potentiel : l’immunité – personne ne peut changer de manière arbitraire un smart contract car le code et les données existent de manière immuable -, la permanence –le réseau décentralisé en peer-to-peer de centaines de milliers de nœuds qui sous-tend la blockchain garantit la résilience des services qui ne s’arrêtent jamais -, la sécurité – les données sont cryptées de manière native au coeur du réseau lui-même « secured by design », le contrôle – le système établit une relation privilégiée entre l’objet et l’usager dudit objet, et rien ni personne ne peut modifier ce que l’usager a prévu de faire avec ledit objet dès lors qu’il détient les droits adéquats pour cet usage.

 

Et la blockchain au service des objets connectés, c’est déjà demain. A l’instar de la startup Slock.it qui conçoit des applications très concrètes et déjà opérationnelles, dans la smart home mais aussi pour le futur marché du véhicule autonome électrique. Et que certains nomment déjà le AirBnB and Uber killer.

 

 

Slock.it, la startup qui veut révolutionner les interactions entre objets connectés

 

L’idée de Slock.it est d’utiliser le potentiel de la blockchain pour réaliser une fusion sans précédent entre le monde numérique et le monde physique à travers les objets connectés. Slock.it permet un échange en one to one entre objets et leurs contreparties numériques qui possèdent un identifiant unique. Chaque objet a donc une identité qui lui confère donc les mêmes propriétés que la blockchain, mentionnées ci-dessus, mais de surcroît la capacité d’exécuter lui-même du code, et en toute autonomie. D’une certaine manière, les objets « n’appartiennent » à aucune organisation ou entité autre… qu’eux-mêmes.

 

Son système de serrure connectée pour la porte d’une habitation en est une très bonne illustration. 

 

Imaginons un utilisateur à Paris, appelons-le Loïc, qui souhaite louer une maison à Kim, à Séoul, pour une semaine. Au lieu de s’adresser à un service centralisé comme AirBnB, Loïc prend son smartphone, télécharge un identifiant unique sur une application décentralisée conçue sur la blockchain pour ce type de prestation. L’application le reconnaît car seule la personne en possession de la clé privée qui matche avec la clé publique sur la blockchain peut signer la transaction. Il n’a donc pas besoin de s’inscrire au service, de s’enregistrer sur un site où il devrait donner ses informations personnes, créer un login, un mot de passe… il est automatiquement reconnu par le réseau, c’est l’un des autres avantages de cette infrastructure d’applications décentralisées par rapport au Web.

 

Après l’émission de sa clé publique qui le représente sur le réseau, il lui suffit d’utiliser sa clé privée pour pouvoir signer une transaction. Le téléphone récupère ensuite sur la blockchain Ethereum le contrat qui représente la porte de la maison de Kim, et met en gage l’argent de la location au profit de ce dernier. Il s’agit donc d’un contrat entre un humain et une machine. Ce n’est pas le propriétaire de la porte qui doit activer son ouverture, mais la porte elle-même.

 

Ce qui est singulier ici, c’est que l’application a généré un contrat non pas entre deux individus ni entre un individu et une plateforme de services, mais entre un utilisateur, Loïc, et un objet, la porte d’entrée, car elle seule aura le pouvoir de se déverrouiller au contact du locataire dûment identifié. Le smart contract est rigoureusement attaché à un objet unique, la porte de la maison de Kim dans le cas présent.

 

 

Une désintermédiation absolue pour un vide juridique abyssal

 

Pas d’intermédiaire dans cette relation commerciale, pas d’opérateur centralisé de plateforme qui prélève un pourcentage pouvant éventuellement augmenter en fonction de la nature captive ou monopolistique de son marché, pas de tiers de confiance telle une agence immobilière ni de délais de paiement pour le loueur, puisque la blockchain et le smart contract garantissent à la fois la transaction financière en temps réel et la bonne exécution du service. Pas davantage de régulation ou de législation particulière à un pays – ce qui pose d’ailleurs la question de la fiscalité - puisque que n’importe qui, de n’importe quel endroit de la planète peut louer ou mettre en location un bien à n’importe qui via le réseau crypté planétaire.

 

Le jour J, arrivé au pas de la porte de la maison de Kim, Loïc communique sa clé privée via son smartphone à la porte qui se connecte à la blockchain, vérifie que cet identifiant correspond bien à celui inscrit dans le smart contract et, dans l’affirmative, la porte se déverrouille. Le même processus se déroule le jour du départ de Loïc, et le cas échéant, un autre smart contract s’exécute permettant à la société de nettoyage de venir sans délais remettre en ordre le bien loué pour le rendre de nouveau disponible à la location, ou à un autre prestataire alerté par le fait que Loïc a dépassé la durée de location qui lui a été allouée.

 

Bien entendu, parce que la location de biens obéit à des règles du code du commerce et doit inclure des garanties d’assurances, Slock.it travaille avec des partenaires comme l’assureur SafeShare spécialisé dans l’économie du partage et qui officie directement sur la blockchain. Pour ce qui a trait aux commodités, Slock.it a établi un partenariat avec l’anglais Electron de telle sorte que le locataire ne paie que l’eau, l’électricité et le gaz qu’il a réellement consommés durant son séjour.

 

En somme le système s’apparente à un AirBnB multiservices, décentralisé et transparent, qui fonctionne sans intervention humaine. Du moins en ce qui concerne la partie contractuelle et la transaction.

 

 

Après la smart home, le véhicule autonome connecté à la blockchain

 

Selon Slock.it, les transactions avec des machines autonomes vont fortement se développer dans les années à venir avec des smart contracts établis pour toutes sortes d’objets autonomes capables d’exécuter des actions et de rémunérer le cas échéant leur propriétaire pour ladite action rendue : du compteur électrique à la grue de chantier, de la débroussailleuse à la voiture.

 

L’entreprise travaille d’ailleurs activement à un projet de réseau de bornes de recharge électrique Venqo avec l’énergéticien allemand RWE et à la réalisation d’un prototype de véhicule autonome bon marché, modulaire et donc facile à réparer, pouvant aussi être rechargé par induction lorsqu’ils sont arrêtés à un feu rouge. L’objectif est de connecter ces véhicules électriques à la blockchain. Des véhicules autonomes pour la conduite mais aussi pour la location, ces machines pouvant se louer elles-mêmes sans intervention humaine, au kilomètre parcouru et non à l’heure de location, et s’occuper du paiement du prix de la location aux ayants droits.

 

Car pour Slock.it, le véhicule autonome signe l’avènement de la location autonome de véhicules. A terme, des communautés pourront déployer ces véhicules électriques en libre service, l’usager contractant directement avec le véhicule qu’il loue via la blockchain et sous l’égide d’une entreprise d’électricité, à l’instar des tests que mène actuellement Slock.it aux Etats-Unis.

 

L’avantage de la blockchain c’est aussi une grande simplification des paiements et le juste paiement à l’usage. C’est en même temps la disparition des intermédiaires, des modèles tarifaires et promotions variables qui demandent de multiples croisements de bases de données et beaucoup de ressources en programmation et mises à jour – les opérateurs télécoms peuvent en témoigner ! Ce qui ne veut pas dire que les tarifs sont uniques avec la blockchain ; au contraire, ils peuvent être aussi nombreux qu’il y a d’objets concernés puisque c’est chaque smart contract peut définir son propre tarif.

 

 

La possibilité de redéfinir les écosystèmes et la chaîne de valeur de l’IoT

 

La blockchain Ethereum permet aussi la constitution de DAO, des formes d’organisations nouvelles décentralisées n’existant que sur la blockchain pour des participants n’interagissant entre eux que sur la blockchain. Des organisations sans forme juridique – ou du moins dotées d’une forme juridique « éthérique » - mais dont les comptes sont publics, et les pouvoirs décisionnaires et financiers réels ; des organisations qui, pour mener à bien un projet, recrutent par le biais de smart contracts les prestataires de services qui eux, sont chargés de mettre en oeuvre les services.

 

Le système se prête donc très bien aux partenariats et écosystèmes multiples et mutisectoriels, d’une part parce que la blockchain Ethereum n’a pas été conçue comme une architecture orientée service mais comme une architecture ouverte, avec des API totalement ouvertes. Les objets n’ont pas besoin d’être interopérables au sens où ils doivent communiquer directement entre eux via un protocole particulier, propriétaire ou standard ; ils communiquent entre eux via une simple connexion IP à la blockchain sur le cloud, et c’est à ce niveau que l’interopérabilité, la sécurité, la contractualisation, et la transparence des actions entre objets sont prises en charge.

 

En somme, un grand nombre de partenaires d’un écosystème des objets connectés pourraient bénéficier du caractère agnostique de la blockchain pour se concentrer sur leur cœur de métier. Sans avoir à couvrir toute la chaîne de valeur, de l’usager au produit, sans risquer d’être court-circuités par un acteur dominant, et en s’affranchissant des complexités que représente l’exploitation des données personnelles d’un usager dans son quotidien.

 

 

Une économie des objets connectés qui donne le pouvoir à l’objet et à l’humain

 

La blockchain n’est encore qu’une infrastructure aux pages à peine vierges où bien des questions demeurent en suspens – régulation, confiance et responsabilité en tête -  mais elle préfigure sans doute ce à quoi pourrait ressembler la transition entre un Internet des objets et une économie des objets.

 

La technologie est prête, reste à savoir quand et comment elle sera adoptée. Car plus la technologie est disruptive, plus les pouvoirs en place (économiques et publics) sont remis en cause et résistent. Plus l’être humain déporte une grande partie de sa confiance sur les technologies, plus il aspire à doubler ce processus d’une composante interrelationnelle. Il s’avère donc crucial de développer une nouvelle couche de socialisation, un nouveau protocole au-dessus de la technologie pour valider cette dimension humaine et les interactions sociales qui en découlent. Une sorte d’OS social donc quand Etherum lui est un OS machine.

 

Bonne nouvelle, cet OS social est en cours de développement et il émerge du concept de DCO (Decentralized Collaborative Organisations), à l’image de Backfeed qui utilise un système de réputation ou de méritocratie et de gouvernance lui aussi décentralisé et basé sur des dynamiques d’influence pour redistribuer la valeur créée par l’ensemble des individus ayant utilisé le service. Car la composante de ces DCO est bien de créer des incitations économiques à collaborer. C’est exactement le modèle de la pyramide inversée appliqué à l’économie et à la démocratie.

 

La blockchain est donc un changement de modèle économique majeur visant à substituer à tout système monolithique ou monopolistique opéré par un acteur central ou une autorité dominante un service direct entre utilisateurs, et le cas échéant en rémunérant chacun pour sa juste contribution au juste et seul prix que coûte le service.

 

Utopie ou futur en marche ? Les dix huit prochains mois seront un test en grandeur réelle.

 

 

Eric Montagne, SmartTHINGSclub - 26 avril 2016

 


SmartTHINGSclub du jeudi 14 avril 2016


USAGES INNOVANTS TIRES PAR LES NOUVELLES PLATEFORMES IoT EN CLOUD PUBLIC (AZURE IoT et IBM BLUEMIX) ?


Soirée de rencontres d’affaires et présentation débat avec :

 

- Christian COMTAT, Directeur Internet des Objets, IBM FRANCE

 

- Alex DANVY, Technical Evangelist, MICROSOFT FRANCE

 

 

Animation :

- Eric MONTAGNE, Directeur du  SMARTTHINGSCLUB, le think tank participatif, singulier et totalement indépendant sur les objets connectés et l'Internet of Things (IoT)

 

 

Exemples à l'appui, il devient clair que l’IoT n’a pas les mêmes exigences qu’un environnement Web mobile, que la dimension sécuritaire de l’objet matériel est le maillon faible, et que le protocole ainsi que le cycle de vie de la donnée doivent être largement adaptés au cas d’usage du client.

 

Or l’hétérogénéité des objets à connecter et des cas d’usages rendent le développement « à façon » ou l’approche « do it yourself » quelque peu risqué. D’où le basculement prévisible de nombreux développements spécifiques pour l’IoT sur le cloud public, et notamment en mode Paas (Plateforme as a service).

 

L’objet de cette session est précisément d’examiner des cas concrets qui ont été construits sur deux plateformes IoT natives en cloud public qui viennent d’être lancées à grands renforts d’investissements et de rachats de startups : Bluemix chez IBM et Azure IoT chez Microsoft.

 

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Plus accessibles, plus ouvertes et avec des tarifications simplifiées pour prendre en compte l’économie spécifique des objets connectés, les nouvelles plateformes IoT promettent de faire décoller de nouveaux usages et des services répondant à des business cases plus élaborés dans le B2B et le B2B2C, cas qui ne pouvaient jusqu’alors être correctement servis, faute d’outils et d’infrastructures réellement appropriés.

 

En effet, ces plateformes full IoT marquent un gap significatif par rapport aux précédentes plateformes traditionnelles en cloud, en reposant sur de nouvelles architectures visant à prendre en compte la vie de l’objet et de la donnée de bout en bout, de la captation à l’analyse des flux dans le cloud, en passant par l’agrégation, le cognitif et la délivrance simplifiée et automatique de services opérationnels pouvant être plus facilement intégrés dans le système d’information du client.

 

Passage à l’échelle, support de nouveaux protocoles de connexion optimisés pour les objets, refonte des modalités de stockage et de gouvernance des données, ouverture de la plateforme à des données tierces, scénarii d’usages « à la carte », adjonction de services d’analytics et de smart data… ces plateformes de nouvelle génération visent à simplifier la création de services et la gestion des processus appliqués à des objets et équipements connectés.

 

Une façon également de démocratiser et de rendre tangibles des concepts comme le machine learning et les nouveaux outils cognitifs appliqués aux données qui remontent des objets et des équipements : à quoi ça sert mais aussi à qui ça sert, car le leitmotiv est bien de s’adresser désormais aux entreprises et organisations de toutes tailles et de tous secteurs, pas seulement les grands groupes industriels et les ténors du e-commerce ou du Web.

 

Pour appréhender cette promesse, quoi de mieux que de parler terrain et cas concrets. L’objectif de la session est donc de décrire et de commenter plusieurs cas réels d’optimisation de processus, de maintenance à distance, de création de valeur impactant d’autres départements du client tels que la logistique, la production et le marketing. Et d’illustrer l’apport fonctionnel d’une plateforme IoT pour délivrer ces services.

 

Parmi ces exemples :

 

- Comment deux ascensoristes repensent, chacun à leur façon, leur modèle d’organisation et de maintenance pour leurs milliers d’ascenseurs dès lors qu’ils sont connectés ? Et quel impact cela a-t-il sur leurs engagements contractuels de maintenance, sur la garantie et sur leur ingénierie financière ?

 

- De quelle manière un constructeur automobile teste les nouveaux usages rendus possibles avec le véhicule connecté via des solutions intégrant aussi bien ses clients que son réseau de distributeurs et ses départements internes chargés de la maintenance, du rapatriement ou de l’ingénierie financière ?

 

- Comment un fabricant de matériel électrique répond-il aux offres concurrentes des start-up ou de la concurrence chinoise en étirant son activité à la vente de services personnalisés en B2B ? Par exemple, en proposant à des magasins et à des restaurants des éclairages connectés à de la musique qui créent des atmosphères différentes en fonction des horaires et de la chalandise, comme autant de stimuli incitant le client à rester davantage ou au contraire à partir en libérant sa place.

 

- Ou comment un gestionnaire de ramassage d’ordures optimise-t-il ses tournées sur la seule foi des données qui remontent des conteneurs pour signaler qu’ils sont pleins ? Voire qu’ils sont en train d’être déplacés de manière anormale ou qu’ils viennent de prendre feu… ce qui déclenche automatiquement une alerte aux services d’incendie de la ville.

 

- Ainsi que plusieurs autres POC (Proof of Concept) dans le pilotage d’infrastructures, de flottes mobiles comme Autolib et de matériels urbains qui témoignent d’un autre intérêt de ces plateformes IoT : permettre à un industriel, une collectivité ou un acteur des services de tester « on the spot » et tout de suite une idée, en utilisant la flexibilité du cloud, la tarification à l’usage et des scénarii prédéfinis pour certains verticaux et industries.

 

Ce dernier point est essentiel car il vise à « automatiser » des règles permettant de faire communiquer entre eux des objets connectés et des services Web qui, par nature, ne parlent pas le même langage, selon le modèle IFTTT (If This Then That).

 

Et via des services de cloud mutualisés, pour éviter de déployer ses propres solutions et infrastructures, synonymes de CAPEX, de ressources et de délais importants.

 

Cette session est aussi l’occasion de découvrir l’offre de ces plateformes IoT en matière de kits de développement logiciel (SDK), de programmes de certification et de catalogues de services, de sécurisation des échanges (par exemple, appareil par appareil) à partir de matériels nativement peu sécurisés, et de forfaitisation des services cloud en fonction du nombre d’appareils connectés ou de messages transmis. D’autant que l’arrivée de ces plateformes s’accompagnent pour l’heure de périodes d’essais gratuits.

 

Concernant Microsoft, cette session est aussi l’opportunité de s’arrêter sur Windows 10 IoT, son système d’exploitation dédié aux objets connectés qui se décline en plusieurs versions selon le type d’objet sur lequel il est implanté.

 

 

Eric Montagne, SmartTHINGSclub - 30 mars 2016

 


SmartTHINGSclub du jeudi 17 mars 2016


CONTRE-ATTAQUES DE L'INDUSTRIE DES TELECOMS AVEC LES PREMIERES SOLUTIONS D'IoT CELLULAIRES


Soirée de rencontres d’affaires et présentation débat avec :

 

- Arnaud VAMPARYS, Vice President Radio Access Networks and Microwaves, ORANGE

 

- Ambroise POPPER, Vice President Product Strategy, SEQUANS COMMUNICATIONS

 

- Olivier BEAUJARD, Vice President Market Development, SIERRA WIRELESS

 

 

Animation :

- Eric MONTAGNE, Directeur du  SMARTTHINGSCLUB, le think tank participatif, singulier et totalement indépendant sur les objets connectés et l'Internet of Things (IoT)

 

 

Le temps presse. Pour la puissante industrie des réseaux cellulaires, le succès grandissant des réseaux LPWA propriétaires et opérant sans licence sous la bande de 1 GHz tels que Sigfox et LoRa imposait une réponse urgente, sans attendre la 5G.

 

C’est chose faite avec notamment l’annonce de trois technologies basées sur l’actuel réseau 4G LTE, quatrième génération des standards qui a introduit le très haut débit mobile. La première, le LTE-M, est en quelque sorte de la 3G adaptée aux machines, la seconde, NB-IoT (NarrowBand-IoT), est une solution low cost basse consommation pour toutes sortes d’applications pour les capteurs et objets connectés. La troisième, EC-GSM-IoT, est un nouveau réseau IoT opérant sur la bande de fréquence de 900 MHz.

 

Fait notoire, les annonces et premières mondiales qui se sont succédé au dernier Mobile World Congress de Barcelone témoignent de l’importance stratégique que revêt désormais l’IoT pour le monde des télécoms, des équipementiers aux opérateurs.

 

En effet, la croissance du nombre de connexions pour l’IoT via les réseaux LPWA sera très nettement supérieure à celle du marché cellulaire, passant de quasiment rien en 2015 à 26% en 2020 (source Beecham Research).

 

Annonces de nature surtout défensive ou véritable point d’orgue capable de rebattre les cartes pour les réseaux dédiés à l’Internet des objets ?

 

Décryptage et démonstration avec des entreprises pionnières de l’IoT cellulaire telles que l’opérateur Orange, le Canadien Sierra Wireless et le Français Sequans Communications.

 

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Avec Sigfox et LoRa, ont récemment émergé de nouvelles solutions radio de réseaux LPWA (longue portée et basse consommation) très bon marché – parce que sans licence et à très faible coût de déploiement par rapport à celui d’un réseau cellulaire -, immédiatement opérationnelles et parfaitement adaptées à la gestion de grandes infrastructures de capteurs déployées sur de larges zones.

 

Des centaines de milliers de capteurs gérés sur un même réseau - ce qui change considérablement l’échelle des projets -, des capteurs peu gourmands en énergie capables d’une autonomie de dix ou quinze ans - ce qui s’avère incontournable lorsque lesdits capteurs sont enterrés dans le sol, placés sur des conduites de canalisation ou sur des points hauts pour mesurer toutes sortes de paramètres, ou encore particulièrement difficiles d’accès dans des environnements industriels, hospitaliers, etc.

 

Bref, autant d’applications de surveillance des fluides ou de pilotage d’infrastructures, d’équipements et de réseaux divers qui n’attendent que ce type de technologies dans l’agriculture, dans la smart city, dans l’environnement, dans l’industrie, dans le transport ou dans le bâtiment intelligent. En fait tous les secteurs que les prévisionnistes annoncent comme étant les plus fortement impactés à court terme par la vague de l’IoT.

 

 

La course aux arguments pour la nouvelle « plomberie » de l’IoT

 

Contrairement à SigFox et LoRa qui ont misé sur des technologies LPWA propriétaires et exemptes de licences pour accompagner la formidable croissance des marchés de l’IoT, le monde du GSM vise à adapter les réseaux cellulaires pour définir un nouveau standard prenant en compte les contraintes de communication, de couverture et d’autonomie d’un très grand nombre d’objets connectés.

 

Petit problème, les réseaux cellulaires 3G et 4G sur lesquels se connectent nos smartphones n’ont pas été conçus pour gérer la grande majorité des objets connectés et des capteurs qui émergent aujourd’hui.

 

En particulier, ce ne sont pas des réseaux basse consommation, la pénétration du signal à l’intérieur des bâtiments et surtout en sous sol reste limitée, et leur zone de couverture est bien inférieure à celle des technologies Sigfox et LoRa. Enfin, plusieurs opérateurs télécoms vont progressivement fermer leurs réseaux 2G, ceux-là mêmes sur lesquels s’appuient leurs solutions M2M historiques pour les entreprises.

 

Tant que les clients n’avaient pas d’alternative, le chantier de « l’après 2G » pouvait prendre son temps… en attendant l’avènement de la 5G à l’horizon 2018-2020.

 

Mais ce timing n’est plus à l’ordre du jour.

 

Selon le cabinet d’études Machina Research, le nombre total de connexions M2M (Machine-to-Machine) va exploser dans les prochaines années pour représenter un marché d’une valeur de 1 600 milliards de dollars en 2024.

 

Une manne qui, si rien n’est fait, pourrait largement profiter aux réseaux LPWA propriétaires aux dépens des technologies cellulaires mais aussi de celles à courte portée telles que WiFi, Zigbee, Bluetooth LE et CPL, plus impliquées dans les secteurs de la domotique, de la sécurité et de l’électronique grand public.

 

 

La réponse des opérateurs : rendre les réseaux cellulaires « IoT ready »

 

Pas question donc de laisser le marché de l’IoT sortir des chemins battus et régulés du 3GSM. Impensable pour le monde des telcos et leur écosystème de laisser leurs clients switcher sur des solutions tierces. Et grand danger si, demain, tout le monde peut déployer en quelques mois son réseau de communication privé. Sigfox n’a-t-il pas annoncé qu’il ne lui fallait qu’un an pour couvrir toute la France avec son réseau LPWA !

 

Certes, en d’autres temps, le monde des telcos a su affronter et récupérer une autre technologie sans licence, le WiFi, après l’avoir fortement dénigrée. Mais aujourd’hui les réseaux LPWA annoncent un tout autre risque « d’uberisation » qu’ils prennent très au sérieux.

 

A telle preuve les annonces de pilotes, de « proof of concept » et de démonstrations qui se sont multipliées au dernier Mobile World Congress de Barcelone. Et qui ont associé de grands acteurs des télécoms comme Huawei, Vodafone, Orange, Ericsson, Nokia autour d’applications telles que le vignoble connecté, le suivi en temps réel d’une bicyclette se déplaçant dans un territoire urbain très dense, la surveillance d’une flotte de véhicules circulant dans des souterrains ou d’un réseau enterré de canalisations d’eau.

 

De son côté Sierra Wireless a démontré concrètement les usages du LTE-M dans des contextes d’usages aussi bien grand publics tels qu’une chaussure connectée, qu’industriels avec des compteurs électriques intelligents.

 

Premier opérateur à tester l’IoT sur les réseaux GSM et LTE, Orange collabore avec le suédois Ericsson et le français Sequans Communications, ce dernier étant le premier fabricant de puces électroniques au monde à développer des dispositifs MTC LTE compatibles avec différents formats connectés. Avec, par exemple, un chip optimisé pour le M2M et l’IoT, notamment bon marché et basse consommation, annonciateur d’une transition économiquement viable de la 2G à la 4G.

 

 

LTE-M et NB-IoT, les deux bras armés de la 4G pour l’IoT

 

Les deux technologies cellulaires LPWA les plus avancées aujourd’hui et les plus complémentaires entre elles concernent le Narrowband IoT (NB-IoT) et le LTE-M (Cat M pour Machine Type Communication). Elles viennent d’être validées par le 3GPP, l’organe de coopération entre grands organismes de standardisation en télécommunications, et elles vont passer en phase de commercialisation dans quelques mois.

 

Avantage et non des moindres, ces deux technologies LTE-M et NB-IoT peuvent être déployées assez rapidement parce qu’elles réutilisent les réseaux LTE actuels. Reste à savoir si une simple mise à jour logicielle des infrastructures LTE par les opérateurs suffira à les rendre « IoT ready ».

 

Notons qu’une troisième technologie a aussi été validée par le 3GPP. Il s’agit de EC-GSM-IoT, développée par Ericsson sur les standards 2G et 4G et sur la bande de 900 MHz pour augmenter la puissance de transmission de 20 dB et la couverture d’un facteur 7 dans les zones enterrées (souterrains, parkings, métro) ou éloignées de l’antenne en extérieur. Un nouveau réseau IoT donc qu’Orange et Ericsson s’apprêtent à tester.

 

L’argument mis en avant par les tenants du LPWA cellulaire est sa mise au point dans une bande de fréquence licenciée, garantissant ainsi un unique standard au niveau mondial – gage d’interopérabilité -, une régulation dans le déploiement et la gestion des réseaux, à l’opposé d’un développement anarchique où les réseaux ne manqueraient pas d’interférer entre eux avec des conséquences néfastes sur la qualité de service.

 

C’est aussi pour eux la garantie d’un passage à l’échelle maîtrisé quand les objets ne seront pas des millions mais des milliards à faire des requêtes sur ces réseaux. C’est également le support d’objets qui pourront avoir une autonomie énergétique jusqu’à dix ans. Et c’est encore le gage d’une meilleure sécurité de connexion à Internet, d’une plus grande robustesse des réseaux et d’une meilleure fiabilité pour les applications.

 

Autant d’arguments que réfutent d’ailleurs les tenants du LPWA non cellulaire qui ajoutent de surcroît que le modèle d’affaire du mobile et du M2M historique n’est pas adapté à celui de l’IoT, et que la carte SIM présente plus d’inconvénients que d’avantages pour appréhender les nouveaux besoins de ce marché naissant. Sans compter la question de la cybersécurité, un réseau GSM étant, selon eux, plus facile à brouiller qu’un réseau Sigfox ou Lora.

 

- Comment fonctionnent ces technologies et en quoi diffèrent-elles du LTE traditionnel dont elles sont issues, ou des autres technologies LPWA concurrentes ?

 

- NB-IoT et LTE-M devraient se déployer dans des bandes de fréquences différentes, voire aussi dans des fréquences inutilisées dans un canal LTE traditionnel. Quelles sont-elles ? Et quelles conséquences pour les use cases ?

 

- Au vu des premiers pilotes et expérimentations, quels sont leurs caractéristiques et potentiels (couverture indoor, faible latence, nombre d’objets supportés, géolocalisation, support de la mobilité, gestion de l’autonomie énergétique des objets…), et en quoi le LTE-M et le NB-IoT sont-ils complémentaires ?

 

- Quels bénéfices supérieurs, s’il en est, l’IoT cellulaire peut-il apporter aux clients par rapport aux technologies UNB de Sigfox et LoRa de Semtech, et cela dépend-il des business cases envisagés ? Par exemple dans des applications où la valeur du flot de données transmis est plus important et lorsque la consommation électrique de l’objet n’est pas aussi critique ?

 

- Les réseaux LPWA cellulaires qui s’appuient sur une technologie radio à bande étroite sont-ils mieux ou moins bien adaptés à certaines applications de l’IoT que les réseaux LPWA sans licence opérant dans une bande de fréquence plus basse ? Car ces derniers ont apporté la preuve de leur plus grande résilience, grâce à leur macrodiversité, un objet pouvant communiquer avec plusieurs stations de base en même temps et permettant donc la sélection du meilleur signal et l’optimisation du lien.

 

- Sont-ils simplement complémentaires et non pas opposables ? Et si oui, comment pourrait s’opérer cette coexistence puisque, après tout, un opérateur comme Orange a choisi de développer en parallèle des réseaux IoT cellulaires et des réseaux LPWA sans licence ?

 

- Quel coût de connectivité attendre de ces nouvelles solutions par rapport aux offres traditionnelles de M2M sur la 2G et la 3G ?

 

- Un large écosystème autour des standards du 3GPP et des telcos est-il réellement en ordre de marche derrière l’IoT cellulaire, ou est-ce pour le moment surtout une stratégie défensive, face au succès remporté par les nouveaux entrants Sigfox, LoRa, QoWisio et consorts ?

 

- Quel est l’agenda commercial du LTE pour les objets connectés ?

 

 

Eric Montagne, SmartTHINGSclub - 26 février 2016

 


SmartTHINGSclub du jeudi 18 février 2016


DIGITALSTROM OU COMMENT UPGRADER TOUT DE SUITE LA MAISON ANALOGIQUE EN SMART HOME. UN VISIONNAIRE S’EXPLIQUE.


Soirée de rencontres d’affaires et présentation débat avec :

- Martin VESPER, Président-Fondateur, DIGITALSTROM

 

 

Animation :

- Eric MONTAGNE, Directeur du  SMARTTHINGSCLUB, le thinktank participatif, singulier et totalement indépendant sur les objets connectés et l'Internet of Things (IoT).

 

Pour beaucoup, le marché de la smart home et du smart building reste encore une projection à un ou deux ans au mieux, mais pour DigitalSTROM, le futur c’est déjà maintenant.

 

Avec une simple technologie existante et beaucoup d’algorithmes hérités de l’IA qui permettent des interactions étonnantes, DigitalSTROM est devenu l’un des tout premiers leaders mondiaux des smart homes.

 

Au-delà de l’aventure prometteuse de DigitalSTROM, la venue de son charismatique fondateur et président Martin VESPER au SmartTHINGSclub est l’occasion de l’entendre sur sa vision, sur ses ambitions en France, sur son partenariat avec TESLA et sur l’opinion qu’il se forge sur les grands sujets qui animent autant qu’ils ne divisent la communauté de la smart home et du bâtiment connecté.

 

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Pour beaucoup, le marché de la smart home et du smart building reste encore une projection à un ou deux ans au mieux, mais pour DigitalSTROM, le futur c’est déjà maintenant.

 

En effet, la startup suisse allemande compte déjà des milliers de maisons et de bâtiments connectés avec des applications visant à améliorer le confort de leurs occupants, à leur donner le contrôle sur leurs appareils domestiques, et à leur apporter un surcroît de sécurité et une plus grande efficacité énergétique.

 

Pilotage à la voix pour la machine à café, adaptation automatique des meubles de cuisine à la taille du cuisinier grâce à des commandes vocales envoyées au diabolique cylindre noir Echo d’Amazon qui parle et obéit à la voix, services s’enrichissant via des algorithmes d’auto-apprentissage, contrôle sous peu des appareils domestiques via le langage et la reconnaissance vidéo en sus des interrupteurs traditionnels... DigitalSTROM se définit comme l’invisible majordome de la maison qui coordonne toutes les actions au domicile en privilégiant d’abord les besoins individuels de tous ses occupants.

 

Par exemple, l’un des prochains développements consiste à demander, en entrant dans une pièce de la maison quelle est la température, l’humidité ou même la consommation énergétique individuelle et actuelle de ladite pièce. Et au majordome de s’exécuter.

 

Avec ce type d’interactions, et en moins de temps qu’il n’en faut pour créer un protocole, DigitalSTROM est devenu l’un des tout premiers leaders mondiaux des smart homes. En faisant le pari d’upgrader la maison analogique en une version numérique, s’affranchissant ainsi de nombreux écueils qui freinent l’adoption de la smart home, à commencer par l’interopérabilité des objets de sources disparates entre eux.

 

 

Comment ça marche ?

 

Côté réseau, DigitalSTROM ne réinvente pas la roue puisqu’il utilise le câblage électrique existant du domicile pour mettre en réseau tous les équipements qui y sont branchés. Il suffit d’ajouter un module miniaturisé intelligent derrière chaque prise, commutateur d’éclairage et lampe. Intégration propre et immédiate, donc, le smartphone faisant ensuite office de télécommande pour accéder à une collection d’applications pour tous les domaines de la maison. On peut ainsi interconnecter un store électrique avec un éclairage pour jouer sur la luminosité ou faire clignoter une lampe quand quelqu’un sonne à la porte.

 

Côté soft, les algorithmes viennent de la recherche en matière de réseaux neuronaux et d’intelligence artificielle. Ainsi, il suffit de connecter la machine à café au réseau électrique via un module pour l’intégrer au système, puis la simple détection d’un sourire par la Webcam Intel RealSense 3D ou l’ordre vocal reçu par Amazon Echo suffisent à actionner la cafetière qui va alors préparer un café plus ou moins serré et aux arômes préférées de celui qui en a passé commande.

 

Et fort de ces réalisations concrètes, d’une moisson d’awards et d’un buzz qui résonne haut et fort jusqu’aux couloirs du dernier CES de Las Vegas, DigitalSTROM ne semble pas vouloir se limiter à la porte d’entrée du domicile puisqu’il vient d’annoncer le premier partenariat avec le constructeur automobile TESLA afin de faire communiquer véhicule et domotique ensemble.

 

Au-delà de l’aventure prometteuse de DigitalSTROM, la venue de son charismatique fondateur et Président Martin Vesper au SmartTHINGSclub est l’occasion de l’entendre sur sa vision, sur ses ambitions en France et sur l’opinion qu’il se forge sur les grands sujets qui animent autant qu’ils ne divisent la communauté de la smart home et du bâtiment connecté. En particulier :

 

- Pourquoi faire compliqué et attendre le standard qui ne viendra jamais quand on peut rapidement et facilement rendre une maison et un bâtiment intelligents avec des services innovants et de bon sens immédiatement opérationnels ?

 

- Quelles sont les technologies sur lesquelles s’appuient DigitalSTROM et comment ça marche ?

 

- Connectivité, contrôle et interaction des capteurs et des objets, personnalisation et scénarii d’usages... pourquoi le focus doit être placé sur l’humain et non sur la technologie ?

 

- Quid du positionnement de DigitalSTROM sur la chaîne de valeur de la smart home, son écosystème ? Sa posture face à Thread de Nest ou son concurrent Home Kit ? Qui sont ses partenaires ? Quels sont les domaines de services de la maison intelligente selon Martin Vesper ?

 

- Quelles réponses apporter aujourd’hui à des problèmes épineux mais certes pas insurmontables comme la prolifération des produits de niche, les limitations technologiques qui limitent la dimension fonctionnelle de l’IoT, le manque de protections adéquates en matière de sécurité et de gouvernance des données personnelles, ou la difficulté de faire adhérer les usagers à cette promesse de la smart home en l’absence de véritable killer application ?

 

- Ou peut-être la tant recherchée « killer application » se trouve-t-elle ailleurs ?

 

- Quel est l’agenda de DigitalSTROM en 2016, quid de son partenariat avec TESLA et quels sont ses prochains développements ?

 

Finalement autant de sujets qui sont au cœur de la smart home et que nous vous invitons à partager avec Martin Vesper lors de cette soirée spéciale, où, exercice au SmartTHINGSclub oblige, nous multiplierons les interactions entre l’audience et l’intervenant.

 

 

Eric Montagne, SmartTHINGSclub - 3 février 2016


SmartTHINGSclub du jeudi 28 janvier 2016


ORANGE SUR TOUS LES FRONTS DE L’IoT : DU RESEAU LORA A LA PLATEFORME DATAVENUE ET AU BIG DATA


Soirée de rencontres d’affaires et table ronde débat avec :

- Tania AYDENIAN, Datavenue Program Director, ORANGE

 

- François RICHARD, Directeur des partenariats et de la réglementation, Pôle Smart Cities, ORANGE BUSINESS SERVICES

 

- Bertrand WAELS, Head of alternative technologies skill centres, ORANGE LABS

 

 

Animation :

- Eric MONTAGNE, Directeur du  SMARTTHINGSCLUB, le thinktank participatif, singulier et totalement indépendant sur les objets connectés et l'Internet of Things (IoT).

 

 

Jusqu’à présent, aucun acteur en France ne pouvait se prévaloir d’être présent sur toute la chaîne de valeur de l’IoT, du réseau bas débit longue portée à la couche de services et d’analyse big data au-dessus de la plateforme de données.

 

C’est désormais chose faite avec Orange en ce début 2016.D’où l’intérêt de dédier cette première soirée de l’année uniquement à Orange

à travers les interventions des trois grands spécialistes chez l’opérateur de chacun des étages de cette offre.

 

Rien de mieux donc pour appréhender l’IoT B2B d’Orange dans sa globalité et dans son articulation, de comprendre la finalité de cette stratégie de verticalisation, et de voir, côté clients, de quoi il en retourne très concrètement. Car l’approche est radicalement nouvelle.

 

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Après Bouygues Telecom, Orange a réalisé des tests en grandeur réelle à Grenoble pour y déployer un réseau bas débit LPWA (Low Power Wide Area) dédié aux objets connectés et basé sur la technologie propriétaire LoRa de Semtech. Fort des résultats de ce pilote, l’opérateur passe à la vitesse supérieure et commence à déployer du LoRa dans dix-sept agglomérations françaises et plus de mille communes.

 

Orange ne veut pas se limiter à ajouter une nouvelle offre de connectivité à son catalogue de réseaux, fut-elle spécifiquement dédiée à adresser les contraintes d’autonomie et d’accessibilité propres à certains objets connectés. L’idée sous-jacente est aussi d’offrir à la fois des solutions propriétaires et normalisées sous la même interface, visant à solutionner en partie les problèmes d’interopérabilité.

 

Et ce, jusqu’aux services et données des objets. Quitte à rechercher des technologies non développées en interne et à nouer des partenariats avec des startups innovantes pour aller plus vite et ne pas laisser le terrain vierge à d’autres opérateurs, à commencer par Sigfox ou à Bouygues Telecom qui a dégainé le premier sur LoRa.

 

A cet égard, la plateforme Orange Datavenue devrait jouer un rôle central grâce à Live Objects, une offre complémentaire permettant la sélection des objets, leur connexion et le traitement des données brutes qu’ils renvoient à la plateforme ainsi que l’intégration des données finales au SI du client.

 

En bout de chaîne, c’est le nouvel environnement Flexible Data sur Datavenue qui, via un partenariat avec Splunk, la pépite américaine spécialiste du Big data, offrira les outils d’analyse des données en provenance de sources très diverses. Un autre partenariat a été établi avec l’entreprise bretonne PredicSis, l’une des 4 startups sélectionnées par Amazon Web Services, pour apporter sur Datavenue la puissance de l’Intelligence artificielle et du cloud adaptée aux solutions d’analyse prédictive.

 

 

Parmi les points abordés lors de ce débat :

 

- Quelle stratégie, quelles applications, quel modèle économique pour Orange et quel partage de la valeur pour les clients ?

 

- Le réseau LoRa by Orange, qu’est-ce que c’est ? En quoi est-il spécifique ? Qu’apporte-t-il de plus et de différent ? Qui en sont les partenaires ? Quels sont les use cases qui peuvent tirer part de la bidirectionnalité et de la géolocalisation ?

 

- Quelles applications vont émerger autour de LoRa ? Des services plus efficients de gestion des énergies et des fluides ? Du tracking d’équipements à moindre coût pour les clients privés et les collectivités ? Des services émergents de proximité et destinés au grand public ? Quels sont les premiers services qui ont démarré ?

 

- Les nouveaux usages et la forte propension au développement de services de l’économie sociale ou de partage sur le socle des réseaux LPWA peuvent-ils s’accompagner de modèles tarifaires hérités de l’économie du M2M ou de celle de la téléphonie mobile ?

 

- Quelles segmentations, synergies ou risques de cannibalisation entre le déploiement du réseau LPWA, d’une part, les services M2M sur les actuels réseaux cellulaires, d’autre part, ainsi que les prochaines solutions IoT adaptées aux fréquences sous licence, notamment les technologies LTE-M dont les tests démarrent cette année ?

 

- Orange envisage-t-il de proposer des offres couplées et des bundles de connexion 2G/3G/4G/LoRa pour les objets connectés ?

 

- Quid de Datavenue, de son positionnement de plateforme fédérative des écosystèmes de services autour de l’IoT ? Des fonctionnalités offertes par Live Objects et par Flexible Data ? De la possibilité pour un client de disposer d’une marketplace avec un espace privé d’échange de données lui permettant d’acheter des données tierces pour valoriser ses propres données ?

 

- Quelle est l’approche d’Orange en matière d’ouverture des API, de sécurisation des données sur son cloud, de gouvernance de données vis-à-vis des clients… ? Comment Orange adresse-t-il la réticence des clients à stocker les données de leurs objets sur un autre cloud que le leur ?

 

- En quoi consiste le « LoRa kit for developers » ? Comment un partenaire ou un développeur IoT peut-il concrètement expérimenter les outils de Datavenue, développer un prototype, activer un nouveau service ? Et combien cela lui coûte-t-il ?

 

- Etc.

 

 

Eric Montagne, SmartTHINGSclub - 12 janvier 2016

 


SmartTHINGSclub du mardi 15 décembre 2015


LORA, M2OCITY, SIGFOX : DES RESEAUX IoT POUR DES VILLES AUX SERVICES INNOVANTS, MUTUALISES, OUVERTS, SOLIDAIRES


Soirée de rencontres d’affaires et table ronde débat avec :

- Thierry LESTABLE, Vice Chair  de LORA ALLIANCE, l’Alliance industrielle qui promeut au niveau mondial la technologie radio longue portée et basse consommation LoRa (Long Range). Lancée en mars 2015 et aujourd’hui forte de plus de 150 membres, la LORA ALLIANCE couvre toute la chaîne de valeur de l’IoT, des capteurs aux plateformes, en passant par les opérateurs qui décident d’adopter la technologie LoRa pour leurs réseaux IoT bas débit. L’Alliance suit de près les déploiements de LoRa dans tous les secteurs, de la production industrielle à la smart home, les nouveaux services ainsi que les business modèles en rupture qui émergent de ces déploiements et les questions clés comme le roaming et la géolocalisation.

 

- Elise FEUILLEPAIN, Présidente de M2OCITY, société co-créée en 2010 par VEOLIA et ORANGE, pour devenir le spécialiste et le leader de la télérelève de compteurs d’eau. Plus récemment, M2OCITY qui supervise 1,6 million d’objets connectés dans 2 000 municipalités françaises, a étoffé son offre d’infrastructures de connexions dans la fréquence des 868 MHz et de systèmes de traitement des informations pour s’ouvrir à d’autres applications pour les collectivités : de la gestion en temps réel de tous types de fluides, de l’éclairage, des déchets et des places de parking à la cartographie du bruit, avec des projets portant sur les applications de citoyenneté participative et de crowdsourcing.

 

- Stuart LODGE, Executive Vice-Président Global Sales chez SIGFOX, premier opérateur mondial de réseau entièrement dédié aux applications pour les objets connectés bas débit qui compte Engie, Eutelsat et Air liquide dans son capital. Présent dans douze pays, et notamment en France et en Espagne, à travers 7 millions d’objets connectés en seulement 1 an ½, SIGFOX a été retenu par les grandes villes américaines comme San Francisco et New-York pour le déploiement de son réseau. Très proactif sur le marché de la surveillance (réseaux de commodités, efficacité énergétique, départ d’incendies…) avec un modèle économique distinct, SIGFOX se veut aussi un pionnier dans la facilitation de nouveaux services (silver économie, services initiés par les citoyens, économie participative…).

 

 

Animation :

- Eric MONTAGNE, Directeur du  SMARTTHINGSCLUB, le thinktank participatif, singulier et totalement indépendant sur les objets connectés et l'Internet of Things (IoT).

 

Quels sont les projets qui ont été primés lors du hackhaton organisé fin novembre dernier dans la ville de San Francisco pour imaginer les objets et les services pouvant tirer parti du nouveau réseau bas débit Sigfox en cours de déploiement pour les objets connectés ?

 

Un système de gestion géolocalisée en temps réel des places de parking extérieures ? Une application innovante d’éclairage public grâce à de nouvelles ampoules LED basse consommation connectées ?

 

Pas exactement. Les projets plébiscités portaient, l’un, sur des ondes acoustiques capables de s’assurer du bon fonctionnement ou non de tous les équipements utilisés par la ville, de l’objet médical au système d’air conditionné, l’autre, sur des capteurs placés dans toutes les pièces de toutes les maisons et immeubles de bureaux de San Francisco pour déterminer, en cas de tremblement de terre, l’état de stabilité de chaque pièce et le nombre de ses occupants.

 

D’autres projets visaient à économiser l’eau à travers une multitude de capteurs dans la ville, sujet ô combien sensible dans un Etat qui vient d’essuyer une des pires périodes de sécheresse de son histoire, ou encore ce concept qui analyse des modèles de déplacement d’un parc de vélos en location grâce à des trackers de géolocalisation pour déterminer les trajets les plus fluides et les moins accidentogènes.

 

 

Des services qui n’ont pour limites que l’imagination de leurs créateurs

 

On peut aisément tirer trois enseignements de ce hackhaton : d’abord, les réseaux bas débit vont faire émerger certains services conçus pour répondre aux besoins spécifiques d’une certaine collectivité, et pas forcément transposables à une autre ; ensuite, vont apparaître des services d’alerte au citoyen, de partage ou de proximité et de co-création pour faciliter la vie urbaine. Enfin, les réseaux IoT constituent sans doute un socle indispensable au véritable décollage de la Smart City consistant à connecter des objets, toutes sortes d’objets, qui n’avaient jamais pu l’être auparavant ou à un coût dix ou cent fois plus élevé, afin de créer plus de valeur pour la ville, de mieux servir les citoyens et d’optimiser singulièrement son fonctionnement opérationnel au 21ème siècle.

 

A l’heure où les collectivités ont leurs budgets qui se réduisent comme peau de chagrin, où elles cherchent à attirer toujours plus de talents et d’acteurs économiques, et où elles sont de plus en plus challengés par leurs habitants, d’abord dans les urnes, qui veulent des services plus efficients et une meilleure utilisation de leurs impôts, voilà sans doute une perspective inespérée.

 

D’autant que ces réseaux IoT LPWan présentent le gros l’avantage de pouvoir être déployés très vite (la France pourrait être totalement couverte en deux ou trois ans), à peu de frais comparés aux réseaux télécoms traditionnels, de fonctionner dans une bande de fréquences basses sans licence (donc sans autorisation nécessaire et sans régulation), d’offrir une large couverture et une bonne pénétration du signal à l’intérieur des bâtiments, et, enfin, de consommer très peu d’énergie.

 

En ce sens, on peut vraiment parler de « technologie disruptive » là où ni le WiFi ni les réseaux cellulaires ne permettent de prendre en compte des objets et des capteurs capables de fonctionner dix ou quinze ans avec une batterie standard, sans nécessité donc de les alimenter ou de les recharger. Au coût actuel des processeurs (2 € pour 100 Mbits/s) et des capteurs (1 € avec des fonctions de mesure de température, de bruit, d’accéléromètre…), il devient dès lors possible d’en poser absolument partout, sous terre et à l’extérieur, pour écouter toutes sortes d’objets, analyser les données remontées sur le réseau et prendre les décisions qui s’imposent. Big Brother, peut-être, mais small data surtout !

 

 

Monitorer, réagir mais aussi prévenir et prévoir

 

Bien sûr, la télérelève de compteurs d'eau et la gestion plus fine et plus efficace des actifs de la collectivité constituent à première vue les premiers marchés pour les réseaux bas débit. Côté administrés, c’est la perspective de connaître sa réelle consommation et d’agir en conséquence et de manière plus responsable ou proactive. Les expériences pilotes montrent un changement notoire d’habitudes chez les gens équipés de ces solutions à domicile. Et pas seulement pour des raisons qui touchent à leur portefeuille.

 

Avec des capteurs, l’écosystème et le système d’information ad hoc, c’est l’ensemble des processus de surveillance de l’air et des pollens, de l’efficience énergétique, de la qualité de l’eau ou des nuisances sonores que ces réseaux vont optimiser. Monitorer, réagir mais aussi prévenir et prévoir. Où les pics de pollution vont-ils se produire si je modifie cet axe de circulation routière ? Pourquoi la qualité de l’eau est-elle moins bonne dans ce quartier ? Qui faire intervenir au plus vite sur cette conduite qui montre des signes annonciateurs de corrosion ou de fuite (c’est ce qu’a fait la ville de Beaune qui a ainsi économisé 200 000 m3 d’eau, soit 10% de son budget) ? Comment connaître à un temps t les émissions de particules d’ozone ou de dioxyde de carbone des véhicules en mouvement (expérience en cours à Nice avec des capteurs posés sur des voitures) ?

 

Beaucoup d’applications concernent les transports, la gestion des feux de circulation, les désengorgements de trafic routier pour gagner en fluidité, optimiser les places de parking (à Paris, une voiture sur trois que l’on observe est en train de chercher une place de stationnement) et les temps de stationnement pour redynamiser le commerce en centre ville. Il s’agit aussi de développer un vrai covoiturage accessible en temps réel sur son smart phone (Issy-les-Moulineaux) et l’intermodalité avec les transports publics (Montpellier), d’offrir aux citoyens la possibilité de décider du meilleur traçage des pistes de cyclable (c’est ce qui est fait à New York), et demain, d’intégrer des flottes de voitures autonomes et non polluantes dans le tissu urbain.

 

 

Faire plus et mieux avec moins

 

Mais c’est aussi la perspective de réduire les coûts de maintenance, de repenser l’usage des équipements et des flottes de véhicules en fonction de leur utilité réelle et de leur état de fonctionnement, de ne faire intervenir les agents de la collectivité que lorsque le besoin le commande (ramasser les containers de déchets que lorsqu’ils sont pleins ou pouvoir intervenir au moindre départ de feu de poubelle), d’où un formidable chantier portant aussi sur les implications sociales et humaines.

 

D’une manière générale, les réseaux IoT vont impacter tous les services qui servent les citoyens au quotidien. Plus de sécurité (incontournable, au vu du contexte actuel) avec des boutons « panique » permettant aux forces de secours et de sécurité de se rendre plus vite sur les lieux. Mais aussi des services permettant de localiser son chien égaré ou de faciliter l’autonomie des personnes âgées (10 000 personnes ainsi reliées par télémétrie dans le Loiret, générant une économise de 3 millions d’euros par an).

 

Le besoin de rendre les villes plus durables, plus inclusives, plus résilientes même en cas de catastrophes ou d’incidents, et d’en améliorer la qualité de vie c’est l’objectif de nombreuses collectivités, et pas seulement des plus grandes villes. Pour autant qu’elles passent d’une culture d’ingénierie (la « rond-point mania » à la Française, la tentation de « posséder » les infrastructures) à une culture de services et d’échanges où la ville devient une sorte de plateforme « as a service », d’API pour les citoyens et les acteurs locaux via les réseaux numériques.

 

Cette ambition nécessite enfin un système d’information à la hauteur du challenge et la recherche de partenaires experts de la data (small open et big), de la collecte de datas très hétérogènes au data management, de l’analyse prédictive au Machine Learning. Et, enfin, de nouvelles formes de partenariats public-privé pour financer ces politiques d’innovation. La smart city ne se fera certes pas en six mois. Mais la période qui s’ouvre n’a jamais été si favorable à l’avènement d’une ville plus fluide, plus sobre, plus solidaire.

 

 

Des « price points » qui s’écroulent et des modèles économiques qui changent

 

Meilleure visibilité des services publics pour une meilleure implication des administrés, redynamisation des centres villes, recherche d’économies tous azimuts avec d’énormes gisements dus à une époque où la collectivité dépensait sans compter, mais aussi démarche d’attractivité du territoire à travers des critères de qualité de l’air et de l’eau, de fluidité des déplacements (c’est par exemple le leitmotiv d’une grande agglomération qui voit baisser le solde migratoire de sa population) ou d’absence de nuisance sonore (comme à Saint-Amand-Montrond, une petite commune du Cher).

 

Par rapport aux réseaux mono-usages déployés en silos et à grands frais par le passé (telle infrastructure pour l’eau, telle pour le chauffage, etc.), avec un coût dissuasif si l’on souhaitait apporter de la connectivité, les réseaux LPWan offrent la perspective de mutualiser un même réseau pour différents services.

 

En découlent des économies d’échelle, de coûts en déploiement, en gestion, en maintenance, la perspective d’un service de meilleure qualité, et demain, de nouvelles applications construites sur l’open data, sur les données environnementales, sur la géolocalisation, en mixant des données de différentes origines… d’où aussi la question de l’interopérabilité avec les autres infrastructures. Et la place centrale d’Internet et du cloud. Avec, à la clé, des « price points » qui s’écroulent et des modèles économiques qui changent avec les réseaux LPWan !

 

 

Passer d’un marché du fait accompli à un marché du besoin

 

Autre point annexe, dès lors que le choix d’un réseau ne se fait pas seulement en fonction d’un secteur particulier (eau, éclairage sont de bons exemples), et que l’achat public n’est pas du seul ressort d’un seul service, c’est une meilleure vision globale des infrastructures que peut viser une ville ou un territoire, un avenir plus ouvert (prise en compte des besoins futurs des usagers et des opérateurs de services sur ledit territoire). Ce n’est pas rien quand on sait que le plus grand frein qui oblitère l’innovation concerne le risque de faire des choix inadaptés à l’évolution des besoins.

 

C’est aussi – peut-être – la perspective pour les villes de passer d’un marché de l’offre ou du fait accompli à un marché de la demande ou du besoin pour autant que ladite collectivité reprenne son avenir numérique en main sur le déploiement de ces réseaux ou du moins en assume la stratégie globale et cohérente.

 

En bref, cette session est l’occasion d’échanges nourris sur les services et cas d’usages en cours et à venir que permettent et promettent les réseaux IoT bas débit, et aussi sur les conséquences structurantes que ces déploiements et ces nouveaux usages pourraient avoir sur le pilotage et les stratégies des villes et des territoires.

 

 

Eric Montagne, SmartTHINGSclub - 30 novembre 2015

 


SmartTHINGSclub du mardi 24 novembre 2015


QUEL STANDARD, QUEL IoT POUR DEMAIN, QUEL « DATA » FUTUR ?


Soirée Keynote et échanges avec :

 

- Luc JULIA, Vice President of Innovation de SAMSUNG, Responsable du Strategy and Innovation Center de SAMSUNG à Menlo Park en Californie

 

Animation :

- Eric MONTAGNE, Directeur du  SMARTTHINGSCLUB, le thinktank participatif, singulier et totalement indépendant sur les objets connectés et l'Internet of Things (IoT).

 

 

Bienvenue à un pionnier et à un visionnaire de l’IoT, l’une des personnalités les plus en pointe et les plus écoutées sur la compréhension du marché des objets connectés et sur l’édification d’une matrice nouvelle indispensable à son développement.

 

Luc Julia est un « serial entrepreneur » qui a notamment créé l’interface vocale SiRi quand il était chez APPLE ; il pilote désormais l’innovation chez SAMSUNG, et donc tout ce qui a trait à l’IoT, un marché hautement stratégique et prioritaire pour le groupe sud-coréen.

 

Luc Julia viendra parler de SAMI (Samsung Architecture Multimodal Interactions), la plateforme agnostique et universelle IoT de SAMSUNG qui vise à briser les silos et à constituer le cerveau du plus grand écosystème autour des objets connectés.

 

Cette plateforme se positionne entre les objets qui collectent les données et les algorithmes dans le cloud qui analysent les données. La plateforme SAMI agrège les données structurées ou non structurées en provenance des capteurs, les filtre et les amplifie avant de les stocker dans un format normalisé. Un processus d’analyse permet de générer des conseils aux utilisateurs qui y accèdent via une API ou divers terminaux Android tels que la Pebble smartwatch de SAMSUNG.

 

La technologie ambitionne aussi de faire entrer l’intelligence artificielle à un niveau supérieur dans le monde des objets connectés. L’expertise de Luc Julia acquise au Standford Research Institute (SRI) avec la création du Centre d'interaction Homme Machine dont sont issus les premiers réfrigérateur et véhicule intelligents, comme son rôle de pionnier dans le domaine de la reconnaissance vocale, donnent à ce titre quelques éléments d’appréciation sur la manière dont, demain, nous communiquerons avec les objets. Ou plutôt comment les objets communiqueront avec nous.

 

Au-delà, Luc Julia exposera également la philosophie – polémique, annonce-t-il ! – avec laquelle SAMSUNG approche l'IoT. Quels sont les plus gros challenges qui restent à relever, et pourquoi l’IoT n’a pas encore tenu les promesses escomptées ? Quel futur, selon lui, face à un tsunami de données qui s’annonce, « le pilotage d’une telle croissance s’apparentant à une « explosion » du smartphone » ? Quel arbitrage et quelle technologie pour dissocier « sécurisation » et « propriété » des données, et donner un droit d’accès fort aux utilisateurs ?

 

Il abordera des sujets plus microéconomiques, par exemple, les raisons de l’investissement de SAMSUNG dans SIGFOX, avec à la clé des modules intégrés « SIGFOX ready » par défaut, son implication croissante dans l’écosystème français ou l’installation à Paris d’une équipe autour du projet « Smartthings Open Cloud ».

 

En somme, autant de questions qui sont au cœur de l’IoT et que nous vous invitons à partager avec Luc Julia lors de cette soirée exceptionnelle, où, exercice au SmartTHINGSclub oblige, nous multiplierons les interactions entre l’audience et l’intervenant.

 

 

Eric Montagne, SmartTHINGSclub - 30 octobre 2015

 


SmartTHINGSclub du jeudi 29 octobre 2015


LES NOUVELLES PLATEFORMES IoT ARRIVENT : TENDANCES FORTES


Soirée et table ronde débat avec :

 

- David DE AMORIM, Directeur de l'innovation de DOCAPOST, filiale de LA POSTE, pour leur Hub numérique IoT dont l'une des fonctions centrales est de démocratiser et de développer l'interopérabilité et la connexion de services enrichis entre objets disparates et pour le plus grand nombre d'acteurs et d'utilisateurs français

 

- Luc PERARD, Senior Regional Director, Head of EMEA Telco Sales de THINGWORX, pour sa plateforme de gestion du cycle de vie des produits destinée à l'industrie, et de nombreux exemples qui témoignent des possibilités aujourd'hui de développer rapidement des services innovants pouvant induire de nouveaux modèles d'affaires

 

 

Animation :

- Eric MONTAGNE, Directeur du  SMARTTHINGSCLUB, le thinktank participatif, singulier et totalement indépendant sur les objets connectés et l'Internet of Things (IoT).

 

 

Le terme plateforme est sans doute aujourd’hui l’un des plus « fourre tout » dans le jargon de l’IoT, avec pléthore d’acteurs et surtout des approches sensiblement différentes : entre les solutions verticales ou dédiées à un métier, les accélérateurs et leurs palettes d’outils qui permettent de créer sa propre plateforme, les architectures plus ou moins ouvertes adressant la question de la connectivité, les solutions logicielles applicatives, les plateformes d’administration ou de génération de services dans le cloud des objets connectés… toutes ces solutions passent par des plateformes mais ne répondent pas aux mêmes besoins. Un éclaircissement s’impose donc et ce sera le préambule de notre débat.

 

Par ailleurs, après une période où la tentation de chaque acteur était de jouer cavalier seul, la tendance forte aujourd’hui est de créer des écosystèmes de services autour de l’IoT. Les nouvelles plateformes IoT en sont la parfaite illustration, à l’instar de Datavenue d’Orange et du Hub de Docapost qui s’inscrivent dans une logique de partenariats et de fédération des initiatives des industriels, des fabricants d’objets connectés, des développeurs, des éditeurs et prestataires de services autour de ce nouveau marché.

 

Dans cette logique, ce n’est pas simplement la mutualisation des moyens ni les vertus du modèle économique « as a service » dans le cloud qui est à l’œuvre, ce n’est pas seulement l’objectif de fédérer un écosystème capable d’inventer les nouveaux services du monde des objets, mais c’est aussi l’interopérabilité entre objets de nature disparate qui ne sont pas censés communiquer ensemble. Et c’est un des premiers points qui distinguent ces nouvelles plateformes. Ce point est encore plus critique avec les plateformes IoT par rapport aux plateformes cloud traditionnelles, étant donné l’hétérogénéité des objets connectés, du bracelet de fitness à l’équipement électroménager.

 

 

La promesse de « synchroniser » des objets disparates

 

Car dans un objet connecté, la connexion n’est qu’un préalable, la finalité, c’est l’intelligence apportée à l’objet, c’est-à-dire sa capacité à réagir dans un contexte déterminé, voire à apprendre, en adaptant ses réponses à des informations. Or le contexte devient un mixte entre le comportement de l’usager et sa relation aux autres personnes et objets autour de lui. Considérer un objet connecté dans un parcours client plus large pose le préalable de l’ouverture des données à des systèmes externes.

 

En la matière, les règles de type IFTTT (If This Then That), en référence à la startup américaine éponyme récemment rebaptisée IF, font une percée significative, que ce soit chez Busit (prononcer Bussit) ou chez Docapost. Elles permettent de créer rapidement des scénarii avec de simples codes en fonction des comportements et des réponses de divers objets, et de développer plus facilement de nouveaux services « à la volée » ou automatiques.

 

Une approche très prometteuse donc pour « synchroniser » des objets connectés entre eux (une montre, des volets et une cafetière, par exemple, ou un capteur gyroscopique porté par une personne âgée et un smartphone) afin de générer des cascades d’événements : à 7 h 15, la montre sonne, les volets s’entrouvrent et la cafetière s’enclenche; autre exemple, le capteur qui a identifié en toutes probabilités une chute génère l'envoi d'un sms et d'un appel d’alarme sur des terminaux adhoc.

 

 

Exploitation, intégrité, vie et mort de la donnée, une question de plus en plus « sensible »  

 

L’autre tendance forte de ces nouvelles plateformes est l’emphase mise sur le caractère de plus en plus sensible de la donnée, un point qui est le cheval de bataille de Datavenue. Car la préoccupation des industriels et éditeurs porte moins sur les dimensions technologiques ou fonctionnelles proposées que sur les garanties du prestataire en matière de conservation et de sécurisation des données, en matière de confidentialité des échanges, de cyberprotection, de règles lors de l’agrégation de différents lots de données, même quand elle est réalisée de manière anonyme. En clair, où sont mes données, qui y a accès, et sont-elles mélangées avec celles d’un autre client de la plateforme dans la perspective de créer un service à partir de données croisées hétérogènes... ?

 

Cela peut passer par des engagements contractuels s’appuyant sur tout un arsenal déployé sur la plateforme, sur des audits et des labellisations, ou sur une rupture technologique, comme chez Busit, où les données transitant par la plateforme ne sont ni stockées, ni analysées, et donc non « observables ».

 

Sécurité (collecte, stockage, chiffrement, accès…), niveaux d’engagement sur la confidentialité des données, sur leur « anonymisation » et leur indexation, sur leur lieu de conservation, sur la preuve de leur effacement en cas de cessation du contrat avec le client, sur les notions d’opt-in mais aussi d’opt-out où l’utilisateur décide d’interrompre le service et demande un effacement de ses données d’usage… pour tous ces points, un grand effort de clarification s'impose !

 

Comment les plateformes appréhendent-elles cette dimension cruciale au moment où les industriels s’inquiètent de voir les données de leurs clients « fuiter ». Et où le grand public devient de plus en plus suspicieux quant aux pratiques des marques en termes de respect de leur vie privée et de leurs données personnelles ?

 

Un autre point différenciant est la simplification des processus pour mettre en œuvre un projet via ces plateformes, gérer les données, créer les premiers services et suivre la montée en puissance d’un projet avec des tableaux de bord intuitifs et accessibles aux non-spécialistes. Le pilotage d’un projet IoT est sans aucun doute en voie de démocratisation.

 

 

Par où commencer ? Le choix d’une plateforme est-il signifiant ?

 

Quels types de plateformes choisir pour démarrer et faut-il se lancer le plus vite possible quitte à « apprendre en marchant » ou mieux vaut-il attendre un peu plus de maturité de ce secteur ? Un point semble faire désormais l'unanimité, il n’existe pas une plateforme idéale, une approche unique, parce que les cas d’usage des clients diffèrent beaucoup trop. D’autre part, les business modèles autour des objets connectés sont embryonnaires, personne ne sait réellement ce que devront être les nouveaux services. C’est d’abord de nouvelles expériences clients qu’il faut tester. Et qui influenceront de fait les modes d’organisation des industriels s’ils réalisent que la valeur de l’expérience surpasse celle de l’objet ou du service qu’ils vendent traditionnellement.

 

Et cette question vaut autant pour les objets connectés de la vie quotidienne que pour les dispositifs industriels. Car ces plateformes dans le cloud vont aussi s’interconnecter demain aux équipements industriels. Non seulement ces derniers  transféreront leurs données en continu dans le cloud, dans un souci de supervision, d’optimisation et de prévention mais aussi parce qu’ils recevront des informations leur permettant d’adapter en temps réel leur fonctionnement ou leur cadence à l’expérience et à la demande des utilisateurs.

 

C’est par exemple l’objectif des smart grid dans un Internet de l’électricité pour adapter la production à la consommation de chaque foyer à chaque instant. Mais c’est aussi la perspective de la fabrication à la demande et en toutes petites unités d’objets et de biens d’équipements personnalisés, promesse d’un relocalisation de nombreuses productions qui ont été déplacées à l’étranger. Les données d’usage des appareils connectés peuvent dès lors donner un avantage compétitif au fabriquant dont la ligne de production apprend quelles sont les fonctions non ou peu utilisées qu’il n’y a pas lieu d’intégrer à la petite série qu’elle fabrique.

 

Au-delà, comment ces plateformes de service s’ouvrent ou s’ouvriront à d’autres plateformes ? Car à terme, parce que de nombreux marchés sont mondialisés et que l’usager sera de plus en plus nomade, les effets d’échelle seront recherchés. Le passage à l’échelle est inévitable et la migration des services entre plateformes sera un prérequis. La question des API ouvertes n’est pas le seul critère mais il est aujourd’hui déterminant pour défragmenter l'expérience des utilisateurs et pour démontrer la viabilité économique d’un investissement IoT pour un client. Il est par exemple acquis qu’aucun acteur ne pourra contrôler à lui seul tous les objets qui gravitent autour et dans une maison. Mais encore faut-il qu

 

 

De la tarification au passage à l’échelle, en passant par le rôle de l’OS de l’objet

 

A travers des exemples concrets, notre débat abordera aussi la tarification des plateformes, leur segmentation (orientée services, de type « data store », IoT analytique…), leur spécialisation métier ou au contraire leur dimension généraliste ou agnostique. Offrent-elles des prestations globales ou plutôt des briques que l’on peut prendre et éventuellement associer à des briques concurrentes. Quelles sont les communautés de développeurs qui les animent ?

 

Sont-elles conçues pour passer à l’échelle et ingérer un déluge de données ? Car ce qui peut fonctionner avec dix objets peut s’avérer inefficient avec des milliers d’objets connectés ou bien davantage : moins de 1% des données aujourd’hui sont calibrées pour être exploitées dans une perspective business ; un compte Twitter d’entreprise, ce peut être 100 Go de données par jour, une turbine à gaz c’est 5 à 10 fois plus, et, demain, une voiture totalement connectée, cela pourra représenter 15 petabyte par jour ! Dans ce cas, quand le client passera en production après sa phase de test, devra-t-il changer de plateforme et recommencer tout ou partie de son développement initial ?

 

Enfin, le développement du marché de l’IoT, et notamment « le poste de commande de la donnée », est-il nécessairement dans le cloud et dans ces plateformes ? D’une part, certains use cases semblent nécessiter une logique d’intelligence en local plutôt que dans le cloud. Et d’autre part, certains services, notamment à destination du grand public, nécessiteront une forte interaction avec le système d’exploitation de l’objet. C’est précisément ce qu’Apple et Google qui dominent déjà l’OS des mobiles, souhaitent réitérer dans le secteur de l’IoT.

 

Eric Montagne, SmartTHINGSclub - 3 octobre 2015

 

 

 


SmartTHINGSclub du jeudi 1er octobre 2015


GOOGLE-NEST THREAD, APPLE HOMEKIT, QUALCOMM ALLJOYN, CONFLUENS... QUELLE INTEROPERABILITE POUR LA SMART HOME ?


Soirée et table ronde débat avec :

 

- Jean VARALDI, Senior Director de QUALCOMM, fondateur de l'alliance ALLSEEN (Microsoft, Cisco, LG...), première initiative à l'échelle mondiale visant à créer un standard d'interopérabilté autour du protocole Alljoyn. Egalement membre depuis l'été 2015 du conseil d'administration du THREAD GROUP

 

- Patrizio PIASENTIN, Senior Regional Sales Manager - South Europe chez SILICON LABS, Cofondateur du THREAD GROUP qui promeut le protocole ouvert Thread de NEST racheté par GOOGLE visant à l'interconnexion de tous types d'objets connectés au domicile via un réseau maillé de faible puissance. Annonce de la commercialisation ce mois-ci de composants pour une nouvelle génération d'objets connectés compatibles Thread

 

- Emmanuel JOUMARD, Home automation and Controls Business Director de SOMFY, leader mondial du volet roulant, associé fondateur de l'initiative CONFLUENS et membre du THREAD GROUP

 

- Emmanuel OLIVIER, Président-Directeur général chez UBIANT, start-up de la French Tech dans l’efficacité énergétique, plusieurs fois récompensée en France et dans la Silicon Valley pour ses plateformes d’intelligence artificielle dédiées aux objets connectés et aux smart buildings, se distinguant par leur caractère auto-adaptatif, un fonctionnement basé sur le ressenti des usagers, et un mode opératoire dans le cloud. Président de la Commission Ready2Services de la SMART BUILDINGS ALLIANCE, un référentiel agnostique des technologies à employer dans un bâtiment connecté et apprenant, qui se veut garant de l’ouverture des données et de l’interopérabilité des services.

 

 

Animation :

- Eric MONTAGNE, Directeur du  SMARTTHINGSCLUB, le thinktank participatif, singulier et totalement indépendant sur les objets connectés et l'Internet of Things (IoT).

 

 

Dans le secteur de la maison connectée, les protocoles sont légions depuis longtemps et ni les initiatives des opérateurs télécoms ni celles des fabricants d’équipements pour la maison ou des industriels de l’électronique grand public n’ont réussi à imposer un standard universel pour faire dialoguer entre eux des objets connectés de sources disparates.

 

Pour ne prendre que les plus connus, EnOcean, KNX, 6lowPan, Zigbee, Z-Wave, BLE, WiFi… sont autant de protocoles de communication largement utilisés dans le monde du smart home mais adressant des cas d’usages distincts, n’adressant pas toujours efficacement le « cahier des charges » bien particulier d’un objet connecté (IPV6, peu énergivore, fonctionnant sur réseau mesh robuste et qui s’auto-répare…) et n’offrant pas l’interopérabilité avec les autres appareils connectés au domicile.

 

Ainsi le protocole i/o des volets radio de Somfy ne parle pas au Zigbee de la lampe connectée Hue de Philips. Or n’importe quel utilisateur béotien comprendra qu’il peut être intéressant qu’une ampoule s’allume au moment même où le store se baisse. En domotique, ce mythe de la Tour de Babel et de l’incommunicabilité perdure depuis près d’un quart de siècle, et s’est accentué ces derniers mois avec l’annonce de multiples initiatives au plan mondial, chacune visant à édicter LE standard de la Smart Home.

 

Cet état de fait devient très préjudiciable et menace très sérieusement de porter un coup de frein brutal au développement de l'IoT à l'heure où les ménages s'équipent de plus en plus d'appareils connectés (thermostats, machines à laver, climatiseurs, chauffages...) dont le nombre devrait passer d'un peu plus d'un million aujourd'hui à plus de 200 millions dans cinq ans, selon IHS. Et ce sans compter les bracelets, montres, wearables et autres produits pour la santé ou les seniors qui entrent par millions dans l'univers connecté de la maison.

 

 

L'essentiel de la valeur se trouve dans l'interconnexion, pas dans l'objet

 

Pourquoi la question de l’interopérabilité est-elle à ce point critique ? Parce que la promesse de la maison connectée tient précisément à l’émergence de nouveaux services rendus possibles par l’interconnexion d’objets disparates au domicile. Pas d’un seul objet mais de plusieurs objets entre eux. De nombreux experts estiment que la valeur économique de l’IoT se trouve à 90% dans la façon dont les données seront exploitées et combinées sur Internet pour répondre à ou pour provoquer la demande du consommateur, et non dans l’objet lui-même qui, par son coût d’acquisition, ne représente que 10% du marché en valeur.

 

D’ailleurs le fait de piloter un thermostat ou l’éclairage d’une pièce à distance n’a rien de très innovant. En revanche, l’ajustement automatique de toutes les composantes de la maison connectée (énergie, éclairage, sécurité, électroménager, télécoms, audiovisuel, équipements domestiques…) peut transformer l’expérience de chacun au domicile. Et lui permettre de faire des économies, de gagner en bien-être, en temps et en contrôle.

 

Cette orchestration ne peut être réalisée que via un réseau adaptatif et adapté qui prend en charge l’ensemble des objets communicants, une « télécommande » universelle et des scénarii d’usage qui « apprennent » les comportements, habitudes, styles de vie et horaires des membres du foyer, qui détectent leur présence et anticipent leurs actions. On en est loin.

 

Et il y a une autre condition. L’utilisateur lambda ne souscrira à ces innovations que si elles sont simples à piloter, à gérer, à vivre. Pas de bidouillage informatique ni de paramétrage à effectuer. Si l’utilisateur doit jongler entre plusieurs appareils, box Internet, box domotique, smartphone, centrale de commande… s’il doit passer contrat avec quinze opérateurs différents, faire telle opération en local, aller sur le cloud pour telle autre, il jettera très vite l’éponge.

 

En somme, la maison connectée a urgemment besoin d’un esperanto, d’un supra langage qui fait fi des chapelles, et, surtout, de simplification plus que de nouveaux objets.

 

 

Etat des lieux des forces en présence

 

Jusqu’à présent, force a été de constater la multiplicité des initiatives visant à édicter un standard, chacune entérinant de fait sa propre solution, son écosystème en circuit fermé, son protocole propriétaire fermé à toute ouverture.

 

Parmi les principales, on compte l’Allseen Alliance créée par Qualcomm (Microsoft, Cisco, LG…), l’Open Interconnect Consortium (Intel, Samsung,…), l’Industrial Internet Consortium (AT&T, IBM…), qui regroupent, chacune des dizaines voire centaines de poids lourds du secteur, certains membres étant d’ailleurs présents dans plusieurs organismes, ce qui en dit long sur la prudence de chacun de savoir quel protocole dominant va émerger.

 

Plus récemment, ce sont Google, Samsung et ARM – les acteurs du succès d’Android - qui se sont alliés pour faire émerger Thread, un protocole de communication de bas niveau – celui de Nest, le fabricant de thermostats racheté par Google -, capable de véhiculer différents protocoles applicatifs de plus haut niveau, notamment certains promus par les alliances concurrentes, et y compris HomeKit d’Apple. Comme souvent, Apple joue cavalier seul avec pour objectif de créer une plateforme pour les objets connectés à l’image de l’apps store pour les applications mobiles. Les startups françaises Withings et Netatmo ont officiellement rallié leur cause à HomeKit.

 

Sur le papier Thread et HomeKit semblent tenir la corde, Google-Samsung et Apple mettant les bouchées doubles. Car ils dominent le premier marché des objets connectés, celui des smartphones et des tablettes, et ont fait plusieurs incursions dans les wearables, avec des montres et des lunettes connectées, notamment. Avec leur puissance de frappe, leur image de créateurs d’innovations de rupture et leur milliard d’utilisateurs qu’ils pilotent en direct.

 

 

De Thread à Confluens, des approches aussi singulières que différentes

 

Cela dit les spécificités du marché de la maison connectée ne sont toutefois pas celles du Web mobile, car un volet roulant connecté ou un contrôleur de réseau électrique intelligent n’est pas un bracelet connecté ni une box internet. Plus précisément les écosystèmes sur lesquels ils s’appuient diffèrent, et la prescription d’achat est plus complexe que pour un bracelet connecté. Car l’utilisateur final n’a pas toujours son mot à dire.

 

Dans le marché immobilier du neuf, ce sont les promoteurs qui choisissent leurs installateurs, par exemple pour le chauffage, l’installation électrique ou tout équipement domotique. Et ceux-ci ont été formés sur du matériel Legrand, Schneider Electrique, Somfy, Delta Dore… pas sur des équipements estampillés startups de l’IoT tels que Nest, Netatmo ou des solutions Google et Apple qui riment avec Web services. En outre, au-delà de l’aspect technique et fonctionnel, ce qui touche à l’électricité ou au chauffage, voire à la rénovation et aux avantages fiscaux qu’elle confère, l’habilitation que possède l’installateur est un sésame incontournable. Installateur qu’on ne voit pas, demain, céder facilement aux sirènes de Google ou d’Apple en lâchant les grands industriels du secteur qui le font vivre.

 

Aussi l’initiative de Confluens autour de six industriels de la filière électrique (CDVI, Delta Dore, Hager, Legrand, Schneider Electric, Somfy) qui représentent, dans leur domaine, 60% du marché de la maison en Europe, et qui verrouillent évidement un réseau d’installateurs et de revendeurs sans nul autre pareil, ne manque pas d’intérêt ! L’idée de Confluens est en outre singulière puisqu’elle consiste à créer un langage supérieur via IP capable de prendre en charge n’importe quel protocole standard ou propriétaire, de KNX à i/o de Somfy, de Zigbee à MyHome de Legrand. Tout en restant « en famille », et hors du cloud et des Web services pour des raisons de sécurité, ce qui tranche avec les initiatives de Google et d’Apple, notamment.

 

Pour autant, Confluens doit ralier à sa cause d’autres acteurs de la domotique au-delà de ceux de l’automatisme, tout en ne se posant pas en concurrent frontal des solutions des géants du Web, des industriels de l’IT et des opérateurs télécoms.

 

 

L’imminence d'annonces accélère les prises de contact

 

Pas encore de standard mais les lignes sont en train de bouger. L’entrée en lice des géants du Web fait qu’aujourd’hui l’heure n’est plus à montrer ses muscles mais à discuter ensemble, même dans le plus grand secret, chacun ayant peur de se faire « uberiser » ! Car si l’ambition n’a que le ciel pour limite, personne n’a sans doute les moyens d’imposer seul son protocole. Autant chasser en meute… même s’il faudra bien un chef de meute au final !

 

Les protocoles n’échangent pas (encore) mais tout le monde dialogue avec tout le monde : Somfy, leader mondial du volet roulant, a rejoint le Thread Group et discute aussi avec Apple ; Schneider Electric et Legrand font de même…  Qualcomm pousse son protocole Alljoyn mais vient aussi d’apporter son soutien à Thread. Samsung, quant à lui, est de toutes les initiatives. Et le lancement imminent de produits labellisés X et Y accélère les prises de contact.

 

En somme, la sélection s’accélère pour désigner les candidats à la finale. Et l’interopérabilité tant espérée des objets de la Smart Home pourrait enfin aboutir sous peu.

 

 

Un débat transparent et dépassionné pour y voir plus clair

 

Quelles sont les stratégies et les grandes manoeuvres des acteurs dans l’établissement de(s) standard(s) pour les objets connectés au domicile ? Quel décryptage simple peut-on faire aujourd’hui de qui fait quoi, comment, avec qui, et pourquoi ?

 

Que proposent ces solutions technologiques et protocoles ? Comment fonctionnent-elles ? En quoi diffèrent-elles ? Sur quelles fréquences et avec quel niveau de sécurité ? Comment vont-elles être orchestrées par l'utilisateur et comment un industriel va-t-il pouvoir contrôler ou accéder à la couche servicielle et aux données que va générer la combinaison des données remontant des objets ? Quels sont leurs avantages et limites ? D'où vient l'innovation ?

 

Et sont-elles si opposables ?Car contrairement à ce qu'on lit souvent, les différentes approches peuvent être complémentaires et pas forcément concurrentes : protocole réseau ou de connectivité avec l’extérieur ou entre appareils à l’intérieur du domicile, protocole applicatif ou middleware multiplateforme… beaucoup s’y perdent à essayer de comprendre à quel niveau de la chaîne de valeur de l’interopérabilité se positionne telle ou telle solution.

 

Analyse de ce puzzle de solutions et d’approches visant à bâtir un parcours de connectivité sans couture, agenda et disponibilité des produits full interopérables, annonces – ce sera le cas pour Confluens et pour Silicon Labs autour de Thread.

 

Autant de points qui alimenteront ce débat central du 1er octobre entre intervenants et participants acteurs de la filière.



Eric Montagne, SmartTHINGSclub - 5 septembre 2015




SmartTHINGSclub du mercredi 1er juillet 2015


L'ENVOL SPECTACULAIRE DU DRONE DANS LE B2B ET L'INDUSTRIE : INNOVATION, REGLEMENTATION, USAGES... 


Soirée et table ronde débat avec :

 

- Henri SEYDOUX, Fondateur et PDG de PARROT, leader mondial des fabricants de drones et de périphériques sans fil pour téléphones mobiles, qui investit désormais le marché professionnel en tirant parti de son expérience dans le drone de loisirs

 

 - Stéphane MORELLI, Président de la Fédération Professionnelle du Drone Civil (FPDC), Cofondateur et Directeur Général chez l’opérateur AZUR DRONES et chez VISIODRONES

 

- Richard THUMMEL, Directeur adjoint de la Sécurité de l'Aviation Civile à la Direction générale de l'Aviation civile (DGAC), l'administration française, rattachée au Ministère de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie, qui regroupe l'ensemble des services de l'État chargés de réglementer et de superviser la sécurité aérienne, le transport aérien et les activités de l'aviation civile en général, dont les drones

 

- Nicolas POLLET, Directeur du Pôle Drones à la SNCF, et Expert scientifique et technique du réseau SNCF - SYNAPSES

 

 

Animation :

- Eric MONTAGNE, Directeur du  SMARTTHINGSCLUB, le thinktank participatif, singulier et totalement indépendant sur les objets connectés et l'Internet of Things (IoT).

 

Les drones envahissent tous les secteurs et font montre d’une exceptionnelle capacité à remplir des tâches et à effectuer des opérations jusque là impossibles.

 

Dernier exemple en date, début juin, la Chine qui a eu recours à des drones pour surveiller les épreuves de quelque de dix millions de lycéens lors du plus grand examen du monde - l’équivalent de notre baccalauréat. L’objectif ? Détecter les ondes radio émanant des salles d’examen pour repérer les fraudes éventuelles d’élèves utilisant des téléphones ou des montres connectées pour communiquer avec l’extérieur.

 

S’il est un secteur qui explose, c’est bien celui des drones civils. Ces derniers font partie des 34 plans de reconquête industrielle de la France. Et pas seulement pour des usages grands publics ou de vidéastes amateurs et professionnels mais aussi dans le B2B et l’industrie, domaine auquel est consacrée notre session du SmartTHINGSclub du mercredi 1er juillet.

 

Monitoring des infrastructures, des ouvrages et des réseaux, comme à la SNCF pour la prévention du vol de câbles de cuivre – qui lui coûte la bagatelle de 30 millions d’euros par an ! -, chez GRT-GAZ qui gère l'essentiel du réseau français de gazoducs, ou à EDF pour inspecter l’état des barrages hydrauliques ou des pâles d’éoliennes. Mais aussi usages avancés dans l’agrobusiness, puisque le drone, en photographiant au plus près la feuille d’un pied de vigne peut permettre d’estimer le degré de maturité de la grappe de raisin, parcelle par parcelle. Ou encore dans les travaux publics et les carrières, avec la surveillance des incendies et la protection environnementale comme dans les Landes, la livraison de médicaments d’urgence dans des zones non accessibles, bref, il est peu de domaines qui ne soient impactés par les capacités uniques des drones.

 

 

Des retours sur investissement sans équivoque

 

Dans la logistique, par exemple, là où il faut des dizaines de personnes pendant trois jours pour réaliser un inventaire des stocks dans un entrepôt de la taille de plusieurs terrains de football, trois drones suffisent pour s’acquitter du travail en une demi-journée. Sans réduction du temps d’arrêt de l’activité, sans déplacement des marchandises et des palettes, et avec une fiabilité accrue et une rectification plus rapide des erreurs de stockage. Le retour sur investissement est là aussi spectaculaire !

 

Certes, conjuguer stabilité du vol et acquisition vidéo des étiquettes en position stationnaire exige encore des compromis et l’autonomie des drones doit encore être améliorée. Mais l’innovation avance à une vitesse prodigieuse. A l’instar de la localisation des engins à l’intérieur des bâtiments qui peut s’effectuer désormais sans recours au GPS, et donc indépendante de la couverture satellitaire, grâce à des innovations dont beaucoup sont nées dans l’hexagone et qui offrent des performances jusqu’alors inatteignables dans de telles conditions. Voire éliminent purement et simplement les inspections en pilotage manuel, plus complexes ou même dangereuses.

 

Dans ce domaine du drone civil, la France est en effet très en avance. Elle compte déjà des centaines d’opérateurs de drones, des startups innovantes dans la technologie et les plateformes de traitement de données, plusieurs clusters comme autant de « drones vallées » reconnues à l’international, des dizaines de fabricants de drones dont le leader mondial en personne avec Parrot, avec des quadricoptères de loisirs et des solutions destinées aux marchés professionnels.

 

Même Aéroports de Paris envisage l’ouverture prochaine d’un aérodrome… réservé aux drones. C’est dire l’ampleur du phénomène. Et quand le géant américain Amazon qui promet de livrer demain ses colis avec des drones se heurte à la réglementation contraignante américaine, la filiale Geopost de la Poste, elle, avance dans ses expérimentations, à l’image du test qu’elle a effectué sur les conditions réelles de transport d’un colis de 2 kg sur une distance de 1,2 Km.

 

 

Un arsenal réglementaire très favorable en France

 

Car l’avance française en matière de drones bénéficie d’un arsenal réglementaire de la direction générale de l'Aviation civile (DGAC) qui, bien que très encadré, a été assoupli pour favoriser l’émergence d’un cercle vertueux et d’un écosystème dynamique sur tous les maillons de la chaîne. Contrairement d’ailleurs aux Etats-Unis où seuls sont autorisés les vols d’essais. La France est, rappelons-le, le premier pays à avoir réglementé les vols hors vue directe.

 

Cela étant, le décollage des usages des drones de loisirs, ainsi que l’impact qu’a eu le survol de centrales nucléaires par des engins l’hiver dernier, vont appeler à un réaménagement des dispositions réglementaires. La DGAC vient d’ailleurs d’ouvrir une période de consultation publique portant sur un projet visant à remplacer l’arrêté du 11 avril 2012 relatif à l’utilisation de l’espace aérien par les aéronefs circulant sans personne à bord.

 

Le SmartTHINGSclub du 1er juillet sera bien entendu l’occasion de faire un point sur ce sujet central de la réglementation et d’examiner les grandes lignes qui se dessinent.

 

Parmi elles, quels nouveaux classements de poids peuvent apparaître le cas échéant pour les appareils, quelles hauteurs de vol maximales d’évolution, quelles dispositions nouvelles pour le survol des différents types d’espace public, quelles notifications préalables rendues nécessaires, quels cadres dérogatoires… ? En réalité, la question est de savoir dans quelle mesure l’explosion actuelle des usages de drones de loisirs va impacter les utilisations professionnelles du drone.

 

 

L'innovation tous azimuts s'accélère

 

Autre facteur clé, la métamorphose technologique est en marche car le rythme de développement du drone est plus proche de celui du smartphone que de l'aéronautique. D’ici peu, le drone intégrera la vision thermique, HD haute résolution, à 360°, et des capteurs ultrasoniques et visuels lui permettant de s’orienter tout seul, d’éviter les obstacles, de se stabiliser au plus près de l’objet à étudier… autant de possibilités qui vont ouvrir le champ des possibles dans le marquage, les relevés dynamiques et le repérage.

 

D’autant que le logiciel est un des maillons qui évoluent le plus vite aujourd’hui dans l’économie du drone. Outre l’automatisation de plus en plus fine de la navigation de l’engin, c’est dans le traitement des données que les gisements de valeur ajoutée sont sans doute les plus forts. Car qu’est-ce qu’un drone professionnel sinon un formidable outil d’aide à la décision ?

 

Les drones de demain pourront même voler en escadrille et collaborer entre eux via des messages de type broadcast asynchrone. C’est notamment le domaine de recherche du projet Carus qui s’inscrit dans le cadre du cluster Aetos de La Région Aquitaine et qui implique les sociétés Thales et Fly-n-Sense, ainsi que le LaBri et Bordeaux Technowest.

 

Ou encore, pour des engins de 150 kg, pouvoir naviguer de manière autonome et entièrement automatique sur des distances de l’ordre du millier de kilomètres. Tout en stockant ses propres données en vol avant un retour à la base.

 

Et ailleurs, des acteurs télécoms comme Orange et Alcatel-Lucent testent les capacités du réseau 4G+ LTE afin d’améliorer la couverture dans une zone dense où des drones pourraient être mobilisés. On pense aux grands concerts, aux événements sportifs de grande ampleur comme la prochaine coupe d’Europe de football, aux manifestations populaires ou aux opérations engagées sur des champs de bataille ou pour la traque de terroristes.

 

 

Eric Montagne, SmartTHINGSclub - 15 juin 2015

 

 


SmartTHINGSclub du jeudi 11 juin 2015


LORA, SIGFOX : LA FRANCE EN POINTE SUR LES RESEAUX BAS DEBIT POUR TRANSFORMER L'ECONOMIE DES OBJETS CONNECTES


Soirée et table ronde débat avec :

 

- Franck MOINE, Directeur de l'activité M2M chez BOUYGUES TELECOM qui va lancer en juin et en première mondiale le premier réseau bas débit longue portée basé sur la technologie LoRa et dédié aux objets connectés industriels pour le marché français.

 

- François SFORZA, Directeur en charge des produits Wireless & IoT de SEMTECH, le fondeur californien à vocation internationale aujourd'hui propriétaire de la technologie LoRa, et Co-fondateur de la société CYCLEO qui a développé et promu LoRa à Grenoble.

 

- Christophe FOURTET, Co-fondateur et Directeur technique de SIGFOX, start-up emblématique française et premier opérateur mondial de réseau bas débit et low cost pour l'Internet des objets, qui vient de lever 100 millions d'euros pour accélérer son déploiement à l'international.

 

- Stuart LODGE, Executive Vice-Président Global Sales chez SIGFOX, en charge de l’accélération des déploiements de l'opérateur aux Etats-Unis, à la suite de l’obtention d'autorisation de la FCC, le système fédéral des télécoms américains, mais aussi en Europe et dans d'autres régions du monde où la demande explose.

 

 

Animation :

- Eric MONTAGNE, Directeur du  SMARTTHINGSCLUB, le thinktank participatif, singulier et totalement indépendant sur les objets connectés et l'Internet of Things (IoT).

 

D’un côté SIGFOX, 1er opérateur de réseau bas débit pour les objets connectés, de l’autre LORA, une technologie de pointe proposée aux opérateurs pour développer leurs réseaux dédiés aux objets connectés.

 

Au-delà d’avoir tous deux été créés sur le sol français, Sigfox à Labège près de Toulouse et LoRa à Grenoble chez Cycleo, et de révolutionner la connectivité à l’Internet des objets au niveau mondial, Sigfox et LoRa ont bien des points communs. A commencer par la technologie LPWAN, basée sur de la radio longue portée (plus d’une dizaine de kilomètres en terrain dégagé) et basse consommation (25 milliwatts, à comparer aux 2 watts d’un téléphone), et opérant sur des bandes de fréquences libres autour de 868 MHz. Une technologie qui, de surcroît, peut se déployer très rapidement et permet de solutionner de nombreux problèmes propres à la gestion de certains objets connectés et à la carte SIM.

 

Là où il fallu aux opérateurs quelque cinq ans en France pour connecter les cinq millions d’objets de plusieurs milliers de clients, un seul client aujourd’hui peut relier, moyennant un minimum d’intégration, cinq millions de ses propres objets sur les réseaux Sigfox ou basés sur LoRa. C’est par exemple le cas des utilities comme les opérateurs d’électricité pour leurs compteurs, mais ce sera aussi le cas demain d’un fabricant de matériel de signalisation routière, voire de brosses à dents connectées. En fait bien des objets grand public ou relevant du domaine de la domotique qui se connectent aujourd’hui en Wifi ou en Bluetooth pourraient, demain, basculer sur ces réseaux LPWAN.

 

 

Une liaison asynchrone, longue portée et à bas coût... et l'IoT devient une réalité

 

Car bien des usages de l’IoT ne nécessitent pas un réseau aussi sophistiqué - et donc aussi gourmand – qu’un réseau 3G, se suffisant de quelques échanges de paquets d’information, et ce de manière non régulière. Ainsi un capteur de température ou une place de stationnement n’a pas besoin d’une liaison permanente synchrone comme celle d’un smartphone à son réseau cellulaire. En outre, le coût d’utilisation du réseau Sigfox ou LoRa pour un client est à l’avantage de ces derniers : quelques euros par an, à comparer aux quelques euros par mois pour la technologie GSM. Or c’est un critère primordial d’autant qu’un très grand nombre d’objets à connecter bardés de quelques capteurs ne coûtent eux-mêmes que quelques euros aujourd’hui, quand leurs prix valaient dix fois plus chers, il y a trois ou quatre ans.

 

Le coût n’est pas le seul argument de ces réseaux bas débit basés sur cette technologie radio asynchrone. Ils permettent une extrême sensibilité en réception, fonctionnent mieux à l'intérieur des bâtiments et en sous-sol du fait qu’ils s’appuient sur des bandes de fréquences basses, sont bidirectionnels – ce qui permet des mises à jour et une interaction à distance -, et supportent la localisation des objets sans GPS ainsi que leur mobilité. LoRa a ainsi été testé dans un petit avion de tourisme volant à 200 km/h sans perte de paquets lors des transmissions. Selon Semtech, la barre des 400 km/h ne devrait pas poser davantage de problèmes. On imagine aisément le potentiel de marché qui s’ouvrent à ces réseaux avec le monde de l’embarqué et des véhicules connectés… avec, pour commencer, chaque pneu équipé d’un capteur.

 

 

La faible consommation d'énergie de la technologie est le facteur de rupture

 

Mais sans contexte, un des plus grands points forts de Sigfox et de LoRa est d’économiser de manière drastique l’autonomie énergétique du device. Quand on parle d’un capteur industriel qui doit rester autonome et non alimenté pendant dix ans parce qu’il est trop onéreux ou très compliqué d’y accéder pour y effectuer quelque maintenance que ce soit, on mesure l’intérêt de ces réseaux à très large couverture et à très basse consommation.

 

Autre exemple, le tracking d’un randonneur égaré en montagne. Là où une petite journée suffit à épuiser toute la batterie d’un récepteur GPS, du fait des échanges en continu, le capteur connecté sur un réseau Sigfox ou LoRa ne sera « interrogé » qu’au moment opportun et à bon escient, et gardera toute son autonomie énergétique des jours durant.

 

De fait, et c’est là le point essentiel, Sigfox et LoRa ouvrent un champ illimité d’applications que les technologies actuelles ne pouvaient pas adresser : la détection du moindre départ d’incendie dans une forêt ou de menace de crue ou d’avalanche, le suivi « à la lettre » de tous les objets dans les entrepôts, dans les caves ou en plein air, d’innombrables applications de e-santé, pour les sportifs ou pour la senior économie, pour l’industriel, le scientifique, l’humanitaire ou pour le particulier, le tracking d’animaux domestiques ou l’alerte donnée pour une vache qui va mettre bas dans l’heure, le contrôle de l’irrigation d’un court de tennis ou d’un potager… bref, un foisonnement de services véritablement innovants, et, avec eux, l’émergence de modèles économiques de rupture. De la même manière que des millions d’applications ont irrigué les apps stores dans le secteur mobile, le même phénomène va s’enclencher pour les objets connectés. Avec un facteur puissance dix.

 

En somme, l’avènement des réseaux bas débit, longue portée et low cost est sans doute LE déclencheur à l’avènement de la quatrième révolution industrielle basée sur l’information et la donnée. Elle connaît ses prémices en France, nation pourtant en proie à l’autoflagellation, engluée dans un profond pessimisme et doutant de sa capacité à rebondir au plan économique. Voilà un bien étonnant paradoxe !

 

 

Sigfox : deux ans d'avance sur la concurrence

 

Sigfox et LoRa ont aujourd’hui le potentiel – et la prétention – de devenir des champions mondiaux dans leur domaine, pour connecter les dizaines de milliard d’objets attendus à la fin de la décennie. L’histoire du GSM, qui ne l’oublions pas a été créé en Europe, peut-elle se reproduire dans le secteur des réseaux pour l’Internet des objets ?

 

C’est bien parti, mais d’autres technologies n’ont pas dit leur dernier mot. Quoi qu’il en soit, les deux pionniers avancent très vite. Un signe ne trompe pas : les opérateurs du monde entier se succèdent aujourd’hui en France pour essayer de comprendre le business qui sous-tend ces nouvelles technologies. Et de saluer au passage l’avance et l’innovation dont fait preuve la France dans bien des registres des objets connectés, au-delà des nombreux prix que les start-up hexagonales remportent chaque année au CES.

 

Fort d’une récente levée de fonds de 100 millions d’euros, Sigfox avance ses pions sur tous les continents à la fois, notamment sur le sol américain après la France, l’Espagne et le Royaune-Uni, et séduit les plus grands acteurs de l’IoT, à commencer par les utilities et les opérateurs privés dans le domaine de l’eau, de l’électricité, des transports ou par les collectivités qui tombent sous le charme d’une équation économique jusque là sans équivalent pour déployer et gérer un réseau performant, souple, capable de couvrir un territoire aussi large qu’une région française en quelques mois seulement. Clairement, dans la plupart des cas, il devient beaucoup plus intéressant de switcher d’un réseau privé à un réseau opéré de type Sigfox ou LoRa.

 

Et l'opportunité est encore plus évidente dans les régions où l'absence de réseaux est caractérisée. A telle enseigne, l'Afrique. Sigfox serait d'ailleurs en pourparlers avec une vingtaine de pays africains pour déployer son réseau. Et à l'autre bout du spectre, Sigfox travaille également avec Airbus pour déployer une solution de connectivité globale par satellite, et avec Eutelsat pour la localisation d'objets dans les zones désertes telles que les océans.

 

 

LoRa : l'Empire contre-attaque

 

De son côté, LoRa, parti plus tard, a été racheté par le fondeur californien Semtech et s’appuie depuis sa création en janvier dernier sur la LoRa Alliance que soutiennent des poids lourds tels que Cisco, IBM et une vingtaine d’opérateurs qui ne comptent pas faire de la figuration sur le marché de l’IoT considéré comme le nouvel eldorado après Internet et le mobile. Avec 300 membres acquis en trois mois seulement, la LoRa Alliance affiche déjà une redoutable force de frappe.

 

Son objectif ? Avancer au plus vite sur les normes et l’interopérabilité en particulier, si chère aux grands clients qui souhaitent déployer des services transeuropéens sur des objets en mobilité comme des flottes de véhicules, mais aussi développer l’écosystème et multiplier les partenariats, notamment auprès des opérateurs télécoms pour qu’ils adoptent sa technologie sur leurs réseaux. C’est le cas de Bouygues Telecom qui, à compter de juin, sera le premier opérateur mondial a déployer son réseau d’Internet des objets basé sur la technologie LoRa.

 

Comme tout opérateur qui détient déjà ses points hauts – en France Sigfox noue des partenariats avec des entreprises tels que TDF -, le déploiement d’un tel réseau est grandement facilité puisqu’il suffit d’ajouter des boîtiers passerelles. Tout en valorisant les points hauts grâce à de nouveaux services rapidement opérationnels. Et sans investir donc des milliards comme pour la 4G – on parle de quelques dizaines de millions d’euros pour couvrir l’Hexagone -, et sans chercher de nouveaux toits pour installer des antennes relais. Avec seulement 5 000 antennes sur les 15 000 que possède Bouygues Telecom en France, le territoire entier devrait être couvert. Pour l’heure, Bouygues Telecom annonce qu’il couvrira les 500 plus grandes villes françaises d’ici à la fin de l’année. De son côté, Sigfox compte déjà des centaines de milliers d'objets connectés sur son réseau opéré au plan national.

 

 

Concurrents ou complémentaires selon les "use cases" : le diable est dans les détails

 

Sigfox et Lora, Sigfox ou LoRa ! Les deux se trouvent inévitablement en position de concurrents. Le premier est un opérateur, le second est une technologie proposée à tous les autres opérateurs…. Pour certains, c’est le combat de David contre Goliath, si Semtech réussit à rallier à sa cause un nombre suffisamment important d’opérateurs. Pour d’autres, l’avantage de Sigfox est dans son agilité de start-up et dans le fait que LoRa est lié à un seul fournisseur de composants, Semtech, ce qui va induire une réaction de défiance, tant des concurrents de Semtech que de ceux qui peuvent lui acheter sa technologie, refusant une situation de mono-approvisionnement. En jeu également, la compatibilité des objets qui pourront être reconnus sur le réseau. Et sur le papier, Sigfox semble avoir un avantage.

 

Reste les différences au plan technologique. Car si Sigfox et LoRa ont des points communs, le diable est dans les détails. Et sur la vingtaine de critères qui permettent de juger du bien-fondé de leurs performances : couverture, paramétrage, mobilité, bidirectionnalité, portée en indoor, performances, adaptation automatique de la puissance d'émission, modulation du message, qualité de service, taux de perte des paquets, passage à l’échelle avec des millions de connexion simultanée, etc. les technologies ne sont pas jumelles et des différences notoires existent.

 

Autant de questions qui formeront la trame de notre débat au SmartTHINGSclub pour mettre en lumière ces deux technologies, leurs performances et leurs limites, les use cases qu’ils supportent le mieux, ainsi que les stratégies qui se dessinent et les enjeux que représente le déploiement massif de réseaux spécialement opérés pour les objets.

 

 

Eric Montagne, SmartTHINGSclub - 10 mai 2015